mercredi 13 avril 2016, 18:24

L'ambition de Crowther prend de la hauteur

Ce fut comme une douche froide. Jacqueline Crowther était pleine d'ambition en vue de la Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA, Costa Rica 2014. Mais en quart de finale, le Japon a mis fin aux espoirs des Mexicaines d'entrer dans l'histoire du football féminin aztèque. Ou pour le dire autrement, les espoirs en restèrent au stade… d'espoirs.

Mais la vie donne l'occasion de prendre sa revanche. Pour la génération de Crowther, l'opportunité de faire mieux que lors de leur première participation à un Mondial arrive deux ans plus tard. En terminant troisième du Championnat féminin U-20 de la CONCACAF 2015, le Mexique s'est qualifié - au même titre que les États-Unis et le Canada - pour la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016. "Je suis très heureuse de cette qualification", confie l'attaquante de l'Universidad Baylor, au Texas, à FIFA.com. "Depuis cette époque, nous avons beaucoup travaillé et la conséquence est que nous avons progressé par rapport à ce que nous avons montré à la Coupe du Monde U-17. Mais il reste encore du travail. Heureusement, il y a encore du temps d'ici novembre pour peaufiner les détails."

Entre obstacles et réussites Pour la joueuse de 18 ans, le chemin jusqu'en équipe nationale n'a pas été simple. Elle avait le niveau suffisant pour revêtir le maillot du Tri, grâce notamment à une frappe puissante combinée à un excellent jeu de tête. En revanche, sa santé lui jouait des tours. "J'ai eu quelques problèmes avec mes voies respiratoires. J'ai dû voir pas mal de docteurs pour enfin identifier le problème. Au final, on m'a diagnostiqué un dysfonctionnement des cordes vocales, ce qui posait problème au niveau des muscles de la gorge et m'empêchait parfois de bien respirer. Ce fut très difficile, car je devais faire des exercices pour contrôler ma respiration. Mais avec du temps et de la discipline, j'ai réussi à m'en sortir et aujourd'hui, je peux être à 100 % avec la sélection", explique-t-elle en toute sincérité.

Une fois les problèmes surmontés, ou tout du moins maîtrisés, Jacqueline a pu se focaliser sur les qualifications pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée. À cette occasion, l'expérience emmagasinée il y a deux ans sera très utile. "J'ai beaucoup appris au Costa Rica. Lors de la préparation du Mondial U-17, nous avons affronté pas mal d'équipes qui avaient un niveau beaucoup plus faible que celles contre lesquelles nous jouons aujourd'hui. Maintenant, nous nous mesurons à des sélections comme le Brésil, les États-Unis, le Japon... les meilleures du monde", poursuit la joueuse qui a fait trembler les filets adverses à deux reprises dans les qualifications de la CONCACAF.

"Nous savons que nous devons nous entraîner encore dix fois plus dur, que nous devons changer notre mentalité. Nous devons être conscientes que nous sommes dans une autre Coupe du Monde, que nous jouons dans une autre catégorie. Nous devrons être encore bien meilleures qu'avant, être confiantes de faire partie des meilleures équipes du monde et de pouvoir rivaliser avec le Canada et les États-Unis, comme nous l'avons fait avant le Mondial. Avec l'entraînement que nous suivons, nous allons faire partie des meilleures", complète-t-elle.

Groupe corsé Le sort a déjà parlé en vue du grand rendez-vous mondial. Le Mexique a été versé dans le Groupe D, qui est également celui de l'Allemagne, de la République de Corée et du Venezuela. Les choses s'annoncent donc compliquées, mais Crowther ne se plaint pas. Au contraire, elle préfère voir le côté positif du tirage : "Dans le Mondial U-17, nous étions dans un groupe plutôt facile, mais quand nous sommes tombées sur de grosses équipes, comme le Nigeria et le Japon, nous avons perdu. Je suis heureuse d'avoir un groupe plus difficile, comme ça nous aurons le niveau nécessaire du début jusqu'à la finale, qui est notre objectif", analyse Jackie, qui avait marqué un but à Costa Rica 2014, en phase de groupes contre la Colombie.

Les objectifs sont clairement fixés. Dans l'esprit de Jacqueline Crowther, le maître mot est "gagner" : "Je veux donner le meilleur de moi-même. Nous voulons être les meilleures de cette Coupe du Monde. Notre but est d'être compétitives et de représenter notre pays avec passion. Nous sommes déterminées et passionnées et nous devons retrouver ça sur le terrain", conclut fermement celle qui sait mieux que quiconque ce que signifie surmonter des obstacles difficiles.