dimanche 16 juin 2019, 10:49

Le moment de briller pour les Bleues du banc

  • Le banc est une des forces de l'équipe de France

  • Julie Debever utilise le terme "joueuse de complément"

  • Solène Durand, 0 sélection mais une bonne humeur à toute épreuve

De notre reporter d'équipe avec la France, Emma Hingant

Ces Bleues savent pertinemment qu'elles risquent de ne pas jouer une seule minute dans la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2019™ et pourtant, jamais l'équipe de France n'aura eu autant besoin d'elles. Elles sont là pour préparer au mieux les titulaires, pour les mettre dans les meilleures conditions et leur offrir leur soutien au quotidien, à l'entraînement et en dehors du terrain. Mais aussi, bien sûr, pour pallier leur absence en cas de problème.

Ces Bleues, ce sont les "joueuses de complément", comme le définit poétiquement Julie Debever, elle-même concernée par le terme. Et pour que la formule fonctionne à merveille, ces compléments ont besoin d'un mental à toute épreuve. "Mon statut, je le gère de la meilleure des manières parce que la hiérarchie est installée depuis de nombreux mois, tout est très clair", assure la joueuse de Guingamp, trois sélections au compteur.

Estimant qu'il lui est "impossible de détrôner une charrière centrale comme celle-ci (Griedge Mbock Bathy-Wendie Renard), car c'est la meilleure du monde", la défenseuse de 31 ans arrivée en sélection en octobre dernier préfère se déterminer un rôle tout autre. "Je suis une oreille attentive pour les plus jeunes quand elles ont besoin de parler ou quand quelques doutes s'installent."

Massages et citrons

Nounous, conseillères et confidentes, ces remplaçantes - un terme que préfère aussi éviter la gardienne Solène Durand - sont aussi là pour encourager leurs coéquipières et maintenir la bonne humeur dans les rangs français. "C’est un rêve d’être ici donc je donnerais tout pour l’équipe", explique la numéro trois dans la hiérarchie des gardiennes derrière Sarah Bouhaddi et Pauline Peyraud-Magnin.

"En dehors du terrain, je vais être aux petits soins", assure-t-elle. "Si jamais mes coéquipières ont un petit peu mal à la tête, je peux leur faire un massage crânien ! Je vais vraiment m'occuper d'elles pour qu’elles soient performantes. Même si je devais couper des citrons, il n'y a pas de soucis, je le ferais", ajoute-t-elle en rigolant.

L'altruisme, voilà le mot pour décrire le dernier rempart de l'EAG qui pourrait pourtant bougonner sur le banc, elle qui n'a encore honoré aucune sélection. "Regardez les garçons : Alphonse Areola n’a pas eu de sélection avant d’être champion du monde. Donc ça me va si on est championnes du monde et qu’après, j’ai ma sélection."

Confiance réciproque

Même son de cloche du côté de sa coéquipière de banc, Maéva Clemaron, 26 ans et quatre sélections, qui elle aussi refuse le mot "remplaçante". "Je pense que les 'entrantes', c'est hyper important. C'est un rôle d'équilibre pour les titulaires dans le sens où elles doivent sentir qu'on est à fond derrière elles."

Et les titulaires leur en sont reconnaissantes. Il suffit de voir comment la capitaine Amandine Henry ou Eugénie Le Sommer sont allées se jeter dans les bras des joueuses du banc. Ou d'entendre Elise Bussaglia, 190 sélections au compteur, parler de ses possibles doublures : "Si je suis remplaçante, j'essaie d'aider les filles qui jouent à mon poste, j'essaie de les mettre en confiance pour qu'elles démarrent le match à fond. C'est à 23 qu'on pourra aller loin", conclut-elle.

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