mardi 04 février 2020, 13:00

Roord, la vie en rose sous le maillot orange

  • Jill Roord parle de son père et de son admiration pour Ronaldinho

  • Elle compare le niveau des Pays-Bas à celui des États-Unis

  • Remplaçante à France 2019, elle est devenue titulaire en sélection

Jill Roord n'avait jamais fait pleurer sa maman. Mais à l'âge de 22 ans, elle a dérogé à sa règle. Heureusement, c'étaient des larmes de joie, lorsque Chantal Roord a vu sa fille fouler la pelouse du Stade Océane, au Havre, et donner la victoire aux Pays-Bas face à la Nouvelle-Zélande dans leur premier match de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™.

Ce but a lancé un parcours jusqu'en finale pour les Oranjeleeuwinnen. FIFA.com s'est entretenu avec Roord pour discuter de ce tournant dans sa carrière, de son statut changé en équipe nationale depuis France 2019, de ses espoirs Tournoi Olympique de Football féminin, des chances de titres d'Arsenal et de sa coéquipière Vivianne Miedema.

Jill, votre père René était joueur de Twente et a porté le n°10 des Pays-Bas à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA en 1983. Le football avait-il une place importante dans votre enfance ?

Mon père a évolué aux côtés de Marco van Basten dans ce tournoi, donc j'ai entendu pas mal d'histoires sur sa carrière. Et ma mère pratiquait le basket chez les jeunes en équipe nationale. Mes parents m'ont toujours dit qu'à partir du moment où j'ai su marcher, j'ai toujours eu un ballon de foot aux pieds. J'avais cinq ans quand je me suis inscrite dans un club pour la première fois. Je jouais dans la rue avec les garçons, mes amis, mes frères, je ne faisais jamais rien d'autre. Ronaldinho était mon idole.

Quels sont vos souvenirs du match contre la Nouvelle-Zélande à France 2019, lorsque vous êtes entrée et vous avez marqué le but de la victoire dans les dernières secondes ?

J'étais tellement soulagée et vraiment fière de moi. Ma famille était dans les tribunes. Marquer le but de la victoire dans mon premier match de Coupe du Monde, c'était incroyable. C'est le meilleur moment de ma carrière pour l'instant. Après ce match, je suis allée voir ma famille et ma mère pleurait.

Quel rôle l'ambiance dans le groupe a-t-elle joué dans votre bon parcours ?

On s'est vraiment beaucoup amusées. On s'entend toutes très bien. Après voir gagné l'EURO, on a commencé à se dire qu'on était capables de faire beaucoup de belles choses. On s'est dit : "On n'a rien à perdre alors montrons aux gens que l'EURO n'était pas un coup de chance." On était plutôt détendues.

Vous étiez remplaçante les sept matches à France 2019. Depuis, vous avez été titulaire dans les six matches joués. Comment vivez-vous ce nouveau statut ?

Je suis très satisfaite. J'évolue en équipe nationale depuis cinq ans, depuis que j'ai 17 ans. J'ai été titulaire parfois, mais je suis surtout restée sur le banc, donc j'attendais le moment où j'allais jouer. Marquer le but victorieux contre la Nouvelle-Zélande a été un moment important. Après la Coupe du Monde, je me suis demandée si j'allais jouer, si la situation allait changer. On va à Tokyo pour disputer les Jeux Olympiques. Je ne sais pas si je vais jouer, mais la donne a un peu changé et je peux être une joueuse importante pour l'équipe.

Les Pays-Bas ont-ils une chance de décrocher l'or au Tournoi Olympique ?

Si on est en bonne forme, si on joue à notre niveau, on peut battre n'importe qui. Mais chaque match sera difficile. Les États-Unis sont archi-favoris. Les Américaines gagnent tout en ce moment, mais on est en passe d'atteindre ce niveau. On doit continuer à progresser, mais elles ont quelque chose en plus. Elles ont un temps d'avance sur tout le monde.

Votre arrivée à Arsenal en 2019 vous a-t-elle fait franchir un palier ?

Je suis arrivée au club pour progresser. Arsenal me va parfaitement et je suis vraiment heureuse. J'aime notre équipe, l'ambiance dans le groupe, notre façon de jouer. Il y a toujours une part de risque à signer ailleurs, mais j'adore être ici depuis le premier jour et je me suis parfaitement adaptée.

Comment jugez-vous votre coéquipière en club et en sélection Vivianne Miedema ?

C'est une joueuse unique en son genre dans le football féminin, c'est une tueuse née. On en voit pas mal dans le foot masculin, des joueurs qui ne tremblent pas devant les buts adverses, mais aucune autre joueuse n'a son instinct dans le foot féminin. C'est l'une des meilleures joueuses du monde.

Arsenal affronte le Paris Saint-Germain en quart de finale de la Ligue des champions féminine de l'UEFA. Arsenal peut-il remporter le titre cette année ?

Notre équipe est très forte. Lyon gagne tout depuis plusieurs années, mais je ne pense pas que l'écart entre Lyon et nous, ou d'autres équipes, soit si important. Dans un bon jour, on peut leur donner du fil à retordre. Il faut simplement jouer notre jeu, avoir confiance et ne pas se précipiter.

Vous évoluez parfois comme milieu offensive, parfois devant la défense. Quel est votre poste de prédilection ?

J'ai toujours été milieu offensive, n°10, et j'ai toujours dit que c'était le poste où je jouais le mieux. Mais je pense que maintenant et à l'avenir, je pourrais aussi être une bonne n°6, un peu plus défensive pour récupérer le ballon et distribuer le jeu. J'aime la variété. Je pense que je peux faire les deux.