samedi 04 juin 2016, 06:50

Künzer, but et souvenir en or

  • L'Allemagne a battu la Suède en finale de la Coupe du Monde Féminine 2003

  • Nia Kunzer a fait la décision en inscrivant le But en Or en prolongation

  • Kunzer: "Offrir un titre à son équipe, c'est toujours extraordinaire"

Son nom évoque immanquablement un événement particulier, survenu en clôture de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, États-Unis 2003™. Avec son but en or inscrit pendant la prolongation de la finale contre la Suède, Nia Künzer est instantanément devenue une légende pour les supporters allemands. Ce match, elle ne le suit pourtant d'abord que depuis le banc de touche et n'entre en jeu que deux minutes avant la fin du temps réglementaire, en lieu et place de Pia Wunderlich. "Je l'ai positionnée devant la défense, pour sécuriser celle-ci, parce que c'était la joueuse la plus fraîche", racontera la sélectionneuse Tina Theune au coup de sifflet final.

Künzer remplit parfaitement son rôle et n'hésite pas non plus à se porter vers l'avant quand l'occasion se présente. Quelques instants avant sa fameuse réalisation, elle bénéficie d'une première opportunité. Seule devant la portière suédoise Caroline Jönsson, elle ne trouve toutefois pas l'ouverture. Loin de se décourager, la jeune femme âgée de 23 ans à l'époque retourne immédiatement aux avant-postes. À la huitième minute de la prolongation, Renate Lingor frappe un coup franc haut dans la surface de réparation. Au point de penalty, Künzer s'élève et place le ballon sous la barre, hors de portée de la gardienne adverse. L'Allemagne décroche ainsi son premier sacre mondial.

Pendant dix ans, les grandes compétitions internationales ont vu la règle du but en or décider de l'issue de plusieurs rencontres. Certaines d'entre elles sont entrées dans les annales du football mondial. Contestée ou célébrée, cette règle n'aura en tout cas laissé personne indifférent. Surtout, elle aura permis aux amateurs de ballon rond de vivre des moments d'une intensité rare.

La folie du but en or

Des émotions fortes, Künzer en connaît elle aussi après sa tête victorieuse : "Au début, tout était un peu confus, je ne réalisais pas bien ce qui se passait. J'ai mis du temps à comprendre, parce que ma reprise n'était pas particulièrement puissante. Et puis deux ou trois secondes plus tard, mes premières coéquipières me sont tombées dessus et j'ai enfin saisi que nous étions championnes du monde. J'ai ressenti une joie indescriptible. Offrir un titre à son équipe, c'est toujours extraordinaire. Je me fichais pas mal de qui parviendrait à marquer. Le fait que ce soit moi, sur un but en or en plus, c'était de la folie."

Quelques années plus tard, cette action n'a toujours rien perdu de sa magie. L'ancienne internationale allemande est d'ailleurs toujours régulièrement interrogée à ce sujet. Au point de s'en agacer ? "Non, absolument pas", répond au micro de FIFA.com la native du Botswana, où ses parents ont longtemps travaillé. "Ce serait une erreur. Cela reste un moment assez incroyable de ma vie, un beau succès dont je suis très fière. Il m'est arrivé d'autres choses bien plus difficiles à gérer, avec toutes mes blessures notamment."

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Négliger cet accomplissement serait en effet dommageable. Après tout, ce but en or restera comme le tout dernier de l'histoire, la règle ayant été supprimée peu après. "Sur le moment, je ne pensais absolument pas à cela et je n'aurais jamais cru qu'on me parlerait encore de ce but, 13 ans après. Je trouve fantastique de voir combien de temps cela reste ancré dans les mémoires. Cela prouve l'importance d'une Coupe du Monde."

Toujours faire mieux

Après la finale, Künzer ne revêt plus beaucoup le maillot de la Nationalmannschaft. Elle honore en effet sa dernière sélection le 15 novembre de la même année, à l'occasion d'un succès 13-0 contre le Portugal dans le cadre des qualifications pour l'Euro. Minée par les blessures – elle subit quatre ruptures des ligaments croisés du genou au cours de sa carrière –, elle prend officiellement sa retraite internationale en 2006 puis raccroche définitivement les crampons à l'issue de la saison 2007/08.

Künzer s'est reconvertie comme consultante à la télévision. Cela lui permet de suivre de près les progrès du football féminin. "Dans l'ensemble, le jeu est devenu plus rapide et les joueuses sont encore plus athlétiques", explique-t-elle ainsi. "Elles reçoivent aussi une meilleure formation technique. Cette évolution est semblable à celle du football masculin, qui existe tout simplement depuis plus longtemps. Mais le football féminin avance, il est de plus en plus attractif. Les matches étaient plus lents auparavant. C'est pareil chez les hommes. Ces dernières années, le football féminin a connu une ascension fulgurante. Les conditions de jeu s'améliorent sans cesse et la discipline est aussi plus présente dans les médias. Même s'il y a toujours matière à faire mieux."