Tout ne s'est pas déroulé comme prévu pour la capitaine de la RP Chine Wu Haiyan et ses coéquipières au Canada en 2015. Elles espéraient impressionner le monde, mais en quart de finale, les Chinoises se sont inclinées de justesse 1-0 contre les États-Unis, futurs vainqueurs de la compétition.

"2015 a été une année de regrets", commente Wu. "Cette année-là, les gens ont appris que Team China était une équipe encore jeune, mais pleine d'enthousiasme. Après quatre ans d'efforts, j'espère que cette année, nous serons reconnues comme une formation plus mature, tactique et organisée."

À seulement 26 ans, Wu a une immense responsabilité sur les épaules alors que la RP Chine cherche à franchir un palier de plus qu'il y a 20 ans, quand la sélection emmenée par Sun Wen avait perdu aux tirs au but contre les États-Unis lors de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 1999™.

La défenseuse estime que le port du brassard était quelque chose qu'elle avait trouvé un peu plus difficile au début, mais qu'elle s'est affirmée dans ce rôle, appréciant la responsabilité de s'occuper de sa "famille". "Être capitaine ne me met pas au dessus des autres. Nous formons une équipe que je considère comme une famille mais en tant que capitaine, je communique parfois davantage avec les autres joueuses", précise-t-elle. "J'étais très timide quand j'étais petite, mais peu à peu, j'ai trouvé utile et agréable de rassembler toutes mes sœurs et de faire quelque chose pour elles. Notre équipe sera plus unie avec le soutien de tous."

Wu s'inspirera peut-être de son idole dans le sport, la joueuse de tennis Li Na, vainqueur des Internationaux d'Australie et de France et l'une des athlètes chinoises les plus populaires. C'est ce succès qui pousse Wu à vouloir réussir en France, dans un groupe où la RP Chine sera opposée à l'Allemagne, à l'Espagne et à l'Afrique du Sud.

"C'est Li Na qui a eu la plus grosse influence sur moi. Elle représente la nation et dégage beaucoup de confiance et de puissance. C'est ce que j'ai besoin d'apprendre d'elle", décrit-elle à propos de son idole. "Il y a beaucoup de joueuses légendaires en Chine qui m'ont inspirée, mais je joue au football à cause de mon amour pour le foot en lui-même. Ce sport m'a apporté un bonheur infini, et ça va continuer."

En France, l'attaquante du Paris Saint-Germain, Wang Shuang n'aura pas besoin de temps d'adaptation. Elle est actuellement la seule joueuse de l'équipe de RP Chine qui évolue hors de son pays natal. Son transfert avait fait la une des journaux et Wu révèle que la décision de Wang a inspiré pas mal de monde dans l'Empire du Milieu.

"Beaucoup d'autres joueuses en Chine ont été inspirés par le départ de Wang Shuang pour le PSG. Nous avons beaucoup de filles comme elles qui aimeraient jouer à l'étranger et vivre plus d'expériences", assure-t-elle. "Nous pensons que ce genre d'expérience apportera des choses positives à notre carrière, à notre vie et à notre développement personnel à l'avenir. Je suis sûre qu'elle a enthousiasmé d'autres joueuses et même les jeunes qui commencent dans le football."

Mais le premier objectif de Wu reste le tournoi mondial. Les Roses d'acier feront leur entrée en lice le 8 juin contre l'Allemagne, double vainqueur de l'épreuve. Si les Chinoises veulent reproduire ce que leurs prédécesseuses avaient réussi en 1999, elles devront le faire à la dure. De son côté, Wu veut non seulement faire aussi bien que ses homologues d'il y a 20 ans, mais espère aussi avoir le même impact sur les jeunes filles et leur donner envie de jouer pour leur pays.

"Depuis 1999, les Roses d'acier sont devenues notre fierté. Elles ont profondément marqué le monde et encouragé des joueuses comme nous, génération après génération", juge-t-elle, avant de conclure : "Nous espérons que notre génération fera honneur à leur esprit de travail, d'unité et d'amour. Nous espérons aussi que grâce à nos efforts, de plus en plus de filles pourront nous rejoindre dans ce sport et oser briller pour leurs rêves."