Scott apprend et transmet en même temps

Internationale anglaise et forte de trois participations à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, Alex Scott a passé ces derniers jours en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dans un rôle d'ambassadrice. Sa première tâche était la promotion de #ENDViolence, une campagne de sensibilisation visant à mettre un terme à la violence envers les femmes et les enfants dans la région. Scott a participé à l'événement "Walk for Life" de la Journée mondiale de l'enfance, ainsi qu'à plusieurs autres activités de football de base, et a trouvé le temps dans son emploi du temps chargé d'assister à quatre rencontres de la Coupe du Monde Féminine U-20.

FIFA.com s'est entretenu avec elle au sujet de ces expériences en Papouasie-Nouvelle-Guinée et a voulu connaître son avis sur la présente édition de la compétition.

Alex, que retenez-vous de votre séjour en Papouasie-Nouvelle-Guinée ?Je viens de passer quatre jours incroyables. J'adore faire des choses comme ça, aller dans les écoles et parler. Ça me passionne. Mais je ne veux pas être au centre de tout ça. Oui, je suis ambassadrice de la FIFA, mais ce sont les filles de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui sont les plus importantes dans tout ça. Une fois que le tournoi sera terminé et que tout le monde sera rentré chez soi, ces filles devront prendre le relais et devenir des exemples dans la lutte contre la violence dans ce pays.

Comment le football peut-il faire une différence dans la vie des gens de la région ? En allant dans les écoles, j'ai compris ce que l'on pouvait réussir grâce au football, à de nombreux niveaux. Dans la première école où nous sommes allées, c'était la folie avec les filles de l'équipe de Papouasie-Nouvelle-Guinée. Tous les enfants voulaient parler à la gardienne, qui avait fait un match époustouflant. Ils l'applaudissaient, ils lui ont fait une fête incroyable. Elle était tellement nerveuse que lorsqu'on lui a posé une question, elle a éclaté en larmes sur scène. Ensuite, dans l'école suivante, elle était plus en confiance, car elle avait vu ses coéquipières s'exprimer. Quand une élève lui a posé une question, nous avons toutes craint le pire, mais elle s'en est très bien sortie. Elle a répondu tout de suite. C'était un moment émouvant. Nous savons tous que le fait d'organiser la Coupe du Monde ici a été un vrai défi, mais il y a tellement d'histoires positives qui en ressortent. Voir la Papouasie-Nouvelle-Guinée marquer le premier but de son histoire nous a donné la chair de poule. Ce genre de choses vous rappellent à quel point le football peut être beau, comment on peut l'utiliser comme source d'inspiration.

Est-il important d'organiser des tournois de cette envergure dans des nations en développement sur le plan footballistique ?Oui, très. On l'a vu dans ce moment magique où la Papouasie-Nouvelle-Guinée a marqué, et toutes les joueuses ont célébré avec l'entraîneur, ou encore au match avec la France, où les joueuses sont allées remercier le public local qui les avait tant soutenues. Cela aussi m'a donné la chair de poule. Les spectateurs sont à fond dans chacun des matches, et les joueuses le leur rendent bien en échangeant avec la communauté locale.

Y a-t-il un aspect de la culture de Papouasie-Nouvelle-Guinée qui vous a intriguée ?Quand on m'a demandé de venir ici, j'ai pas mal lu, j'ai regardé des documentaires. J'y ai trouvé toutes sortes d'histoires horribles, et ça continue, ce niveau de violence envers les femmes. J'ai du mal à croire que ce genre de choses puissent encore arriver. Mais quand vous arrivez ici et que vous parlez avec les gens, tout le monde est tellement chaleureux et accueillant. J'ai du mal à comprendre.

Que pensez-vous de la qualité du football que vous avez pu voir ?J'ai été très impressionnée. La page des équipes où la force physique prédominait a été tournée, maintenant on donne la priorité à l'habileté technique, avec un jeu qui part de l'arrière pour se développer au milieu de terrain et jusqu'à la surface adverse. Il y a eu des buts formidables et il y a ici des joueuses d'un très haut niveau. Chaque match auquel j'ai assisté m'a impressionnée.

La qualité de jeu que l'on voit à Papouasie-Nouvelle-Guinée 2016 est-elle un signe de la croissance du football féminin ?Il y a un effet domino. Le football féminin progresse au plus haut niveau, et on voit que cela se répercute chez les plus jeunes. C'est pourquoi on voit autant de qualité technique chez les jeunes joueuses maintenant.

Y a-t-il une équipe au-dessus du lot dans ce tournoi ?Je n'ai pas eu l'occasion de voir le Japon au cours des quelques jours depuis mon arrivée ici. Tout le monde dit que c'est une équipe phénoménale. Parmi les équipes que j'ai eu l'occasion de voir à l'œuvre, l'Allemagne m'a fait très bonne impression. On retrouve dans cette équipe le style allemand avec un ballon qui circule très vite, un jeu très vertical sur les flancs et une efficacité redoutable. Les Allemandes ont également marqué de jolis buts sur des actions individuelles. Ça me fait mal de le dire, mais c'est peut-être l'Allemagne qui m'a le plus impressionnée (rires) !

Quel message aimeriez-vous faire passer aux filles et aux femmes de Papouasie-Nouvelle-Guinée ?Comme je l'ai dit aux joueuses de l'équipe de Papouasie-Nouvelle-Guinée, elles doivent continuer la lutte. Elles ont aujourd'hui un rôle de modèle et elles ont gagné en confiance. Maintenant, c'est à elle de montrer aux autres générations ce qu'il est possible de réussir. Le plus important est de laisser un héritage. J'ai eu la chance de vivre beaucoup de belles choses grâce au football, mais ces quatre jours en Papouasie-Nouvelle-Guinée comptent parmi les plus belles expériences.