vendredi 01 mars 2019, 15:20

Compte-rendu de la réunion de la FIFA et la FEMAFOOT

Depuis des années, le football malien est gangrené par des conflits internes qui ont finalement conduit la FIFA à lui imposer un Comité de normalisation le 27 décembre 2017, dont la mission n’est pas encore arrivée à terme.

Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a été saisi à trois reprises (en mai 2015, octobre 2016, novembre 2018) mais les deux dernières décisions n’ont pas été correctement appliquées en l’état. La mise en œuvre de sa dernière sentence du 15 novembre 2018 TAS (2016/A/4913) a suscité des confusions et le championnat malien est toujours à l’arrêt.

Dans ce contexte, la FIFA a estimé indispensable de réunir au siège de la FIFA, à Zurich, les principaux acteurs du football malien concernés et le Comité de Normalisation pour faire le point.

L’objectif principal de cette réunion était de permettre à tous de comprendre les droits et obligations découlant de la dernière sentence du TAS. Elle devait également donner aux participants l’occasion d’échanger et de se mettre d’accord – dans l’intérêt du football malien et d’une reprise du championnat - sur sa mise en œuvre concrète, dans les limites imposées par le TAS et la règlementation applicable. Cela supposait la volonté de dépasser les intérêts personnels au profit de l’intérêt supérieur du football malien et du respect du droit.

Au terme de cette rencontre, la FIFA tient à en publier un compte rendu officiel, afin de rétablir la réalité des faits qui ont été ou seront présentés de façon approximative, voire volontairement mensongère, dans les médias sociaux et la presse :

La rencontre a bien eu lieu le 27 février 2019 au siège de la FIFA à Zurich. Elle a réuni :

  • Mme Fatoumata Guindo - Présidente du Comité de normalisation

  • M. lssoufou Diallo - Membre du Comité de normalisation et expert juridique

  • M. Kassoum Coulibaly - Président de la ligue de football du district de Bamako

  • M. Mamoutou Toure

  • M. Salaha Baby

  • M. Ichaka Diakite - Club US Bougouni

  • M. Abdoulaye Konate - Club US Kita

  • M. Yéli Sissoko - Appelant au TAS

  • M. Augustin Senghor - Représentant de la CAF, Président de la Fédération Sénégalaise et Membre du Comité Exécutif de la CAF

  • Véron Mosengo-Omba - Directeur du développement et des associations membres de la FIFA pour la région Afrique et Caraïbes

  • Nicola Luca - Chef du Département de Gouvernance de la FIFA

La FIFA a présenté aux participants les trois sentences du TAS relatives aux Assemblées Générales de la FEMAFOOT contestées depuis janvier 2015. Elle a précisé d’emblée qu’elle n’avait aucune compétence pour modifier ces sentences ou en limiter la portée.

La FIFA a ensuite expliqué en détail la portée juridique de ces sentences, qui s’imposent à elle également, et s’est refusée à rediscuter le bien-fondé de leurs motifs.

Les représentants de chaque groupe se sont réunis séparément pour discuter de la proposition de travail qui consistait uniquement à organiser concrètement la mise en œuvre de la dernière sentence du TAS. Il s’agissait en particulier de tenter de tomber d’accord sur l’ordre du jour de l’assemblée générale ordinaire que le Comité de normalisation devra convoquer aux conditions imposées par le TAS s’agissant des membres à convoquer.

Au terme de ces réunions, chaque groupe a campé sur sa position, de sorte qu’il n’a pas été possible de les concilier en l’état sur une mise en œuvre concrète librement consentie de part et d’autre ; les intervenant sont néanmoins tombés d’accord de faire un championnat à 23 équipes.

La FIFA regrette que la famille du football malien ressorte de cette rencontre aussi divisée qu’elle y était entrée, mais elle n’a pour l’heure pris aucune décision. La FIFA va dans les prochains jours veiller à assurer le respect de la sentence du TAS du 15 novembre 2018 par le Comité de Normalisation et ne laissera personne mettre en péril le football du pays des Aigles, champions d’Afrique U-20 2019.

Malgré l’issue peu constructive de cette rencontre, qui aurait pu assurer une mise en œuvre de la dernière sentence du TAS moins litigieuse qu’elle ne risque de l’être si les protagonistes font un usage inconsidéré de leurs droits, la FIFA tient tout de même à remercier les participants d’avoir répondu positivement à son invitation.

Elle invite instamment toutes les personnes concernées par la sentence du TAS à l’appliquer en mettant l’intérêt du football malien au premier plan pour contribuer à le sortir de la crise dans laquelle il se trouve depuis trop longtemps.