samedi 30 avril 2016, 07:58

Oshoala, ou l'art de montrer le bon exemple

Avec deux participations à la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Asisat Oshoala fait partie des habituées des compétitions de jeunes de la FIFA. Marqués par de grandes leçons et des décisions importantes, ces tournois l'ont propulsée sur la voie du succès. Aujourd'hui, la Nigériane collectionne les titres et les distinctions, après avoir fait ses premiers pas en Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

Mais avant de pouvoir rêver du maillot vert et de marquer des buts aux quatre coins de la planète, Oshoala a dû commencer par affiner ses talents sur les terrains d'Ikorodu, à 36 kilomètres au nord de Lagos. "À l'école, je jouais au football avec les garçons", se souvient-elle au micro de FIFA.com. "Je faisais partie d'une équipe de six joueurs. Les garçons me disaient tout le temps : 'Ne monte pas ! Contente-toi de rester derrière. Dégage le ballon. Tu ne peux pas marquer. Tu ne peux pas dribbler'. Un jour, nous avons disputé une finale. J'ai dribblé deux ou trois joueurs et j'ai marqué. 1:0. Fin du match. Je me rappelle leur avoir dit : 'Vous avez vu ça ? Vous n'avez pas cru en moi, mais voilà ce dont je suis capable'."

Oshoala considère cet épisode comme l'une de ses premières leçons. "Quand on y croit et que les autres voient à quel point vous êtes déterminée, ils n'ont pas d'autre choix que de vous aider à réaliser vos ambitions", explique la joueuse d'Arsenal Ladies en se remémorant les premiers obstacles qui se sont dressés sur son chemin. Sur la scène internationale, tout a débuté pour Oshoala à l'âge de 17 ans, par une convocation surprise pour la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Japon 2012. "Franchement, je ne m'attendais pas du tout à toucher un ballon dans ce tournoi, compte tenu de mon jeune âge. Je pensais qu'on m'avait appelée pour compléter le groupe."

Avec une pensée pour le Japon Contrairement à sa propre prédiction, Oshoala est entrée en jeu à la 76ème minute du premier match du Nigeria, contre la République de Corée. Le peu de temps passé sur la pelouse lui a suffi à convaincre son sélectionneur. Promue titulaire, elle a contribué au beau parcours de son équipe, achevé en demi-finale. "À ce moment-là, j'ai appris qu'il fallait faire de son mieux pour saisir les opportunités qui se présentent. On ne s'en rend pas toujours compte, mais il y a toujours quelqu'un qui vous observe. C'était une leçon importante. À chaque fois que j'entre sur le terrain, je repense à ce qui s'est passé au Japon", assure-t-elle.

Oshoala n'a pas trouvé le chemin des filets au Japon, mais sa seconde participation à l'épreuve suprême U-20 allait lui en donner l'occasion. Auteure de sept réalisations en six sorties, elle est repartie de Canada 2014 avec une médaille d'argent autour du cou, le Ballon d'Or adidas dans une main, le Soulier d'Or adidas dans l'autre et une poignée de records derrière elle. Elle s'est notamment illustrée en devenant la troisième joueuse dans l'histoire du tournoi à signer quatre buts en un match. "Ce tournoi a marqué un tournant dans ma carrière. Je voulais faire mieux. Je voulais que les gens viennent voir mon équipe, mais je voulais aussi qu'ils viennent voir la fille qui a du caractère, la fille qui donne toujours le maximum", confie-t-elle.

Le sens des responsabilités Le match face à l'Angleterre dans la phase de groupes de Canada 2014 constitue un bon exemple de cette confiance et de cette détermination. Alors que les deux équipes étaient à égalité (1:1), l'Anglaise Bethany Mead a manqué un penalty à la 53ème minute. Six minutes plus tard, Oshoala était déséquilibrée à son tour dans la surface de réparation adverse. "C'était un penalty capital pour l'équipe. Il fallait marquer. Nous étions dans l'obligation de gagner pour accéder à la suite de la compétition. Je n'étais pas censée le tirer. Nous avions une tireuse attitrée, mais je voyais qu'elle était inquiète", se souvient-elle. "Je suis allée la trouver et je lui ai dit : 'Je vais le tirer pour toi'. J'avais envie de relever ce défi. J'ai pensé : 'Je suis la doyenne de l'équipe, j'ai déjà disputé une Coupe du Monde U-20. Je dois être capable de prendre mes responsabilités'"

Oshoala a converti sa tentative sans trembler. Par la suite, elle s'est montrée irrésistible, jusqu'à ce qu'un but allemand à la 98ème minute de la finale ne vienne mettre un terme aux espoirs d'un premier sacre mondial des Falconets. Moins d'un an après ses exploits en U-20, Oshoala prend part à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™, où elle s'est rapidement imposée comme titulaire. "J'ai découvert un autre univers. Je n'avais jamais joué devant tant de monde. J'ai dû me reprendre plusieurs fois. Je devais me rappeler que je n'étais pas sur le terrain pour admirer mes idoles, mais pour jouer au football. Je me répétais sans cesse : 'Je vais rentrer sur la pelouse et je vais leur montrer ce que j'ai au fond de moi'."

À 21 ans, Oshoala est déjà une icône du Nigeria pour la jeune génération, un statut qu'elle assume sans trembler, comme lorsqu'elle est balle au pied. "Je veux servir d'exemple aux autres. C'est la raison pour laquelle je donne toujours le meilleur de moi-même, à chaque fois que j'ai l'occasion de représenter mon pays."