samedi 06 juillet 2019, 09:06

Ellis et Rapinoe, l'ambition dans la reconstruction

  • L'équipe des États-Unis a repris de l'éclat sous Jill Ellis

  • La sélectionneuse évoque la force de son équipe

  • Megan Rapinoe rend hommage aux nouvelles stars américaines

De notre reporter d'équipe avec les États-Unis, Erin Fish [[flag-usa-s]]

En juillet 2015, toutes les joueuses américaines arboraient un grand sourire au moment de brandir le trophée de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, la médaille autour du cou et sous une pluie de confettis. C'était il y a quatre ans, mais cette équipe est résolument tournée vers l'avenir.

"Pour moi, c'est moins la défense d'un trophée qu'une sorte de triomphe en soi", assure la co-capitaine américaine Megan Rapinoe. "Ce groupe est totalement différent. Chaque tournoi est unique."

Processus de reconstruction

Il peut se passer beaucoup de choses en quatre ans. En fait, la défaite des États-Unis contre la Suède en quart de finale du Tournoi Olympique de Football Féminin, Rio 2016 a suffi à chambouler des années et des années de réflexion tactique. C'est après cet échec que l'entraîneur Jill Ellis a commencé à réfléchir à la façon de mieux utiliser le talent qu'elle avait à sa disposition.

Pendant des années avant qu'Ellis ne prenne la relève, la sélection américaine avait joué en 4-4-2. Après l'élimination des États-Unis aux Jeux Olympiques, Ellis et son staff technique ont exploré différentes voies pour ajouter de la profondeur à leur effectif. Ils ont étudié en détail les atouts de chaque joueuse pour définir la meilleure façon de les mettre au service du collectif.

"C'est à ce moment-là que nous avons construit l'équipe qui nous convenait", explique Ellis. "Nous avons des attaquantes de classe mondiale. Cela n'aurait aucun sens, avec la profondeur dont nous disposons, de jouer avec deux attaquantes. Nous avons des milieux de terrain créatives et, évidemment, une défense à quatre très solide."

La défaite face à la Suède et le processus de reconstruction ont montré à Ellis que ses joueuses étaient aguerries et fortes sur le plan mental. Elles ont été capables de grandir à travers des périodes où elles se sont cherchées et ont dû faire leurs preuves. "J'ai su dès que j'ai terminé ma liste des 23 que ce groupe allait être très uni et fort en termes de mentalité", assure la sélectionneuse. "Chaque fille a dû travailler très dur pour être sur cette liste et elles connaissent toutes les exigences de la Coupe du Monde, où il faut tout donner jusqu'au bout."

Une mère et une leader

Rapinoe est particulièrement fière de ce que son équipe a réussi à accomplir dans ce tournoi. Elle a pris plaisir à voir ses coéquipières profiter de chaque instant. "La pression pour nous est énorme, mais nous la supportons parfaitement et nous continuons à avancer. Rose Lavelle s'épanouit en Coupe du Monde, Lindsey Horan aussi, Alex Morgan continue de faire ce qu'elle sait le mieux faire, et notre défense est solide."

Rapinoe rend également hommage à la gardienne de but Alyssa Naeher qui, selon elle, "a dû faire face à tant de doutes et de critiques". "J'ai l'impression d'être une mère qui regarde ses enfants réussir ", dit Rapinoe avec un soupçon d'émotion dans la voix. "Mais ce que j'ai le plus aimé, ce sont tous ces petits moments tout au long de la compétition."