samedi 10 juin 2017, 10:35

Les petites Féroé voient grand

  • Les Îles Féroé ont atteint pour la première fois la phase de groupes des qualifications de la zone Europe pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™

  • Le petit archipel de l’Atlantique Nord a régulièrement dépassé les attentes au cours des trois dernières décennies

  • L’objectif désormais, selon le sélectionneur de l’équipe nationale féminine, est de développer le football féminin à tous les niveaux

Les Féringiens savent faire face aux difficultés. Affleurement rocheux isolé de l’Atlantique Nord, entre l’Écosse et l’Islande, leur archipel, balayé par le vent, n’est peuplé que de 50 000 habitants. Il est déjà admirable, dans ces conditions, que les Îles Féroé puissent évoluer sur la scène internationale. Mais elles ne se contentent pas d’y faire de la figuration. Leurs performances sont, plus d’une fois, sorties de l’ordinaire.

Leurs débuts internationaux ont ainsi été marqués, en 1990, par un succès 1:0 quasiment impensable contre l’Autriche, un pays ayant un jour atteint les demi-finales de la Coupe du Monde de la FIFA™. Elles sont depuis habituées à dépasser les attentes.

C’est aujourd’hui au tour de l’équipe nationale féminine de faire parler d’elle. L’archipel appartenant au Royaume du Danemark, il n’est pas étonnant que le football féminin s’y trouve en bonne place. Trois décennies après sa première rencontre internationale, sa sélection s’est invitée pour la première fois en phase de groupes des qualifications de la zone Europe pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™.

Face au gratin européen Un carton plein lors du tour préliminaire, face à la Turquie, au Monténégro et au Luxembourg, a offert aux Féroé le droit de se mesurer au gratin européen. Elles auraient d’ailleurs difficilement pu hériter d’un adversaire aussi coriace que l’Allemagne, double championne du monde et championne d’Europe en titre. Les Féringiennes débuteront cependant leurs qualifications pour France 2019 par la réception de la République Tchèque, dans leur capitale, Torshavn, en septembre. Elles retrouveront également dans leur groupe la Slovénie et leurs voisines islandaises.

Ambitieuses, les Îles Féroé espèrent que cette campagne qualificative contribuera à promouvoir la pratique féminine sur l’archipel. "Nous voulons montrer que les femmes savent jouer au football dans notre pays", confie à FIFA.com le sélectionneur féringien Paetur Clementsen. "Mais aussi prouver aux autres petits pays qu’il est possible, en étant bien structuré, d’évoluer au plus haut niveau."

"Nous avons demandé à l’UEFA d’accueillir le tour préliminaire des qualifications", ajoute-t-il. "Nous voulions toucher le grand public et plus particulièrement les jeunes filles, pour leur montrer de nouveaux modèles auxquels elles peuvent s’identifier."

Battre la Turquie, pays d’environ 79 millions d’habitants, a notamment relevé de l’exploit. "Nous nous sommes dit que nous n’avions rien à perdre après avoir remporté nos deux premiers matches. L’attente était énorme avant le match contre la Turquie et notre victoire a ouvert de nouvelles portes. Nous voulons désormais entretenir cette flamme."

Suivre l’exemple de l’Islande Clementsen est né et a grandi à Torshavn, la plus grande ville des Féroé. Sélectionneur des U-17 à l’âge de 24 ans, il est devenu l’an dernier Directeur technique national de la Fédération, à seulement 35 ans, après avoir décroché un master de psychologie du sport à Copenhague. Une carrière déjà "particulièrement riche" pour cet ardent défenseur du football féminin.

L’objectif désormais est de faire progresser la pratique féminine à tous les niveaux. Les Féroé ne peuvent actuellement se reposer que sur 300 joueuses chez les seniors. Le sélectionneur est malgré tout optimiste pour l’avenir.

"Le football féminin a toujours eu une longueur d’avance en Scandinavie, mais il doit encore se développer dans notre pays", explique-t-il. "Nous regardons ce que font des pays comme la Suède, la Norvège et le Danemark, mais l’exemple de l’Islande est celui que nous pouvons plus raisonnablement suivre, que ce soit chez les hommes ou chez les femmes. Ils ont accompli un travail remarquable avec de petits moyens et une population limitée. Notre but est de continuer à aller aussi haut que nous le permet notre population."