"Le football est un sport magnifique car il permet de faire tomber les barrières sociales et de rassembler les individus", confie Annie Zaidi à FIFA.com. "Le football m’a permis de prendre conscience de ma passion pour le jeu, mais aussi de mes capacités d’entraîneur de haut niveau. Quand nous sommes sur le terrain, les joueurs ne se posent pas de questions sur mes origines ou ma religion. Ce qu’ils veulent, c’est une technicienne compétente, qui les aide à progresser. Je n’aurais jamais imaginé faire carrière dans ce métier et encore moins recevoir tant de récompenses et d’opportunités."

Zaidi est la première femme originaire d’Asie du sud-est et musulmane à détenir un certificat de niveau 2 de la Fédération anglaise de football (FA) et la licence d’entraîneur UEFA B. Lors des Sportswomen of the Year Awards 2015, elle a reçu le prix Helen Rollason pour l’inspiration. Son palmarès personnel inclut également le prix Asian Woman of Achievement et la médaille de l’Empire Britannique, une distinction réservée aux réussites civiles portées à l’attention de la Couronne.

"J’ai toujours voulu être footballeuse. C’était mon rêve. Je ne me voyais pas faire autre chose dans la vie. Malheureusement, en raison de mes origines et du manque d’opportunités, le football était considéré comme un tabou, et pas seulement au sein de la communauté asiatique. J’ai donc été contrainte de raccrocher les crampons, avant même que ma carrière ne débute vraiment", raconte la seule technicienne en Europe à porter le hijab.

"Mais au fond de moi, je n’avais pas changé : ‘Vous pouvez me prendre mes chaussures, vous pouvez me prendre mon ballon, mais il y a une chose que vous ne pourrez jamais m’enlever, c’est ma passion pour le jeu’. Cet état d’esprit m’a poussée à faire carrière dans le métier d’entraîneur. Aujourd’hui, je transmets mes connaissances à d’autres", ajoute-t-elle.

Le parcours de Zaidi n’a pourtant rien eu d’un long fleuve tranquille. Régulièrement confrontée au sexisme et au racisme, elle a collectionné les incidents, ce qui l’a finalement poussée à partir s’installer ailleurs. Elle a donc suivi son mentor Wallace Hermit, co-fondateur de l’Association des entraîneurs noirs asiatiques (BACA). Celui-ci a immédiatement pris la mesure de son potentiel, alors que tout le monde doutait d’elle.

"J’essaye simplement de rester concentrée sur mes objectifs, sans me soucier des barrières que d’autres personnes cherchent à ériger", assure Zaidi. Le défi suivant consistait à obtenir une licence UEFA B. Cette période et ce combat ont littéralement changé ma vie. Quand on travaille pour réaliser son rêve, on se sent parfois un peu seule. Personne ne peut imaginer ce que ça représente d’être à ma place."

Malgré cette relative solitude, Zaidi a poursuivi sa route, ce qui l’a notamment amenée à créer la Fondation Coach AnnieZ. À l’heure du bilan, elle peut se vanter d'avoir relevé tous les défis, en dépit de l’adversité. Aujourd’hui, elle a un message à adresser à toutes les jeunes filles qui voudraient marcher sur ses traces.

"Ne laissez pas les barrières des autres devenir vos propres barrières. Ne laissez pas les gens vous décourager et vous dire que vous n’êtes pas assez forte ou pas assez talentueuse pour réaliser vos rêves. Je ne dis pas que ce sera facile. Mais vous avez en vous la force et la détermination pour continuer à avancer jusqu’à ce que vos rêves soient devenus réalité."

La Fondation Coach AnnieZ

Cette fondation a été créée en 2015 par Annie Zaidi. "Elle a trois objectifs : motiver, responsabiliser et encourager un maximum de jeunes femmes à réaliser leur potentiel, qu’elles souhaitent devenir scientifiques, footballeuses, pilotes ou entrepreneuses. Le but de la fondation est de les aider à réaliser leurs rêves en misant sur le travail, la confiance et le sérieux. Vos rêves peuvent devenir réalité ; j’en suis la preuve vivante."