vendredi 17 avril 2020, 09:18

Love, au milieu du terrain et au cœur de la lutte

  • Jo Love est la joueuse de champ écossaise la plus capée de tous les temps

  • Son autre métier l’amène à prendre une part active à la lutte contre le COVID-19

  • La milieu de terrain produit du gel hydroalcoolique pour des personnels de santé

Dans la lutte contre le COVID-19, le conseil municipal de Glasgow a récemment diffusé une vidéo témoignant des efforts des membres du service scientifique pour aider les personnels de santé en première ligne. On peut y voir une jeune femme à lunettes modifier ses habitudes de travail pour produire ce gel hydroalcoolique si précieux.

Cette scientifique n’était pas vraiment une inconnue. Il s’agit de Jo Love, 191 sélections avec l'Écosse, qui a notamment participé à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ l’an dernier. Le jour de la diffusion de cette vidéo, Love aurait dû se trouver en Allemagne avec son club, Glasgow City, pour y disputer un quart de finale de Ligue des champions féminine de l'UEFA. Le destin et la pandémie en ont décidé autrement.

Confrontée à cette situation inédite, elle a décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur. "Le monde entier doit s’adapter à la situation et la santé passe avant tout. Pour ma part, je suis contente d’apporter ma contribution à ce combat", confie-t-elle à FIFA.com. "C’est une goutte d’eau dans l’océan comparé à ce que font les personnels de santé, mais j’ai quand même envie de faire mon possible pour aider. Si j’avais les compétences et les diplômes nécessaires, je serais en première ligne. Je me considère comme quelqu’un qui essaye d’aider les autres, quelles que soient les circonstances. Ce gel hydro-alcoolique, c’est quelque chose que je peux faire pour soutenir les personnes les plus actives."

Love et son équipe travaillent à plein temps pour produire un maximum de gel. Elles prenonnent aussi bien en charge la partie chimique de la fabrication que la commande de bouteilles ou la gestion des étiquettes. "C’est une vraie petite usine, ici ! Ce n’est pas évident de faire tourner le laboratoire car nous ne sommes que trois et il faut respecter les règles de distanciation sociale. Malgré tout, nous donnons le maximum pour faire une petite différence dans le bon sens", précise-t-elle.

Le bon équilibre

Avant la pandémie, Love travaillait essentiellement sur la protection des consommateurs et la vérification de produits, des cosmétiques aux jouets pour enfants. Parallèlement à sa carrière, la joueuse 34 ans est devenue l’internationale écossaise la plus capée, avec près de 200 sélections depuis ses débuts en 2002. Même si j’ai un autre métier, j’essaye de rester exigeante avec moi-même et de m’entraîner comme une professionnelle", assure-t-elle pour comparer sa situation à celle de coéquipières ou adversaires professionnelles à plein temps. "Si j’avais commencé à jouer quelques années plus tard, j’aurais peut-être fait les choses différemment. J’aurais pu tenter de passer professionnelle. Mais je n’ai aucun regret car j’ai réussi à trouver le bon équilibre entre mes différentes vies."

Si elle consacre la majeure partie de son temps et de son énergie à la lutte contre le COVID-19, Love n’entend pas négliger le ballon, ni sa condition physique, même si l’entraînement collectif lui manque. "Si j’ai choisi de m’intéresser au football, c’est avant tout parce que c’est un sport collectif. J’ai besoin d’avoir mes partenaires autour de moi pour me donner à fond", explique Love, qui a acheté un tapis de course juste avant le début de l’épidémie et sort de temps en temps pour faire de l’exercice. "J’organise des conférences vidéo avec des coéquipières pour prendre de leurs nouvelles, mais ce n’est pas la même chose. Plus vite cette situation sera résolue et plus vite nous pourrons reprendre une vie normale, mieux ce sera", conclut-elle.

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