jeudi 21 février 2019, 07:29

Grosse affluence et grande influence

  • États-Unis 1999 a battu tous les records d’affluence en Coupe du Monde Féminine

  • En photo : le Giants Stadium lors du match de groupes entre les États-Unis et le Danemark

  • À l’origine, la compétition devait se disputer dans un format réduit

Des stades gigantesques, remplis et baignés de soleil comme celui-ci sont vite devenus indissociables de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 1999™. Et pourtant, cette édition a bien failli présenter un tout autre visage.

À l’origine, la compétition devait être organisée à une échelle beaucoup plus modeste. En effet, toutes les rencontres auraient dû avoir lieu dans des petits stades de la côte est. Mais la victoire des États-Unis en finale du Tournoi Olympique de Football Féminin 1996, devant 76 489 spectateurs, change complètement la donne. Encouragés par l’enthousiasme du public américain, les organisateurs décident de revoir leur copie.

Malgré tout, l’idée d'une compétition censée se dérouler sur l’ensemble du territoire américain, en reprenant une bonne partie des arènes géantes utilisées pour la Coupe du Monde de la FIFA 1994™, représente un vrai risque. L’édition 1995 de l’épreuve suprême version dames n’a attiré que 4 500 spectateurs par match en moyenne, pour un total de 112 213 entrées.

Les joueuses elles-mêmes sont sceptiques. "Nous étions inquiètes", confirme Kristine Lilly, l’une des stars de la sélection américaine. "Nous n’avions pas envie de jouer une Coupe du Monde dans des stades vides."

Mais le pari va vite se révéler payant. Loin d’évoluer devant des tribunes dégarnies, Lilly et ses coéquipières se produisent devant 90 000 spectateurs au Rose Bowl et au Giants Stadium du New Jersey, comme en témoigne la photo ci-dessus. D’autres images ont fait de cette édition américaine l’une des plus emblématiques de l’histoire de la Coupe du Monde Féminine : la célébration de Brandi Chastain en finale, la performance de Jennifer Lopez lors de la cérémonie d’ouverture ou encore la présence de Bill Clinton dans le stade en finale.

EditionAffluenceNombre de matchesAffluence moyenne
RP Chine 1991510 000 2619 615
Suède 1995112 213 264 316
USA 19991 194 215 3237 319
USA 2003679 664 3221 240
RP Chine 2007 1 190 971 3237 218
Allemagne 2011 845 711 3226 428
Canada 2015 1 353 506 5226 029

"Personne ne mesure encore l’impact que va avoir cette Coupe du Monde", assurait le président américain de l'époque. La suite va se charger de lui donner raison. Le tournoi n’a cessé de prendre de l’ampleur depuis cette époque et beaucoup de stars actuelles conservent un souvenir ému d’États-Unis 1999.

"Si je suis là, c’est grâce à la Coupe du Monde 1999. C’est pour ça que je suis aux États-Unis et que je joue pour les Stars and Stripes" a, par exemple, affirmé Sydney Leroux, sacrée championne du monde en 2015 au Canada. "En suivant cette compétition à l’âge de neuf ans, j’ai tout de suite su ce que je voulais faire de mon avenir et dans quelle équipe je voulais jouer".

L’un des records d’affluence établi en 1999 est tombé en 2015 au Canada, mais la moyenne de spectateurs (37 319) reste inégalée. Il y a néanmoins fort à parier que le jour où cette barrière tombera à son tour, les pionnières de 1999 seront les premières à applaudir.

Le saviez-vous ? La victoire des États-Unis en 1999 avait bénéficié à l’époque d'une couverture médiatique sans précédent. L’image de Brandi Chastain dévoilant son soutien-gorge a fait la "Une" de Newsweek, Sports Illustrated et Time Magazine. Un exemplaire de l’édition de Newsweek fait désormais partie de l’exposition consacrée à la Coupe du Monde Féminine 1999 au Musée du Football mondial de la FIFA.