mercredi 10 mai 2017, 09:17

Le Maroc se donne les moyens de viser haut

  • Le Maroc s’est qualifié deux fois pour la CAN Féminine : Nigeria 1998 et Afrique du Sud 2000

  • La sélection marocaine féminine n’a encore jamais disputé la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™

  • Les Marocaines espèrent participer à Ghana 2018

Après avoir disputé deux Coupes d’Afrique des Nations d’affilée, en 1998 et en 2000, le Maroc a manqué toutes les éditions suivantes, et les responsables du football féminin ont désormais comme priorité de qualifier l’équipe pour les compétitions continentales, puis mondiales.

"Nous avons constitué des équipes pour toutes les classes d’âge. Depuis l’arrivée du Président Fouzi Lekjaa et la nomination du directeur technique, Nasser Larguet, l’intérêt pour le football féminin a augmenté", explique à FIFA.comLaila Youssfi, la responsable du football féminin. "Nous avons formé une équipe U-17, avec laquelle nous avons participé aux qualifications pour Jordanie 2016, et une équipe U-20. Au Maroc, nous avons un championnat pour les adultes, mais nous n’en avons pas pour les U-17 et U-20."

Il n’a donc pas été facile de composer des équipes de jeunes sans championnat national. "Pour constituer une équipe U-17, nous avons fait des sélections dans de nombreuses villes", détaille Youssfi. "Aujourd’hui, notre premier objectif est de lancer un championnat pour cette catégorie la saison prochaine. Les joueuses U-17 et U-20 évoluent actuellement avec les grandes et notre but est qu’elles disposent de leur propre championnat, pour progresser davantage."

Un soutien matériel et psychologique La Fédération marocaine ne s’est pas limitée à un soutien administratif. Elle a aussi apporté une aide financière. "La Fédération a soutenu les clubs financièrement afin que les joueuses obtiennent un salaire mensuel et des primes", souligne Youssfi. "Certains clubs ont employé les filles dans l’administration pour améliorer leur quotidien et les mettre dans de bonnes conditions."

"Au Maroc, les filles sont encouragées à jouer au football en général. Certaines familles vivent avec le salaire mensuel que touchent leurs filles", révèle encore Youssfi. "Certaines ont un salaire de 300 ou 400 euros par mois, sans compter les primes de match, qui vont de 30 à 50 euros. Nos équipes sont bien organisées, comme Laayoune et Widad. Il y a aussi des associations qui réussissent dans le football, comme Afaq Khenifra et Ayn Atiq, qui donnent beaucoup au football marocain féminin."

Laila regrette cependant que la Fédération ait dû surmonter plusieurs obstacles afin de mettre en œuvre son programme. "Dans certaines régions du Maroc où il n’y a pas d’éducation physique, les clubs ont dû faire appel à des filles d’autres régions", précise-t-elle. "Certains grands clubs, comme le Raja de Casablanca ou Khenifra, ont des équipes féminines, mais elles sont administrativement séparées de l’équipe masculine. Nous travaillons à ce que l’équipe féminine dépende de la direction générale du club. Il n’est pas logique que l’équipe féminine porte le même nom mais n’obéisse pas à la direction générale."

Préparation intense pour Ghana 2018 Les Marocaines attendent désormais les qualifications pour la CAN 2018, qualificative pour la Coupe du Monde 2019, qu'elles préparent sous la houlette du sélectionneur Karim Bencherifa. "Pour l'équipe nationale senior, on aura deux stages de préparation durant le mois de mai, tout cela dans le but d'être prêts pour les échéances internationales à venir", annonce l'entraîneur à FIFA.com. "En plus de l’existence d’un championnat national senior et l’organisation de la Coupe nationale U-16, ainsi que d’autres actions, nous avons également commencé à rassembler et à organiser des stages de préparation pour les équipes nationales U-17, U-20 et seniors."

"Il y a une grande volonté de la part de la Fédération et de la DTN de développer le football féminin au Maroc à travers plusieurs actions. Ce travail paiera sûrement un jour ou l’autre", conclut Bencherifa.