vendredi 14 juin 2019, 07:30

Akaba-Ngo Mbeleck, un air de fête dans la Tanière

De notre reporter d'équipe avec le Cameroun, Cynthia Nzetia

Pour son entrée en lice dans la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™, le Cameroun a concédé une défaite face au Canada. Pour poursuivre sa route au-delà de la phase de groupes, il aimerait décrocher une victoire contre les Pays-Bas. Mais entre les deux rencontres, il a connu un match nul : difficile de dire qui aime le plus détendre l’atmosphère l’ambiance entre deux Lionnes Indomptables...

"Vous avez devant vous les deux plus grandes ‘ambianceuses’ de cette équipe", s'exclame Henriette Akaba, accompagnée de Geneviève Ngo Mbeleck, avant d'entrer en salle d'interview pour répondre à nos questions.

D’après Estelle Johnson, la meilleure danseuse du groupe est Akaba : "Elle a ça dans le sang, elle connaît toutes les danses de toutes les régions du pays !", rigole la défenseuse. Celle qui a fêté ses 27 ans le 7 juin dernier admet être le rayon de soleil de l’effectif, mais pas que. "J’ai la grâce d’être là où je suis, je fais un merveilleux métier et je suis en bonne santé, pourquoi devrais-je me plaindre ?", demande-t-elle avec philosophie, avant d’insister : "Mais ne prenez pas mon attitude pour du laxisme ! Je suis avant tout une compétitrice. J’aime la gagne, je déteste la défaite."

fj7nvi5hznhzivfifbao.jpg

Akaba aime la victoire, mais elle aime surtout le jeu, qu’elle essaie de comprendre du mieux possible. Très attentive lors de la réunion avec les arbitres organisée en début de compétition, elle est celle qui a posé le plus de questions, avec son sélectionneur Alain Djeumfa. Une attitude qui impressionne mais ne surprend pas ses coéquipières. "Henriette peut passer sa vie à regarder des matchs de football, à les décrypter, à les refaire", décrit sa coéquipière Gabrielle Aboudi Onguéné. "Il y a deux jours, elle nous parlait encore de la tactique en finale de la Ligue des champions. C’est une passionnée, c’est un trait de sa personnalité que j’apprécie beaucoup", ajoute l’attaquante.

Un monde à part

L’autre phénomène de la Tanière, Genevieve Ngo Mbeleck, est elle aussi très populaire chez ses partenaires. Les Lionnes Indomptables la surnomment d’ailleurs désormais "Mbeleck"” en enlevant le "Ngo", qui signifie "fille" dans plusieurs langues d’Afrique Centrale. "On l'appelle ainsi parce qu'elle a grandi, on sent qu'elle est plus mûre dans son jeu. Le ‘Ngo’ n'a plus lieu d'être", précise la vice-capitaine, Augustine Ejangue.

Mûre, mais sans perdre son âme d’enfant, puisqu’elle ne s’éloigne jamais de son enceinte musicale. "C’est son troisième bras !", glisse en souriant Madeleine Ngono Mani. Toujours prête à mettre l'ambiance, Ngo Mbeleck est la reine incontestée du "FouFap" la danse de célébration lorsque les joueuses marquent un but. "Vous l'avez vue à notre arrivée à Montpellier lors de la descente du bus. Mbeleck, c'est toute un univers à elle seule, c'est un monde á part, elle est sur une autre galaxie !", se marre pour sa part Ysis Sonkeng.

"Je ne me force pas, je ne pourrais pas faire quelque chose qui ne me ressemble pas", confie la milieu de terrain, qui assure tout faire naturellement, sans jamais se forcer. "C'est important pour moi d'importer ma culture sur le terrain", ajoute-t-elle, montrant qu’elle peut aussi être sérieuse.

Sérieux, il faudra cependant l’être à Valenciennes face aux Pays-Bas, où la défaite est pratiquement interdite. Pour l’occasion, le stade du Hainaut sera plein comme un œuf. Autant de spectateurs qu’Akaba et Ngo Mbeleck essaieront de faire danser…