Edson Arantes do Nascimento (Pelé), Arthur Antunes Coimbra (Zico), Manoel Francisco dos Santos (Garrincha)… Ces trois exemples rappellent combien les sobriquets font partie de la culture footballistique au Brésil encore plus qu’ailleurs. Cela tombe bien. C’est là-bas, à l’occasion de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, que le Haïtien Fredler Christophe a décidé de se faire un nom. Ou plutôt, donc, un surnom : "Bijou".

"Absolument tout le monde m’appelle comme ça. Sans exception. Mais j’aime bien" confie-t-il, avec le sourire, au micro de FIFA.com. "C’est un surnom que mon père m’a donné quand j’étais enfant parce qu’il trouvait que je jouais particulièrement bien au football. Et ce surnom me poursuit encore aujourd’hui !"

Fredler Christophe en bref

S’il perdure ainsi, c’est parce que le sobriquet lui va toujours aussi bien. Bijou fait véritablement figure de joyau à Haïti. Milieu offensif rapide et technique, il vient de signer en France, au RC Strasbourg, et a récemment été convoqué en équipe A d’Haïti, récente demi-finaliste de la Gold Cup de la Concacaf 2019.

"On parle beaucoup de lui. Je suis attentivement son évolution" raconte Hervé Bazile, ailier des Grenadiers, et joueur modèle de Bijou. "C’est un joueur très talentueux, comme d’ailleurs plusieurs autres joueurs de cette sélection U17. Mais c’est vrai qu’il est peut-être davantage attendu dans cette compétition. On espère qu’il fera un beau tournoi, et qu’il emmènera Haïti le plus loin possible. Il a tout notre confiance".

Il a en tout cas celle de son sélectionneur, également conquis, qui en a fait son capitaine : "Bijou est un joueur essentiel, aux caractéristiques particulières. C’est un gaucher qui peut aussi bien jouer à droit et à gauche. Il est très rapide. Son influence sur l’équipe est très importante en match comme aux entraînements" confirme Miguel Perdomo, coach d’Haïti U-17.

Autant d’éloges et d’attentes pourraient potentiellement déstabiliser un jeune de 17 ans à la veille d’un tel évènement. Mais pas Bijou : "oui j’ai la pression, mais ça ne me dérange pas. Cela fait partie de mon travail. En fait, je dois avouer que cette pression me motive plus qu’elle ne me stresse" explique l’intéressé.

Le discours est mûr, le garçon est mature. Il faut dit qu’il doit déjà gérer une petite notoriété sur son île du haut de ses 17 ans : "Oui, on commence à me reconnaitre, il m’arrive de plus en plus de devoir signer des autographes. C’est flatteur. C’est comme la pression, cela fait partie du métier," plaisante-il.

Fredler Christophe en bref

Le métier, Bijou est appelé à le faire à partir du 27 octobre, date à laquelle les jeunes Grenadiers entreront en lice, dans un Groupe C où l’attendent la France, le Chili et la République de Corée contre laquelle ils débuteront, à Goiania. Mais pas de quoi l'effrayer : "Tout le monde voit Haïti comme un petit pays, mais ça ne nous affecte pas ! Si nous sommes là, c’est parce que nous faisons partie des 24 meilleures nations du monde" souligne-t-il. "Et nous avons la même ambition que les autres : ramener la coupe chez nous !"

Certes, Haïti n’est pas garanti de partir du Brésil avec l’or. Mais le pays pourra toujours se targuer d’avoir en sa possession un Bijou très précieux.