mardi 29 octobre 2019, 01:53

Surprenant Tadjikistan

  • Un outsider fait chuter le Cameroun

  • Un succès construit sur une défense solide et des contres directs

  • "Une surprise ? Pas du tout !", estime le sélectionneur

Douze années se sont écoulées depuis la dernière participation du Tadjikistan à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA. Lors de République de Corée 2007, les Asiatiques avaient déjà fait sensation en entamant leur parcours par une victoire 4-3 sur les États-Unis. Les deux revers 1-0 concédés ensuite face à la Belgique et à la Tunisie ne les avaient pas empêchés d’accéder aux huitièmes de finale, en terminant parmi les meilleurs troisièmes.

Au Brésil, l’histoire pourrait se répéter. Pour son entrée en lice dans le Groupe E, le Tadjikistan s’est imposé sur la plus petite des marges face au Cameroun, champion d’Afrique en titre. "Une surprise ? Non, pas du tout", s’insurge le sélectionneur tadjik Zainidin Rahimov au micro de FIFA.com. "Pendant les qualifications, nous avons bien résisté face aux grosses écuries du continent. Nous savions donc que nous avions les moyens de faire un résultat aujourd’hui."

Effectivement, le Tadjikistan avait vaincu la RDP Corée en quart de finale du Championnat d’Asie U-16 de l’AFC 2018, avant d’écarter la République de Corée aux tirs au but dans le dernier carré. Avec six buts en six matches, les Tadjiks ont largement atteint leurs objectifs, malgré leur échec face au Japon en finale.

L’équipe entraînée par Rahimov semble s’être fait une spécialité de ces succès à l’économie. Contre la Cameroun, un penalty de Sharifbek Rahmatov a suffi à faire pencher la balance du bon côté.

Le gardien Shohrukh Qirghizboev qui, à la surprise générale, remplaçait le héros de la séance de tirs au but contre la République de Corée Mukhriddin Khasanov, a initié l’action décisive par un long dégagement. Dans la foulée, les remplaçants Amadoni Kamolov et Rustam Soirov ont réalisé un une-deux pour s’infiltrer dans la surface de réparation et contraindre le malheureux gardien camerounais Manfred Ekoi à la faute. "Amadoni et Rustam sont des joueurs importants pour nous. Ils auraient très bien pu être titulaires. Néanmoins, c’est une bonne chose d’avoir sur le banc de tels éléments, capables d’entrer en jeu et de faire la différence", juge l'entraîneur.

Les Tadjiks ont également marqué un autre but dans ce match, au terme d’une action caractéristique de leur style de jeu : long ballon vers l’avant, sprint, dribble et frappe. Toutefois, ce deuxième but a été annulé par l’arbitre assistant vidéo en raison d’une faute. "C’est dommage car ce second but nous aurait été bien utile. Les Camerounais sont très forts et ils ont eu plusieurs occasions d’égaliser. En creusant l’écart, nous nous serions mis à l’abri", regrette Rahimov. La dernière demi-heure a été d’autant plus pénible pour les Tadjiks qu'ils se sont retrouvés en infériorité numérique, suite à l’exclusion de Shuhrat Elmurodov après un deuxième carton jaune.

À la huitième minute du temps additionnel, le gardien Qirghizboev a repoussé l’ultime occasion camerounaise. Au coup de sifflet final, Rahmatov et ses coéquipiers se sont effondrés au sol. Les longues effusions de joie qui ont suivi en disent long sur la portée de ce succès, acquis face à l’un des poids lourds du football africain.

À venir

Espagne - Tadjikistan, 31 octobre (Vitoria/Cariacica 17h00 heure locale) Argentine - Tadjikistan, 3 novembre (Vitoria/Cariacica 17h00 heure locale)