mercredi 11 décembre 2019, 07:00

Nielsen, la progression dans la compréhension

  • Niels Nielsen est sélectionneur de la Suisse féminine depuis décembre 2018

  • Il a mené le Danemark en finale de l’UEFA EURO Féminin 2017

  • Il a été finaliste du prix The Best - Entraîneur de la FIFA pour le football féminin 2017

"Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait", confiait Niels Nielsen, en septembre 2017 au micro de FIFA.com après avoir quitté son poste de sélectionneur du Danemark. "Si je trouve un projet similaire, je répondrai certainement favorablement. Mes futurs employeurs peuvent en tout cas compter sur un engagement total de ma part, comme c’était le cas avec le Danemark."

Depuis un peu plus d’un an, Nielsen, originaire du Groenland, vit une nouvelle aventure : en décembre 2018, il a succédé à Martina Voss-Tecklenburg à la tête de la Suisse. En partant, la technicienne allemande a laissé un vide qui ne sera pas facile à combler. Sous sa houlette, les Suissesses ont fêté leurs premières qualifications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ et l'UEFA EURO Féminin. Nielsen s’attendait donc à vivre une transition un peu compliquée.

"Chacun a fait un pas vers l’autre. Les joueuses ont eu un peu de mal avec moi au début, car je n’ai vraiment rien d’allemand", plaisante le sélectionneur. "En l’occurrence, c’est plutôt une bonne nouvelle. Quand on fait les choses d’une certaine manière pendant sept ans, il est parfois utile de se remettre en cause. Mes joueuses commencent à comprendre que je veux savoir qui elles sont vraiment. Ça ne m’intéresse pas de travailler avec des gens qui se coulent dans un moule. Je leur demande donc d’utiliser à la fois leur personnalité et leurs compétences pour former une équipe aussi forte que possible."

Quatre à la suite

L’empathie constitue un élément central de la méthode Nielsen. Pour comprendre et aider ses joueuses, le Danois cherche avant tout à connaître les femmes qui se cachent derrière les joueuses, afin d’anticiper leurs réactions. "J’ai découvert que ces joueuses ont encore plus de potentiel que je ne l’imaginais. Il y a un bon équilibre entre jeunesse et expérience au sein du groupe, et le talent ne manque pas", explique-t-il. "Je ne leur dirai jamais ce qu’elles ont le droit de faire ou de ne pas faire. Elles doivent le découvrir par elles-mêmes. Il leur a fallu un peu de temps pour apprendre à travailler dans ces conditions. Après quelques mois, elles ont compris où je voulais en venir."

Il suffit de consulter les derniers résultats pour s’en convaincre. La Suisse a bouclé l’année 2019 sur une nette victoire 6-0 face à la Roumanie, dans les qualifications pour l’UEFA EURO féminin, Angleterre 2021. Avec quatre victoires en autant de sorties, les protégées de Nielsen occupent la tête du Groupe H, à égalité de points avec la Belgique. La Suisse pourrait prendre un ascendant décisif en avril, à l’occasion du premier des deux confrontations directes avec les Red Flames.

"J’espère qu’en 2020, nous pourrons continuer sur la voie que nous avons tracée pour le développement de l’équipe", annonce-t-il avant de conclure : "Notre objectif est de renforcer le groupe, au point que même les petits soucis auxquels nous sommes régulièrement confrontés n’aient plus d’impact. Nous voulons aussi identifier les thèmes centraux et définir nos forces collectives, afin d'avoir de bonnes chances de l’emporter, quel que soit l’adversaire. Nous n’en sommes pas encore tout à fait là, mais j’espère que nous allons nous rapprocher du but l’année prochaine."