mercredi 08 mars 2017, 06:11

Les matches gagnés par les femmes dans le football

"Le football féminin et les femmes dans le football sont une priorité ; cela fait partie de la solution pour l'avenir du football." Tels étaient les propos du Président de la FIFA, Gianni Infantino, lors d'une cérémonie en l'honneur de la Journée internationale des femmes il y a un an.

Infantino appelait à être ambitieux du point de vue des objectifs, introduisant dans le même temps au sein de la FIFA plusieurs réformes qui ont débouché sur des réalités tangibles, comme le fait d'avoir au moins une représentante féminine par confédération éligible au nouveau Conseil de la FIFA. Dans la pratique, cela signifie qu'il doit y avoir au minimum six femmes dans cette instance de décision. Parallèlement, Fatma Samoura est devenue la première femme Secrétaire générale de la FIFA.

Tels ont été les premiers pas significatifs d'une nouvelle administration du football mondial à la recherche de l'égalité des sexes dans le sport. D'autres objectifs ambitieux ont été élaborés, à l'image du plan FIFA 2.0, qui propose de tout mettre en œuvre afin que plus de 60 millions de femmes jouent au football à l'horizon 2026.

Tout grand projet commence par un pas en avant. L'ouverture des stades de l'élite en Espagne aux matches de première division féminine en est un. Le fait d'organiser une Coupe du Monde Féminine U-17 de la FIFA en Jordanie avec un Comité Organisateur Local composé à 75 % de femmes en est un autre. "Construire nos infrastructures, les stades ainsi que 14 terrains d'entraînement pour satisfaire au cahier des charges de la FIFA était quelque chose d'essentiel. Nous avons également réussi à former un personnel nombreux à un niveau élevé. Sans aucun doute, ces avancées vont aider le football jordanien à progresser, et la communauté va en bénéficier", commentait Samar Nassar, Directrice exécutrice du COL jordanien.

Contextes différents, même regard  Les combats des femmes dans le football sont aussi variés que le sont les réalités sociales et culturelles des pays dans lesquels ils se livrent. Ainsi, alors que dans certains pays on en est encore à réclamer l'égalité entre garçons et filles face à la pratique du football, dans d'autres les exigences se focalisent sur l'accès des femmes aux postes de direction et de décision.

L'important est de conquérir chaque espace de manière progressive pour que les avancées soient solidement ancrées. Il faut ainsi saluer le fait que la sélection féminine du Brésil a pour la première fois à sa tête une femme, Emily Lima, ou qu'en Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA a non seulement montré que les femmes jouaient bien au football, mais a également permis de diffuser le message #ENDViolence, en soutien à la lutte mondiale pour mettre un terme à l'un des fléaux sociaux actuels les plus dévastateurs, à savoir les violences subies par les femmes. "Nous avons vu de nombreuses campagnes en dehors des terrains de football. Nous espérons qu'elles inciteront les filles et les femmes à sortir du silence pour en finir avec la violence. J'espère sincèrement que ce tournoi laissera un héritage et que chaque fille qui voudra jouer au football pourra le faire", avait confié à l'issue de la compétition Sonia Bien Aime, membre du Conseil de la FIFA.

Les progrès ont leur propre rythme. Ainsi, tandis qu'en Colombie a eu lieu le lancement du premier championnat féminin professionnel, en Asie, on a assisté à l'arrivée de la première femme, Chan Yuen, sur le banc d'un club engagé en Ligue des champions de l'AFC… masculine.

Tous ces progrès sont réels et significatifs et visent tous une égalité qui, aujourd'hui, est un peu plus proche qu'il y a un an. Car le message, pour reprendre les propos de Samoura, est on ne peut plus clair : "L'humanité est composée d'hommes et de femmes. Aucune société ne peut survivre en aliénant 50 % de sa population".