En juillet dernier, Marie-Charlotte Léger quittait l'UEFA EURO U-19 Féminin sur une fausse note. La capitaine française, qui avait pourtant ouvert le score contre l'Espagne en demi-finale, a manqué le dernier tir au but de son équipe, synonyme d'élimination pour les Bleuettes (1:1, 4:5 t.a.b.). "Ça a été très dur comme épreuve", confie la joueuse de 19 ans à FIFA.com. "J'ai eu du mal à l'accepter. Mais dans le haut niveau, il faut accepter ses erreurs, et c'est ce que j'ai fini par faire."
Outre son mental de championne en devenir, plusieurs facteurs ont bien aidé la native d'Abbeville à digérer cette déception. Premièrement, la meilleure buteuse tricolore du tournoi a largement contribué à classer la France parmi les quatre meilleures équipes européennes du tournoi, une performance synonyme de participation à la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016.
Ensuite, celle qui venait de finir sa première saison dans l'élite avec le FC Metz et huit buts au compteur était attendue à Montpellier, habitué au haut de tableau du championnat de France depuis quelques années. Mais le meilleur restait à venir avec une première convocation en équipe de France A pour un match amical contre le Brésil, le 19 septembre. "Ce sont mes collègues de Montpellier qui me l'ont appris, ils m'ont envoyé des messages pour me féliciter. Après j'ai vu mon nom dans la liste sur internet. Je ne m'y attendais pas du tout !", sourit celle qui a pris part à la rentrée réussie des Bleues (2:1) en sortant du banc dans les arrêts de jeu.
"Ces filles-là, c'est la première fois que je les rencontrais vraiment. Avant, je les regardais jouer, j'étais fan d'elles pendant la Coupe du Monde, et du jour au lendemain, je m'entraîne avec elles, je mange avec elles, je suis toujours avec elles. Ça fait plaisir !", poursuit Léger, qui a depuis été rappelée contre les Pays-Bas le 23 octobre (défaite 1:2) et la Norvège le 26 janvier (victoire 1:0), deux autres rencontres amicales où elle a à chaque fois grignoté davantage de temps de jeu.
Voyages à l'horizonEntrer dans le groupe France l'année où se profile le Tournoi Olympique de Football Féminin, Rio 2016 est forcément très excitant, même si se retrouver parmi des joueuses de classe mondiale comme Marie-Laure Delie, Eugénie Le Sommer ou encore Élodie Thomis a de quoi intimider. "Il faut dépasser cette timidité pour être performante", rétorque Léger. "Si on est stressée, on perd son niveau. Moi je suis toute jeune, mais les filles ici m'apprennent beaucoup de choses avec leur expérience."
Philippe Bergeroo semble en tous cas sensible aux qualités de la Montpelliéraine, actuellement meilleure buteuse française du championnat avec 11 réalisations. La propension du sélectionneur à faire jouer la concurrence et à donner leur chance aux jeunes est renforcée par la nécessité de préparer la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, dont la France sera le pays-hôte. "Le Président m’a demandé de préparer l’avenir et de préparer 2019. J’aurais pu jouer avec d’autres filles mais c’est un contrat qu’on a passé de faire jouer les jeunes et celles qui ont du talent", déclarait-il en septembre dernier, au soir de la première sélection de Léger.
En attendant, l'année 2016 s'annonce exceptionnelle pour cette puissante attaquante, qui entrevoit la possibilité de disputer les Jeux Olympiques au mois d'août et la Coupe du Monde U-20 en novembre. "Jamais je n'aurais pensé être aussi tôt en équipe de France A. Mais pour moi, faire les deux tournois ce serait beau. A voir... Il va falloir beaucoup donner, parce que le plus dur n'est pas d'y arriver mais d'y rester", conclut-elle.