lundi 20 août 2018, 13:11

Varane, le bonheur et l’honneur du défenseur

  • Varane, seul défenseur nominé pour The Best - Joueur de la FIFA 2018

  • Vainqueur de Russie 2018 et joueur français le plus titré en Ligue des champions

  • Varane est-il le meilleur défenseur du monde?

Les récompenses individuelles sont comme les surfaces de réparation : le territoire de prédilection des joueurs offensifs. Mais il arrive que ceux-ci tombent sur un obstacle de taille : un joueur dont la motivation de défendre son but est au moins aussi forte que celle des attaquants de faire trembler les filets.

La liste des nominés pour The Best - Joueur de la FIFA 2018 ne fait que le confirmer : neufs candidats sur dix sont des éléments offensifs. Mais le dixième a passé la saison écoulée à essayer de les empêcher de briller. FIFA.com se penche sur les raisons de la nomination de Raphaël Varane, patron de la défense des Bleus vainqueurs de la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018.

Et si, après Fabio Cannavaro en 2006, la plus prestigieuse récompense individuelle revenait à nouveau à un joueur défensif en 2018 ?

1 - Le meilleur défenseur du monde ?

Vice-capitaine des Bleus derrière Hugo Lloris, Raphaël Varane a pris une autre dimension lors de la compétition mondiale en Russie. Alors qu’on le limitait souvent au rôle de lieutenant de Sergio Ramos au Real Madrid, le défenseur central a enfin enfilé le costume de patron que Didier Deschamps avait taillé sur mesure pour lui dans l’arrière-garde des Bleus. Placement juste, relance précise, jeu aérien infaillible, rapidité d’intervention : le Merengue a étalé toute sa panoplie.

"Raphaël Varane est, pour moi, le meilleur défenseur central du monde", estimait en 2014 José Mourinho, l’homme qui l’a fait venir à Madrid. Si le compliment semblait exagéré à l’époque, l’entraîneur portugais avait peut-être simplement quatre ans d’avance. Et s’il n’est peut-être pas le meilleur défenseur du monde aujourd’hui, alors quel défenseur a été meilleur sur les 12 mois écoulés… ?

2 - Un quart oublié, un quart inoubliable

Quatre ans à revivre la même action : depuis le quart de finale de Brésil 2014, Varane a entendu des centaines de fois qu’il était responsable de l’élimination face à l’Allemagne, en perdant un duel de la tête face à Mats Hummels. Désormais, il ne devrait plus en entendre parler pendant un long moment…

Sur la même action - un duel aérien à la réception d’un coup franc - au même stade de la compétition, c’est lui qui cette-fois a pris le meilleur de la tête face aux solides et hargneux défenseurs de l’Uruguay, pour envoyer le cuir au fond des filets de Fernando Muslera, les Bleus sur la voie du succès (2-0), et les critiques de 2014 aux oubliettes. "Il a quatre ans de plus. Mes joueurs ont grandi. Ils ont plus de maturité, de vécu. On a besoin de ça", commentait le sélectionneur au coup de sifflet final. "Je lui ai dit à la fin du match : aujourd’hui, c’est l’effet inverse. C’est souvent dans les moments difficiles qu’on apprend le plus."

3 - Une fois absent, toujours présent

Autre moment difficile, Varane a dû renoncer à disputer l’UEFA EURO 2016 en terres françaises en raison d’une blessure à la cuisse quelques semaines avant la compétition. "Ma revanche, c’était plus par rapport à l’Euro 2016. C’était très dur de ne pas être présent", avouait-il d’ailleurs le lendemain de son but contre la Celeste à Russie 2018.

Si cette absence lui a évité de vivre la désillusion d’une finale perdue à domicile, elle a motivé l’ancien joueur de Lens à tout faire pour continuer à progresser et répondre présent dans les grands rendez-vous. La saison 2017/18 lui a ainsi permis de briller notamment en Ligue des champions de l’UEFA où, à l’exception quart de finale retour délicat contre la Juventus (1-3), le Nordiste s’est montré impérial en huitième contre le Paris Saint-Germain, en demi-finale contre le Bayern Munich, et en finale contre Liverpool. Devenu le joueur français le plus titré dans l’épreuve européenne avec quatre sacres - à égalité avec son coéquipier et compatriote Karim Benzema -, Varane a en fin d’année remporté sa troisième Coupe du Monde des Clubs de la FIFA.