Miyama, ambitieuse ambassadrice

Dormir et prendre un café. Tels sont les deux plaisirs simples qui font le bonheur d'Aya Miyama.La milieu de terrain japonaise ne perd pas le sourire lorsqu'elle parle. D'une voix fluette, elle confie être plus à l'aise sur un terrain d'entraînement en train de suer avec ses coéquipières que confortablement assise devant un micro.

La capitaine du Japon, qui s'excuse au passage de ne pas nous avoir préparé de café, explique à FIFA.com à quel point elle est honorée d'avoir été élue troisième meilleure joueuse de l'année 2015. "Ce qui me fait le plus plaisir, beaucoup plus que la récompense individuelle, c'est que les autres pays voient dans le Japon une vraie puissance footballistique", poursuit celle qui a hérité du brassard de capitaine des Nadeshiko en 2012, de la part d'Homare Sawa.

"Nous n'avons pas eu de chance en finale de la Coupe du Monde. C'est pourquoi nous sommes très motivées en vue des qualifications olympiques", annonce la joueuse de 31 ans. Le tournoi final se disputera à Osaka du 29 février au 9 mars, avec comme enjeu deux billets qualificatifs pour Rio 2016. Les équipes en lice, outre le pays hôte, sont l'Australie, la RDP Corée, la République de Corée, la RP Chine et le Viêt-Nam. "Nous devons nous qualifier pour Rio et ensuite réussir une bonne performance là-bas afin de perpétuer la popularité du football féminin au Japon", ajoute Miyama, qui connait le caractère fluctuant de l'intérêt populaire et médiatique d'un sport développé au Japon, mais également très dépendant des succès de l'équipe nationale.

De ce côté-là, les choses se passent plutôt bien pour les Nadeshiko : championnes du monde en 2011 et vice-championnes en 2015, elles ont par ailleurs décroché la médaille d'argent olympique en 2012 et sont devenues championnes d'Asie pour la première fois en 2014. La triple meilleure joueuse asiatique travaille quotidiennement pour essayer de consolider ce palmarès déjà enviable. Elle œuvre également pour améliorer les perspectives d'avenir de ce sport qu'elle aime tant. "Je veux contribuer à développer le football et à convaincre les filles et les femmes du plaisir qu'il y a à le pratiquer", affirme celle qui a tapé pour la première fois dans un ballon dans le club fondé par son père dans sa ville natale, Ōamishirasato.

Recruteuse et généreuse Miyama a eu l'opportunité de jouer aux États-Unis à Los Angeles Sol, Saint Louis Athletica et Atlanta Beat. Ces deux années lui ont permis de mûrir énormément. "L'essentiel pour moi a été la possibilité de découvrir une nouvelle culture en y étant immergée. Et d'apprendre l'anglais", précise-t-elle, avant d'ajouter l'autre côté inoubliable de cette expérience américaine : l'occasion de lier des amitiés, avec Hope Solo par exemple. Aujourd'hui pensionnaire d'Okayama Yunogo Belle, Miyama répond sans hésiter quand on lui demande qui elle proposerait d'engager si on lui demandait un conseil en matière de recrutement : "Marta. J'aimerais beaucoup rejouer avec elle", confie-t-elle en se remémorant l'époque où les deux joueuses évoluaient ensemble dans la défunte franchise de Californie.

Le football a été généreux avec Miyama, et vice-versa. Elle a fait don de l'intégralité des 10 000 dollars reçus lorsqu'elle a été élue meilleure joueuse de la dernière Coupe d'Asie. "J'essaie toujours d'apporter quelque chose à la société à travers mon rôle de footballeuse. Je suis enchantée à l'idée d'aider les enfants à réaliser leur rêve. Je les aide comme je peux", conclut-elle.