mercredi 21 octobre 2020, 15:41

Fuhrmann, le changement dans la continuité

  • Irene Fuhrmann a été nommée sélectionneuse de l’Autriche

  • Elle est la seule Autrichienne titulaire d’une licence pro de l’UEFA

  • Fuhrmann a fêté ses débuts sur le banc face au Kazakhstan,

Après neuf années passées sur le banc de l’Autriche féminine de 2011 à 2020, Dominik Thalhammer a passé le flambeau à Irene Fuhrmann, devenue la première femme à occuper ce poste. Cette nomination est une promotion pour l’ancienne internationale, aujourd’hui âgée de 40 ans, qui a d’abord occupé le poste d’adjointe auprès de Ernst Weber (de 2008 à 2011), puis de Thalhammer.

"C’est un immense privilège d’occuper cette fonction. J’espère que tous les collègues masculins qui se retrouveront un jour à ma place percevront les choses de la même façon. Pour moi, cela n’importe pas que l’entraîneur soit une femme ou un homme. Ce qui est certain, c’est qu’il s’agit du point d’orgue de ma carrière de coach", confie l'intéressée au micro de FIFA.com. "Depuis 2011, j’ai eu la chance de pouvoir entraîner à plein temps en Autriche. Ce n’est pas chose courante dans le football féminin autrichien. Mais j’ai toujours su tracer ma route."

C’est aussi l’avis des responsables du football autrichien, qui misent sur le savoir de l’ancienne joueuse, unique détentrice de la licence pro de l’UEFA dans le pays. Cela déjà plusieurs années que Fuhrmann participe activement au développement du football féminin, dont elle a vécu toutes les grandes étapes. "L’ouverture de l’académie féminine de la fédération, en 2011, a constitué un moment charnière. Jusque-là, les meilleurs espoirs féminins ne bénéficiaient pas d'une formation continue", explique-t-elle.

"On a bien vu que nos équipes de jeunes se rapprochaient toujours plus du sommet. Nous avons décroché trois qualifications pour l'EURO en U-17 et U-19. Notre plus grand accomplissement reste évidemment la demi-finale à l'UEFA EURO 2017," ajoute-t-elle. "Ce succès n’a été possible que grâce à la création de l’académie féminine de la fédération et au travail de Dominik Thalhammer. C’était l’homme-clé qui se cachait derrière ces succès et j’ai pu l’accompagner sur ce chemin"

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Des buts pour débuter

Pour la native de Vienne, il s’agit maintenant de marcher sur les traces de son prédécesseur. "L’équipe possède une grande flexibilité tactique et je ne vois aucune raison de bouleverser les choses. Ma nomination est le signe que nous sommes dans la continuité, mais avec ma touche personnelle", explique Fuhrmann.

Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Lors de ses débuts en phase qualificative pour l’UEFA EURO 2022, l’Autriche a battu le Kazakhstan 5-0, consolidant ainsi sa place de leader dans le Groupe G et maintenant une cage inviolée. "L’équipe avait signé une performance d’une grande maturité. Nous avions beaucoup de forfaits - un fait inhabituel chez nous - et nous avions aligné deux débutantes dans le onze de départ. Nous sommes encore une 'petite' nation de football. Il y a quelques années encore, nous n’aurions jamais dominé un adversaire de cette manière," résume Fuhrmann. "Si quelqu’un m’avait dit qu’en allant jouer là-bas, nous serions revenues avec un 5-0 en poche, j’aurais signé sans hésiter ! Et a posteriori, il faut bien admettre que la victoire aurait même pu être plus large."

Peur Bleue ?

Dans la lutte pour la qualification directe, c’est maintenant la France, troisième au classement mondial féminin FIFA/COCA-COLA qui attend l’Autriche. À ce jour, les deux équipes se sont affrontées à six reprises, avec un avantage statistique pour les Bleues. Les Tricolores ont enchaîné cinq victoires consécutives et la dernière rencontre, le 22 juillet 2017, s’est soldée par un résultat nul 1-1.

"Nous n’avons rien à perdre sur ce match. Malheureusement, plusieurs éléments-clés sont absents et de jeunes joueuses, qui s’étaient fait une place dans l’équipe, souffrent de blessures sérieuses. La France n’a pas été vraiment contrariée durant ces qualifications. Notre objectif est de rester dans le match aussi longtemps que possible et de les embêter. Notre avantage, c'est que la France 'doit' gagner, tout autre résultat serait perçu comme une défaite. Nous espérons aussi décrocher un résultat, mais la pression n’est pas sur notre équipe. C’est dans cet état d’esprit que nous entrerons sur le terrain", poursuit la technicienne.

"Bien entendu, les attentes vis-à-vis de notre équipe ont également augmenté en Autriche. Nous devons toutefois rester réalistes. La France nous est supérieure en quantité et en qualité. Cela dit, je suis convaincue que nous pouvons aller chercher quelque chose en nous y prenant bien !", conclut-elle.

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