vendredi 08 mars 2019, 07:34

Rodriguez, la maternité entre deux trophées

  • Amy Rodriguez a remporté deux médailles d'or olympiques, et une Coupe du Monde Féminine

  • L'Américaine est maman de deux petits garçons, Ryan (5 ans) et Luke (2 ans)

  • FIFA.com l’a interrogée sur les défis qu’elle a rencontrés en revenant à la compétition après ses deux grossesses.

Amy Rodriguez est attaquante du Utah Royals FC, qui évolue dans le championnat américain (NWSL), et également membre de l’équipe nationale des États-Unis. Elle a appris qu’elle attendait son premier enfant peu après avoir remporté l’or olympique aux Jeux de Londres en 2012. Elle a donné naissance à son second enfant en 2016.

FIFA.com l’a interrogée sur les défis physiques et psychologiques qu’elle a rencontrés en revenant à la compétition après ses deux grossesses.

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Amy, lorsque vous étiez enceinte, jusqu’à quand vous êtes-vous entraînée ?J’ai arrêté de jouer vers le troisième mois, pour les deux. Mais j’ai continué à faire de l’exercice ; j’ai engagé un préparateur physique personnel et j’ai pris soin de moi car j’avais l’intention de rejouer.

Pour chaque grossesse, quelle a été la durée de votre congé maternité et à partir de quand avez-vous repris l’entraînement ? Après mes accouchements, j’ai recommencé à m’entraîner intensivement après quatre mois, mais j’avais un programme léger qui a débuté après six semaines environ.

Quel type de soutien avez-vous reçu de la part de votre entraîneur, votre club, votre équipe et votre famille ? Heureusement, mon congé maternité était couvert par mon contrat et j’ai donc pu bénéficier de l’aide financière de mon club. L’encadrement technique prenait de temps en temps des nouvelles mais j’étais principalement seule. Quant à mes coéquipières et amies, elles étaient bien sûr là pour moi.

Au moment de revenir sur les terrains, dans quelle forme physique étiez-vous – notamment par rapport à avant chaque congé – et quelles difficultés avez-vous rencontrées ? Mes grossesses et mes accouchements se sont plutôt bien passés, mais "l’après" est tout sauf facile. J’ai dû me refaire une santé de A à Z. Je n’ai jamais autant consacré de temps à mon sport qu’à cette période. Mes muscles avaient littéralement fondu et puis j’avais pris une quinzaine de kilos...

Sur le plan mental, comment avez-vous géré vos deux retours à la compétition ?Je me sentais vraiment bien. Ma vie s’était recentrée autour de mes enfants, et le football était devenu une manière de me défouler. Je prenais plaisir à jouer car je savais que j’allais revoir mes garçons à la fin de la journée et qu’ils seraient fiers de moi quoi qu’il en soit.

Dans quelle mesure votre corps a-t-il changé depuis vos grossesses ?Je me sens plus en forme qu’avant, principalement car je me suis entraînée si dur. Je fais aussi plus attention maintenant, je mange mieux, et tout mon corps s’en ressent.

Et niveau sommeil ? Comment avez-vous géré la charge d’entraînement avec deux enfants en bas-âge ? C’est là que c’est le plus dur. Quand tu es mère à plein temps, tu as du temps pour t’entraîner très tôt le matin ou tard le soir, quand les enfants dorment. C’est difficile de tout faire, c’est un sacrifice, mais ça vaut le coup.

Votre alimentation a-t-elle changé pendant ou après chaque grossesse ?Oui, j’ai fait du diabète gestationnel pendant mes deux grossesses et j’ai donc dû modifier mon alimentation et manger moins de sucre. Et c’est un régime que je suis encore aujourd’hui.

Avez-vous eu des problèmes de dos ou d’autres blessures en lien avec vos grossesses ? Oui, mon dos a vraiment été sollicité. Les grossesses m’ont causé des maux de dos et il faut que je prenne soin – aussi avec mon préparateur et les médecins – de ne pas prendre de mauvaise posture et de conserver une ceinture abdominale solide.

Quelles recommandations feriez-vous aux autres joueuses qui sont mères ou veulent le devenir ?Soyez prêtes à vivre le plus incroyable et difficile ascenseur émotionnel et physique de votre vie, mais ce sera aussi le plus beau des accomplissements et la plus grande des fiertés. J’ai eu la chance d’être dans une bonne structure et aussi d’avoir le soutien de mes proches – mon mari, ma famille. Sans eux je n’y serais pas arrivée.