lundi 28 novembre 2016, 01:08

French : "Mon groupe n'a jamais douté"

Ancienne internationale, ancienne capitaine de l'équipe U-21, médaillée d’argent au Tournoi Olympique de Football Féminin 2000, Michelle French a de beaux antécédents. La sélectionneuse des Etats-Unis, qui vit actuellement sa deuxième Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, n’a concédé qu’une seule défaite en neuf rencontres dans le tournoi. Et alors que la demi-finale contre la RDP Corée se rapproche, les Stars and Stripes ne sont plus qu’à deux succès d’un quatrième titre mondial historique.

Pour FIFA.com, French évoque l’état de forme de son équipe, la victoire renversante contre le Mexique en quart de finale, le challenge posé par la RDP Corée et le poids des attentes.

Michelle French, qu’attendez-vous de votre adversaire, la RDP Corée ? C’est une équipe très différente de celles que nous avons affrontées jusqu’ici. Elle est très solide défensivement, bien organisée sur la largeur et redoutable sur coups de pied arrêtés. Il faudra donc serrer les rangs derrière si nous voulons l’emporter. Il faudra également faire preuve d’agressivité en attaque pour contrarier leur organisation. Nous savons ce que cette équipe a accompli et à quel point le pays a progressé. Le sélectionneur coréen Hwang Yongbong a réussi à insuffler au groupe U-20 ce qui a fait son succès avec les U-17. Ce sera donc un match très difficile.

Les attentes sont-elles plus élevées envers les USA, qui ont déjà remporté le tournoi à trois reprises ?Ce n’est pas du tout le cas, car ce groupe n’a rien gagné. Les équipes sacrées par le passé étaient complètement différentes. Les USA ont une réussite impressionnante dans cette catégorie, mais cette génération de joueuses a envie de laisser sa propre trace sur le tournoi.

L’équipe répond-elle à vos attentes après quatre matches ? Nous avons dû faire face à toutes sortes de difficultés, face à des adversaires très différents. Certains aspects de notre jeu ont évolué, mais nous pouvons sans aucun doute nous améliorer dans certains domaines. Nous avons fait preuve d’un peu trop de retenue contre la France, il aurait fallu montrer davantage d’agressivité. Nous avons essayé de corriger certaines lacunes après chaque match. Nous avons très bien joué par moments face au Mexique, alors qu’il fallait sans arrêt balayer le terrain pour contrarier leur jeu direct. Mais plus que la performance en elle-même, je suis impressionnée par la façon dont le groupe n’a jamais douté de sa capacité à pouvoir revenir dans le match et l’emporter. Tout se met en place progressivement au fil du tournoi, mais je suis satisfaite du niveau que nous avons actuellement et de la direction que nous avons prise.

Le manque d’expérience est-il un problème pour cette équipe relativement jeune ? Je pense que cela a joué lors des deux premiers matches, car beaucoup d’entre elles n’avaient jamais disputé de Coupe du Monde. Certaines n’ont même pas participé aux qualifications. Mais elles ont gagné en confiance désormais et le manque d’expérience en Coupe du Monde n’est plus un problème.

Comment trouver un équilibre entre le développement des joueuses et la nécessité de remporter des trophées ? Les sélections jeunes se doivent d’être performantes sur la scène mondiale, mais nous devons également former des joueuses capables de postuler à une place dans l’équipe A. C’est donc à nous, l’encadrement, de faire tout notre possible pour que chaque joueuse de ce groupe soit, le cas échéant, à la hauteur du niveau et des attentes de l’équipe A. C’est une partie très importante de notre travail, aussi bien sur le terrain qu’en dehors.

Votre équipe est revenue au score pour l’emporter contre le Mexique et faire match nul avec le Ghana. Cela prouve-t-il sa détermination ? J’ai dit après la phase de groupes que nous n’avions pas encore montré notre meilleur football. Ce n’était pas le cas lors du match contre le Mexique, qui a surtout mis en avant les efforts, la détermination et la mentalité des USA. Le mental de ce groupe de joueuses, de la première à la dernière, est l’un des plus impressionnants qu'il m’ait été donné de voir dans les équipes avec lesquelles j’ai travaillé. Elles étaient toutes persuadées qu’elles pouvaient revenir et c’est quelque chose qui fait partie intégrante de notre culture.