vendredi 20 septembre 2019, 10:00

Van Veenendaal, premier espoir pour le dernier rempart

  • The Best 2019 inclut pour la première fois un prix récompensant les gardiennes de but

  • Sari Van Veenendaal, Gant d'Or adidas à France 2019, fait partie des finalistes

  • "Ce prix représente une étape importante pour le football féminin", estime-t-elle

Basket, volley, badminton, natation, athlétisme : la liste des sports pratiqués par Sari Van Veenendaal avant d'arriver au football est impressionnante. Mais à l'âge de 12 ans, elle a essayé le ballon rond en compagnie d'une amie, et un déclic a eu lieu. Ses parents auraient aurait préféré la voir évoluer dans une autre discipline. Ils auraient aussi aimé qu'elle ne rentre pas de l'entraînement couverte d'égratignures. Mais trop tard. Sari était tombée amoureuse du foot et de la responsabilité liée au poste de gardienne. "Aujourd'hui, mes parents sont mes plus grands fans", dit-elle avec un grand sourire.

La Néerlandaise, championne d'Europe en 2017 et finaliste de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019, a été élue meilleure gardienne du tournoi et fait partie des nominées pour le prix The Best - Gardienne de la FIFA 2019, au même titre que ses homologues Hedvig Lindahl et Christiane Endler.

"Elles sont toutes les deux très complètes. Elles jouent très bien et n'ont peur de rien. En plus, elles ont chacune réalisé une grande saison", estime la Néerlandaise, qui saura le 23 septembre à Milan laquelle des trois sera primée pour la première fois.

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Un prix dont il faut se réjouir

"C'est un honneur d'être nominée. Ce prix en dit long sur le niveau des gardiennes et il faut s'en réjouir, parce que cela veut dire que nous sommes prises au sérieux. C'est une étape très importante. Le football féminin est en train de grandir et on peut dire la même chose des gardiennes. Il faut que nous célébrions ce trophée ensemble, parce que c'est le nôtre", juge le dernier rempart batave.

Cette première distinction pour les gardiennes arrive après une Coupe du Monde où l'on a beaucoup parlé d'elles, et pas nécessairement avec le ton critique des époques antérieures. "On a vu non seulement des arrêts de grande classe, mais également des personnalités impressionnantes, et ça aussi c'est important, parce que notre poste implique beaucoup de responsabilités et je suis fière de voir que nous assumons ses responsabilités comme il faut", apprécie-t-elle.

L'une des clés du parcours historique des Oranjeleeuwinnen pour leur deuxième participation à la Coupe du Monde réside précisément dans les arrêts de Sari : celui qu'elle a fait devant la Japonaise Yuka Momiki, en huitième, ceux qui ont empêché la Suède de marquer en demi-finale, ou encore ceux qui ont permis aux Néerlandaises de continuer à espérer pendant assez longtemps en finale. "Mon meilleur souvenir de cette Coupe du Monde reste les dernières secondes de la demi-finale contre la Suède. Nous savions que nous allions jouer la finale. C'est le genre de situation qui arrive peut-être une seule fois dans une vie", se souvient-elle.

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"À ma manière"

Comme beaucoup de gardiennes de sa génération, Sari a atteint ce niveau grâce à un mélange d'efforts, de confiance en elle-même et d'autodidactisme.

Dans les années 2000, Hope Solo révolutionnait le poste. "Elle a été la première gardienne que j'ai pu voir. Je regardais ses séances d'entraînement sur YouTube. Pour moi, il a été très important de voir que les gardiennes pouvaient atteindre ce niveau de performance. Ça m'a aidée. J'espère qu'aujourd'hui, après cette Coupe du Monde, nous pourrons nous aussi devenir des modèles pour les jeunes joueurs et joueuses."

Le football néerlandais sera bien représenté à Milan avec les nominations de Van Veenendaal, de la sélectionneuse Sarina Wiegman, du capitaine de la sélection masculine Virgil Van Dijk et de plusieurs joueurs et joueuses oranje nominés pour les FIFA FIFPro World XI masculin et féminin. Les Pays-Bas sont par ailleurs candidats à un autre prix, celui des supporters, qui pourrait récompenser les milliers de fans néerlandais qui ont soutenu les Pays-Bas en France.

"S'il y a un trophée que je voudrais vraiment nous voir gagner, c'est bien celui des supporters, parce que les nôtres le méritent tant", assure la gardienne. "C'était déjà complètement fou pendant l'EURO, mais ça se déroulait chez nous. Mais nous ne savions pas à quoi nous attendre cette année pour la Coupe du Monde. Ils sont fantastiques. Ils nous suivent n'importent où. La France était orange, c'était incroyable. Il faut que ça continue. Nous sommes très fières d'être soutenues par autant de supporters. J'aimerais vraiment qu'ils gagnent ce prix.", conclut-elle.