dimanche 12 août 2018, 07:55

Howell, du Super Bowl au grand bol d'air breton

  • ​Les États-Unis affrontent l’Espagne pour une place en quarts de finale de France 2018

  • La milieu de terrain Jaelin Howell devra museler ses adversaires

  • Son père, John, a remporté le Super Bowl en 2002 – tous deux ont répondu aux questions de FIFA.com

Si, en 2001, quelqu’un avait annoncé à John Howell, alors fraîchement débarqué aux Tampa Bay Buccaneers, qu’il tomberait un jour amoureux de “l’autre” football, il aurait sans doute eu beaucoup de mal à y croire.

Quelques années plus tard, le lauréat du Super Bowl 2002 et finaliste malheureux de l'édition 2006 se trouve pourtant en Bretagne, en compagnie de sa famille et de ses amis. Il n’a pas hésité à traverser l’Atlantique pour venir soutenir sa fille Jaelin et ses coéquipières en Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, France 2018. Lundi 14 août, les Américaines disputeront un duel décisif face à l’Espagne pour le compte de la troisième et dernière journée du Groupe C.

“C’est sympa de s’intéresser à quelque chose à travers la participation de ses enfants”, explique-t-il. “Pour être franc, je ne connaissais pas grand-chose au football, mais je suis devenu un grand fan. Aujourd’hui, je me régale en regardant les matches de Liga, de Premier League ou de la Coupe du Monde, masculine et féminine.”

Une histoire de famille

L’écrivain uruguayen Eduardo Galeano confiait souvent être “fermé pour cause de football” pendant la Coupe du Monde de la FIFA™. Le foyer des Howell à Denver (Colorado) a connu une expérience similaire à l’occasion de Russie 2018.

“Nos journées s’organisaient en fonction de la Coupe du Monde”, confirme John, le sourire aux lèvres. Pendant que Jaelin s’entraînait pour “sa” Coupe du Monde, son père suivait l’évolution des matches sur son téléphone portable. Mais à la maison, le rituel était toujours le même : John se levait tôt (en raison du décalage horaire), il se préparait une tasse de café fort (“On adore tous les deux le café”) et il se préparait à vivre une belle journée de football.

“On regardait le premier match, puis le deuxième et le troisième. Jaelin prétend que je craque pour Cristiano Ronaldo… elle a peut-être bien raison ! C’est mon joueur favori.” Sa fille avoue préférer Lionel Messi, mais elle apprécie également les footballeurs qui, comme elles, dictent le tempo du match depuis l’entre-jeu : Luka Modric ou la Française Eugénie Le Sommer, qu’elle admire par-dessus tout.

unxlmarkfruhmc40viy0.jpg

La fierté de la famille

Malgré son passé de champion, John Howell se passionne davantage pour les exploits sportifs de Jaelin et de ses frères (qui pratiquent le football américain au niveau universitaire) que pour ses propres accomplissements. “C’est vrai, j’ai gagné un Super Bowl et j’en ai joué un autre. C’était fabuleux, mais quand il s’agit de ses enfants, ça n’a rien à voir”, explique-t-il.

“Quand ils souffrent, vous souffrez encore plus ; quand ils réussissent, vous êtes presque plus heureux qu’eux. L’excitation de voir Jaelin gagner est dix millions de fois plus forte que tout ce que j’ai pu ressentir quand je jouais.”

John affichait donc un large sourire après la victoire 6-0 des Stars and Stripes sur le Paraguay. Grâce à ce résultat, sa fille et ses coéquipières restent maîtresses de leur destin, même s’il leur faudra probablement battre l’Espagne pour accéder aux quarts de finale.

De l’expérience à revendre

La présence d’un ancien athlète professionnel dans son entourage représente évidemment un sérieux avantage, à en croire Jaelin Howell. “Mon père m’a appris énormément de choses sur la mentalité des joueurs de football américain. Ses conseils ont fait de moi la joueuse que je suis aujourd’hui.”

Et John d’ajouter : “Pourtant, à l’adolescence, elle n’était pas très réceptive ! Elle n’arrêtait pas de me dire : ‘Je sais…’, ‘Je ne te comprends pas’ ou ‘C’est un sport complètement différent’. Mais aujourd’hui, nous avons de merveilleuses conversations, placées sous le signe du respect mutuel”.

L’ancien joueur des Seattle Seahawks a-t-il encore quelques recommandations en réserve ? “La mentalité avant la réalité”, lance John sans hésiter. Jaelin et ses coéquipières se sont déjà familiarisées à cette devise. “Mon slogan les fait rire. Quand elles me voient, elles me crient ‘MAR’ et moi aussi, ça me fait rire.”

“Je crois qu’elles pensent que mon père est un type cool”, s'amuse la défenseuse centrale américaine. “Parfois, elles me demandent son avis. Il compte à leurs yeux car elles savent qu'il a beaucoup d’expérience.” Au moment d’affronter la Rojita ce 13 août, Jaelin serait sans doute bien inspirée de garder en tête les bons conseils de son père.