vendredi 19 juin 2015, 02:45

Entre premières fois et bonnes habitudes

La phase de groupes de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ a offert 107 buts, des confirmations des gros bras et l'apparition sur la scène mondiale de Petits Poucets pressés de grandir. Avant de voir l'épreuve mondiale faire place aux matches-couperets, FIFA.com fait le bilan des grands enseignements du premier tour de Canada 2015.

Les favorites Le Japon, champion sortant, est en bonne santé, merci pour lui. Seul le Brésil a fait aussi bien à l'issue des trois premiers matches, avec un capital de neuf sur neuf, et les doses de confiance qui vont avec. Si les Nippones ont parfois tourné autour du pot sans le trouver, elles ont toujours été en contrôle de la situation.

La machine américaine a bien tourné, sans pour autant être à plein régime. Elle en a sans doute gardé sous le capot pour la suite de son parcours. De leur côté, Megan Rapinoe, Abby Wambach et Hope Solo ont montré qu'elles n'étaient pas encore usées. Le message est passé : les Etats-Unis comptent bien le conclure en sept étapes à Vancouver le 5 juillet.

L'Allemagne a donné le ton d'entrée contre la Côte d'Ivoire en enfilant 10 buts. La Nationalmannchaft n'a pas dominé la Norvège dans les chiffres, mais bien sur le terrain avant de confirmer son statut de reine du Groupe B contre la Thaïlande. Avec 15 buts inscrits pour un seul concédé en phase de groupes, les Allemandes ont assumé leurs ambitions.

La France a imposé sa loi à l'Angleterre, avant de perdre de son autorité face à la Colombie. Elle a finalement attendu la dernière journée pour monter qui était le chef du Groupe F. Les Bleues en ont marre de laisser les lauriers aux autres, et elles ont montré qu'elles pouvaient briller quand il le fallait.

Les révélations Pas facile tous les jours de porter l'étiquette de Lionnes indomptables. Encore moins avant d'entrer pour la première fois dans l'arène mondiale. Les Camerounaises ont montré leur appétit contre l'Equateur (6:0), avant de croquer la Suisse en deuxième mi-temps (2:1) et de ne pas se laisser dompter par les championnes du monde en titre japonaises (1:2).

Le Costa Rica avait confié les rênes de ses Ticas à Amelia Valverde et ses 28 ans, un de moins que Shirley Cruz la patronne sur le terrain. Après avoir joué un mauvais tour à l'Espagne et la République de Corée, les Costaricaines n'étaient pas loin de réserver le même sort au Brésil. Mais l'architecte de ces performances a préféré rendre hommage à ses joueuses : "Le Costa Rica n'a pas d'armée, mais il a joué avec des guerrières", confiat Valverde après la dernière sortie. Les moments-clefs Loin des yeux, près du cœur : Melissa Ortiz a dû faire une croix sur la Coupe du Monde avec la Colombie la mort dans l'âme, à dix jours du coup d'envoi pour blessure. Réponse de ses "sœurs" sur le terrain ? Une envie de vaincre démultipliée et un but contre le Mexique, le premier de leur histoire, comme prétexte pour déployer devant les caméras le maillot de la grande absente.

La marque des grandes : Il reste une poignée de secondes à jouer quand l'arbitre montre le point de penalty chinois. Le Canada s'était cherché sans jamais réellement se trouver pendant 90 minutes dans la rencontre inaugurale de "son" tournoi. Christine Sinclair a l'occasion d'offrir une victoire inespérée aux Canucks. Son regard au moment de s'élancer laissait peu de doutes sur l'issue de la rencontre. Le pays hôte a pu compter sa légende vivante dans un moment important.

  • Pas de pitié entre novices :* Pour ses premiers pas en Coupe du Monde Féminine, la Suisse a égalé le record du match le plus prolifique de l'histoire de la compétition contre l'Equateur (10:1). Seule l'Allemagne avait fait aussi bien en 2007 contre l'Argentine (11:0). Fabienne Humm en a profité pour inscrire le triplé le plus rapide de l'histoire du tournoi en cinq minutes. Leurs victimes sud-américaines n'étaient pourtant pas venues pour faire de la figuration pour le baptême du feu mondialiste. Mais entre les intentions, et la réalité il y parfois un pas, ou dix buts...

La rencontre *Suède 3:3 Nigeria, Groupe D, 8 juin 2015, Stade de Winnipeg, Winnipeg* Le “groupe de la mort” laissait peu de droit à l'erreur. Là où d'autres auraient misé sur des contres-attaques et une solide assise défensive, Suédoises et Nigérianes ont regardé devant elles. Conséquence, les spectateurs ont presque vu défiler toute la panoplie des buts. Asisat Oshoala a montré la variante sang-froid, Ngozi Okobi, l'enchaînement contrôle-frappe, Francisca Ordega, la précision. De l'autre côté, Linda Sembrant s'est chargée de montrer l'efficacité d'un mouvement collectif, Nilla Fischer, l'importance d'être opportuniste et Desire Oparanozie, le danger de ne pas viser dans le bon sens...

Le but Maren Mjelde a laissé sa marque sur Canada 2015 d'un coup de patte sur coup franc. Le football est parfois aussi simple que ça. La milieu de terrain de la Norvège a en outre réservé son numéro à l'Allemagne. Face à un mur de sept joueuses et devant Nadine Angerer, ancienne Joueuse Mondiale de la FIFA, Mjelde a soulevé son ballon plein d'effet avant de le faire atterrir sous la transversale. “Des coups francs comme ça, elle en tire un par an", lançait Alexandra Popp, l'attaquante allemande. En attendant, le bijou scandinave a déjà été vu des centaines de milliers de fois.

La stat 4 - La Coupe d'Asie Féminine de l'AFC avait envoyé cinq représentants au Canada. Elle en retrouve quatre au deuxième tour avec l'Australie, le Japon, la RP Chine, et la République de Corée. Une première asiatique, comme la victoire des débutantes thaïlandaises - seules absentes des huitièmes de finale - contre la Côte d'Ivoire.

Entendu... “C'est ta maman qui a fait rentrer le ballon dans le but quand il a touché le poteau” - *Alex Greenwood,** milieu de terrain de l'Angleterre, à l'attaquante Fran Kirby, qui a perdu sa mère à l'âge de 14 ans, après son premier but en Coupe du Monde but face au Mexique*