mercredi 25 mars 2020, 07:30

Pauw lance une nouvelle Eire

  • Vera Pauw est à la tête de la République d’Irlande depuis septembre 2019

  • Objectif : une première qualification pour l'UEFA EURO Féminin

  • Elle veut s'inspirer des Pays-Bas, champions d'Europe et vice-champions du monde en titre

Première joueuse des Pays-Bas professionnelle à l’étranger, Vera Pauw est également la première Néerlandaise à avoir obtenu un diplôme d’entraîneur. Depuis, elle a dirigé les équipes nationales d’Écosse, des Pays-Bas, de Russie et d’Afrique du Sud. À la tête de la République d’Irlande depuis septembre 2019, la technicienne de 57 ans a dû prendre une décision difficile en quittant à nouveau son foyer. La présence du technicien batave Ruud Dokter au poste de directeur des performances a pesé dans la balance.

"Il était important pour moi de travailler dans un environnement où je n’aurais pas à justifier la moindre de mes décisions. Avec Ruud Dokter, nous partageons la même philosophie", explique Pauw au micro de FIFA.com. "J’ai été surprise de constater, à mon arrivée, que tout était déjà parfaitement organisé. La philosophie et les idées étaient déjà en place. Cette situation, nous la devons aussi à Colin Bell, mon prédécesseur. Il a défini les grands principes et Dokter a construit les structures adéquates."

Conquise par son staff, Pauw l'est aussi par son équipe, qui occupe actuellement la 32ème place du Classement mondial féminin FIFA/Coca-Cola. "Le groupe fait preuve d’une maturité étonnante. Je ne m’y attendais pas", admet-elle. "À l’entraînement, il règne une ambiance positive. Ça nous donne une énergie supplémentaire. Il existe une vraie camaraderie entre les joueuses et l’encadrement technique. Il n’y a pas de place pour les égos dans cet environnement. Nous n’avons tous qu’une seule idée en tête : nous qualifier pour la phase finale de l’Euro."

Les récents résultats de la République d’Irlande témoignent de cette cohésion. Pauw et ses joueuses restent sur quatre victoires et un nul sur la route de l’Euro avant d'affronter l’Allemagne. "Nous savons qui nous sommes. Nous allons offrir le maximum de résistance à notre adversaire. Mais ce ne sont pas ces matches-là qui doivent nous permettre de faire le voyage en Angleterre", reconnaît la Néerlandaise. "C’est contre la Grèce, l’Ukraine et le Monténégro qu’il faudra absolument gagner"

Si la qualification est encore loin, l'apport de Pauw est déjà quantifiable. "Je me considère comme un outil capable de créer un environnement favorable et de nouvelles opportunités pour les joueuses. Pour y parvenir, nous cherchons à identifier les points forts de notre équipe et nous essayons de gommer ses faiblesses", justifie-t-elle, consciente des défis qu'elle doit relever. Elle ne dispose que de quelques jours pour travailler avec ses joueuses lors des créneaux réservés par la FIFA.

"Dans un premier temps, je ne m’intéresse pas à ce qu’elles ne savent pas faire. J’essaye de créer un cadre dans lequel les joueuses évitent autant que possible les situations dans lesquelles elles ne sont pas à l’aise" explique l'ancienne défenseuse. "Maintenant, je suis capable d’amener une joueuse à son meilleur niveau en l’espace de cinq jours. Ce n’est pas évident car, parallèlement, il faut mettre en place une stratégie, afin que chacune sache à quoi s’attendre de la part de ses partenaires et de ma part. C’est compliqué mais, pour le moment, ça fonctionne."

L'exemple Oranje

Internationale à 89 reprises, Vera Pauw n’a jamais eu l’occasion de se qualifier pour une grande compétition avec les Pays-Bas. Mais les temps ont changé, avec le sacre à l’UEFA EURO Féminin 2017 à domicile et, deux ans plus tard, un superbe parcours qui a mené les Oranje Leeuwinnen en finale de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019™.

Pour Pauw, la recette du succès néerlandais tient en un principe : la mixité filles-garçons. "Nous avons été la première nation à nous engager dans cette voie. Ça nous a permis de construire quelque chose de différent de ce qui se fait ailleurs", précise Pauw. "Nous avons commencé avec les U-12, au début des années 90. À la fin de la décennie, toutes les équipes de jeunes étaient concernées. Les résultats étaient tellement positifs, que nous avons étendu cela à d'autres compétitions. Les championnats U-19 ont donc été intégrés à la fin des années 90. Désormais, les filles et les garçons jouent ensemble. Cette décision a permis à l’ensemble de notre effectif d’acquérir de nouvelles connaissances. Toutes les internationales actuelles sont passées par ces compétitions et fait leurs armes contre des garçons", conclut-elle.