jeudi 07 mars 2019, 07:06

L’Australie revient sur le devant de la scène

  • L’Australie remporte la première Coupe des Nations

  • La Sud-Coréenne Ji Soyun élue meilleure joueuse

  • La Nouvelle-Zélande et l’Argentine seront aussi du voyage en France

L’histoire retiendra que l’Australie a organisé et remporté avec brio l’édition inaugurale de la Coupe des Nations. Mais la compétition s'est révélée beaucoup plus équilibrée que prévu : l’Argentine, la République de Corée et la Nouvelle-Zélande ont donné du fil à retordre aux Matildas. Au-delà des résultats, les quatre participants ont pu se familiariser avec l’ambiance d’une grande compétition, à quelques mois de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™.

L’Australie abordait la compétition dans des circonstances compliquées. En effet, Ante Milicic a repris les rênes de la sélection dix jours avant le coup d’envoi de la Coupe des Nations, suite à la démission surprise d’Alen Stajcic. De son côté, la Nouvelle-Zélande est en pleine reconstruction, suite à l’arrivée de l’expérimenté Tom Sermanni.

À l’inverse, la République de Corée a fait le choix de la stabilité avec Yoon Deokyeon, en poste depuis maintenant six ans. Enfin, l’Argentine a su progresser au fil des rencontres. Après douze ans d’absence au plus haut niveau, l’Albiceleste doit se familiariser avec les joutes internationales.

A retenir

Ji Soyun a brillé à chacune de ses sorties et remporte logiquement le titre de meilleure joueuse. La meneuse de jeu a inscrit quatre buts, devenant au passage la première internationale sud-coréenne à atteindre la barre des 50 réalisations en sélection.

Éloignée des terrains pendant sept mois par une grave blessure au dos, Hayley Raso a marqué trois minutes seulement après son retour en sélection. Ironie du sort, l’Australienne a été servie par Amy Harrison, une autre revenante en équipe nationale après 15 mois d’absence pour blessure.

Plus globalement, le tournoi était placé sous le signe des retours : la Nouvelle-Zélande a ainsi enregistré les renforts d’Abby Erceg et Katie Duncan, qui affichent toutes deux plus de 100 sélections. Toutefois, le retour le plus inattendu est à mettre au crédit de l’attaquante Emma Kete, qui a enfilé le maillot néo-zélandais pour la première fois depuis sept ans.

Malgré quelques lacunes en défense, l’Argentine a pu compter sur deux attaquantes très en jambes : Estefania Banini et Soledad Jaimes. La première s’est fait un nom sur les pelouses de la NWSL, tandis que la seconde vient de rallier L'Olympique Lyonnais. Un transfert de bon augure pour la puissante avant-centre, qui espère bien briller cet été sur les pelouses françaises.

Premier – Australie

Pour ses premières sorties officielles, Milicic se devait de poursuivre sur la lancée de son prédécesseur. À première vue, la transition a été aussi fluide que possible : les Matildas ont fait honneur à leur réputation d’équipe offensive en marquant neuf buts.

L’attaquante Sam Kerr a été nommée capitaine avant le début du tournoi, ce qui ne l’a pas empêchée de se montrer efficace, avec trois réalisations. En l’absence de plusieurs internationales pour cause de blessure, Milicic a fait tourner son effectif et, au vu des performances inspirées de certaines remplaçantes, il aura sans doute bien du mal à composer sa liste pour France 2019.

Deuxième – République de Corée

Pour la République de Corée, le bilan est mitigé. La large victoire sur l’Argentine (5-0) a fait naître quelques espoirs, tout comme le succès 2-0 obtenu sur la Nouvelle-Zélande lors de la dernière journée. À chaque fois, les Sud-Coréennes ont dominé leur sujet. Elles sont en revanche passées complètement au travers du match face à l’Australie, perdu 4-1.

Ji Soyun a une fois de plus fait étalage de ses immenses qualités. Mais comme lors de la Coupe d’Asie Féminine de l’AFC l’année dernière, la République de Corée a surtout brillé par sa rigueur tactique et son sens du collectif. Les Taeguk Ladies ont prouvé qu’elles avaient des arguments à faire valoir en France. Il leur faudra cependant évoluer à leur meilleur niveau pour mettre en danger le pays hôte dans le match d’ouverture.

Troisième – Nouvelle-Zélande

La Nouvelle-Zélande verra sans doute cette Coupe des Nations comme une étape supplémentaire sur la route de France 2019. Sermanni, qui n’a disputé que les qualifications de l’OFC depuis son arrivée, en a profité pour procéder à quelques expériences. Malgré deux défaites (2-0) contre l’Australie et la République de Corée, les Kiwis ont souvent fait jeu égal avec leurs adversaires. Avec un peu plus de réussite, elles auraient pu marquer au moins un but.

Le tournoi a en outre été marqué par le retour de plusieurs internationales expérimentées, qui ont ainsi mis fin à un exil volontaire ou non. Comme ses collègues, le sélectionneur néo-zélandais a choisi de donner du temps de jeu à de jeunes espoirs. Leur présence sera sans doute bienvenue pour faire face aux prochaines échéances, rythmées par des rencontres face à la Norvège, aux États-Unis et à l’Angleterre.

Quatrième – Argentine

L’Argentine termine bonne dernière du classement, sans avoir inscrit le moindre but. Néanmoins, les progrès réalisés en une semaine sont encourageants. Depuis la Copa America en avril, l’Albiceleste n’avait disputé que quatre matches.

La lourde défaite 5-0 contre la République de Corée lui a permis de mesurer son retard sur les autres sélections, en dépit d'une première mi-temps plutôt équilibrée. Les Sud-Américaines se sont ensuite inclinées devant la Nouvelle-Zélande (2-0) et l’Australie (3-0), même si l'hôte a dû attendre les dernières minutes pour se détacher plus nettement.