mercredi 14 mars 2018, 08:19

Borjas, l'arbitrage en héritage

  • Melissa Borjas est la première femme à avoir dirigé un match de l’élite hondurienne

  • Elle a officié durant la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Canada 2015™

  • Prochaine étape : France 2019

Pour Melissa Borjas, l’histoire d’amour avec le football a débuté comme pour de nombreuses autres joueuses : en fréquentant des équipes de garçons, faute de trouver des formations féminines. Mais son parcours diffère sensiblement des autres. Au lieu de collectionner les titres ou les buts, elle arpente les terrains un sifflet à la bouche.

"Un de mes oncles est arbitre assistant.J'en ai hérité de lui. Il m’a passé le virus", explique Borjas au micro de FIFA.com. "Je jouais surtout au football pour m’amuser et passer de bons moments avec mes amis. Un jour, mon oncle m’a demandé si ça m’intéresserait d’essayer d’arbitrer un match. Il pensait que ça pourrait me plaire."

Depuis, elle est devenue la première femme à diriger une rencontre de Liga Nacional de Fútbol Profesional de Honduras, l'élite masculine. "La fédération et le département de l’arbitrage ont voulu envoyer un signal fort en me confiant cette opportunité", estime la femme en noir. "Avant de débuter ma carrière ‘locale’, j’étais déjà arbitre FIFA. J’ai donc commencé par l'international. J’ai arbitré des tournois FIFA et CONCACAF, des matches amicaux internationaux, mais je n’avais jamais officié dans mon pays", poursuit Borjas, qui voit dans cette évolution l’influence des réseaux sociaux.

"Sur Internet, les gens commençaient à se demander : ‘Pourquoi Melissa est-elle reconnue à l’étranger et pas au Honduras ? Donnez-lui sa chance ! Comme ça, nous saurons pourquoi elle est si appréciée au niveau international’. Tous ces messages ont fini par convaincre la fédération de miser sur moi et de me donner ma chance", explique-t-elle. "Pour mes collègues, les instructeurs et les internautes, il ne faisait aucun doute que j’avais ma place dans ce championnat."

Les efforts de Borjas ont fini par payer et son parcours donnera sans doute des idées à toutes les femmes qui rêvent de faire à leur tour carrière dans l’arbitrage. Pourtant, l'intéressée ne se considère pas comme un modèle. "Je n’aime pas être au centre de l’attention. Mais si ça peut encourager d’autres femmes à participer, tant mieux. C’est tout ce qui compte pour moi", assure-t-elle.

Cap sur la France Pour l’heure, toutes ses facultés sont mobilisées sur son rôle d’arbitre, afin de prendre les meilleures décisions sur le terrain. "Il y a toujours des joueurs qui essayent de m’intimider. En ce qui me concerne, je ne leur manque jamais de respect. Je me contente de mettre un terme à la discussion", glisse-t-elle dans un sourire.

Borjas porte également une attention particulière à sa condition et à sa forme physique. "Parfois, les arbitres sont même plus affûtés que les joueurs. C’est drôle. Nous nous préparons soigneusement. Il suffit de voir les exercices que nous réalisons pendant les séminaires pour s’en convaincre. C’est dur ! Mais il faut être prêt le moment venu."

La vie d’une arbitre est une succession de défis à relever. Désormais, Borjas doit se préparer au mieux en vue de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, 2019™ car elle compte bien être du voyage en France.

Le match le plus marquant de votre carrière... "Je n’oublierai jamais mon premier match en Coupe du Monde. C’était en 2015 au Canada : Équateur - Japon. J’avais été très agréablement surprise par ma nomination pour cette phase finale. Je garderai toujours cette rencontre en mémoire car ce jour-là, je suis devenue la première représentante de mon pays, hommes et femmes confondus, à arbitrer un match de Coupe du Monde."