vendredi 21 juin 2019, 10:06

La roue des émotions chez les Lionnes

  • Le Cameroun est passé par toutes les émotions contre la Nouvelle-Zélande

  • Les Lionnes se sont qualifiées en dernière minute grâce à un doublé d'Ajara Nchout

  • En huitième de finale, le Cameroun affronte l'Angleterre

De notre reporter d'équipe avec le Cameroun, Cynthia Nzetia

L’émotion. Dans n’importe quel dictionnaire, la définition est "une expérience psychosociologique complexe et intense avec un début brutal et une durée relativement brève de l’état d’esprit d’un individu". Et la "roue des émotions" c’est qu’ont vécu les supporters du Cameroun ce 20 juin au Stade de la Mosson de Montpellier, contre la Nouvelle-Zélande.

Tout d’abord, ils ont été optimistes devant la situation. Le Cameroun devait marquer pour se qualifier pour les huitièmes. "Elles en sont capables", criaient-ils à l'unisson. Puis, à la fin de la première période, l’optimisme a laissé place au doute. "Pourquoi, cela ne rentre pas, avec toutes les occasions qu’on a ?", s’exclamait Pierre, qui avait fait le déplacement de Madrid, en Espagne, pour voir le Cameroun. Un doute dissipé grâce au but de Ajara Nchout Njoya. "Sur le terrain aujourd’hui c’était la meilleure, elle a tout fait. Elle a aussi bien attaqué que défendu"

A ce moment précis, l’espoir renaît. Puis à la 80ème minute, alors que les coéquipières de Gabrielle Aboudi Onguéné tenaient leur qualification, une maladresse survient. Marie-Aurelle Awona marque contre son camp, sur un manque de communication avec la gardienne des Lionnes, Annette Ngo Ndom.

1-1, place à la contrariété, voire au désespoir. "Franchement, quand j’ai vu ce ballon au fond de nos filets, je me suis quand même dit : ‘c’est cuit’, alors qu’elles n’avaient pas démérité", explique Rodrigue. Cependant, sur le terrain, les Lionnes ne se laissent pas envahir par de néfastes sentiments. Elles repartent à l’assaut mais les occasions ne se concrétisent pas. La jeune Alexandra Takounda, et Ninon Abena, deux atouts offensifs qu’on n’a pas encore vus à l’œuvre durant cette Coupe du Monde, font leur entrée avec un objectif précis en tête : aller chercher ce second but, synonyme de qualification pour le prochain tour.

Les assauts d’Aboudi Onguene sur son flanc gauche se multiplient mais ne trouvent pas le but. Pire encore, la Nouvelle Zélande se procure des occasions nettes, contrées par Estelle Johnson, qui ne flanche pas. Décidément, la nouvelle venue chez les Lionnes Indomptables se taille, au fil des matchs de ce Mondial, un costume de patronne de la défense camerounaise. Les secondes, et les minutes passent. Toujours rien. Ce but tant espéré ne vient pas, et la fin du temps additionnel approche.

Avec confiance, sans peur

Quand, soudain, sur une passe d’Aboudi Onguéné capitaine du jour, Ajara Nchout Njoya réalise un exploit individuel et, d’une frappe brossée, marque : 2-1, le Cameroun est qualifié pour les huitièmes. Explosion de joie dans les tribunes, et sur le terrain. Une joie tellement communicative que le sélectionneur Alain Djeumfa, qui d’habitude garde ses émotions pour lui, pour protéger son effectif, s'est empressé d’aller féliciter sa joueuse.

L’arbitre siffle la fin du match. La joie laisse place à la fierté d’avoir franchi ce premier palier. Et puis finalement arrive la confiance. Celle affichée par l’équipe avant un huitième de finale contre l’Angleterre. "Nous avons joué deux calibres du football mondial, que sont le Canada et les Pays-Bas. Nous respectons chaque d’adversaire que nous avons rencontré et que nous allons rencontrer. Mais nous n’avons pas peur d’eux", assure le sélectionneur en conférence de presse.

La peur, voilà par contre une émotion que les Camerounaises que connaissent toujours pas..

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