samedi 05 novembre 2016, 10:52

Prinz, une efficacité à toute épreuve

Birgit Prinz a réalisé bon nombre de ses rêves. Pendant 17 ans, l'attaquante a collectionné les succès au plus haut niveau. Sélectionnée à 214 reprises avec l'Allemagne, elle a inscrit 128 buts. Elle a également trouvé le chemin des filets à 14 reprises en cinq participations à la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™. Son palmarès en sélection parle de lui-même : deux titres mondiaux, cinq UEFA EUROS féminins et trois médailles de bronze olympiques. Dans la vitrine de Prinz, on trouve également trois Coupes UEFA, neuf sacres en Bundesliga, dix Coupes d'Allemagne et un titre de champion des États-Unis remporté avec Carolina Courage.

Elle a fêté ses débuts en équipe nationale en 1994, à l'âge de 16 ans. Par la suite, elle est devenue la première femme à disputer trois finales du rendez-vous mondial. La triple Joueuse Mondiale de la FIFA, en 2003, 2004 et 2005, a conduit son équipe à la victoire mondiale contre la Suède, en 2003. Huit ans plus tôt, elle était déjà de la finale perdue contre la Norvège. De par son efficacité et sa capacité à marquer des buts décisifs dans les grandes occasions, Prinz s'est imposée comme un modèle à suivre pour beaucoup d'attaquantes en devenir. Cinq ans après sa retraite internationale, son aura reste intacte.

Aujourd'hui âgée de 39 ans, Prinz a cimenté sa place parmi les plus meilleures joueuses de tous les temps en 2007, à l'occasion de la Coupe du Monde Féminine en RP Chine. Cette année-là, l'Allemagne a réussi un exploit unique dans l'histoire de la discipline en défendant avec succès le titre acquis quatre ans plus tôt. À ce jour, aucune autre équipe n'a réussi à inscrire son nom au palmarès de la compétition deux fois de suite.

Efficacité allemande contre technique brésilienne Prinz est repartie d'Asie avec le Ballon d'Argent adidas, derrière la Brésilienne Marta. Tout au long de la compétition, l'attaquante de Francfort s'est distinguée par sa vivacité, son efficacité et sa capacité à faire basculer un match sur un coup d'éclat.

Pour les Allemandes, le voyage en RP Chine commence par un carton 11:0 contre l'Argentine. Elles tracent leur route vers la finale en concédant un nul à l'Angleterre, avant de dominer tour à tour le Japon, la RDP Corée et la Norvège. "C'est tout simplement la meilleure joueuse du monde à son poste", concède le sélectionneur norvégien Bjarne Berntsen à l'issue d'une demi-finale nettement dominée (3:0) par l'Allemagne. Son homologue allemande Silvia Neid, qui a récemment passé le témoin à Steffi Jones, ne peut qu'acquiescer : "Birgit joue un rôle essentiel car elle peut décider à elle seul du sort d'un match".

La principale intéressée va se charger de justifier les propos élogieux des deux techniciens, quelques jours plus tard à Shanghai en finale contre le Brésil. En pointe, Prinz démontre qu'il faut toujours compter avec elle dans les moments cruciaux.

Marta se montre, comme à son habitude, insaisissable, mais l'attaquante brésilienne trouve face à elle une Nadine Angerer qui n'a pas concédé le moindre but depuis le début du tournoi. Au retour des vestiaires, Prinz lance l'Allemagne sur la voie du succès en convertissant un service de Sandra Smisek. Le sort de la rencontre bascule définitivement quand, à l'autre bout du terrain, Marta manque un penalty. Dans les derniers instants, Simone Laudehr porte l'estocade en doublant la mise (2:0).  "C'était une année éprouvante. Nous avons été très critiquées. Mais nous avons finalement remis les pendules à l'heure en montrant que nous n'étions pas faciles à battre. Cette confirmation représente beaucoup", confie alors Prinz à FIFA.com. "La joie que nous éprouvons est très différente de celle de 2003."

Quelques semaines plus tard, Prinz n'était toujours pas redescendue de son petit nuage. "Le temps le plus fort de ma carrière reste la Coupe du Monde 2007 et plus particulièrement les instants qui ont suivi le coup de sifflet final. Collectivement, nous avons atteint le sommet." Pour autant, ce titre ne revêt aucune importance particulière à ses yeux. "Chaque titre est spécial. Bien sûr, ils n'ont pas tous la même valeur, mais je ne souhaite pas établir une hiérarchie", glisse en conclusion Birgit Prinz, désormais psychologue diplômée, qui a mis fin à sa carrière le 12 août 2011.