lundi 08 avril 2019, 08:15

Mapi Leon dessine le futur de la Roja

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  • La défenseuse est titulaire dans la Roja de Jorge Vilda

  • Elle analyse l'équipe à deux mois de l'entrée en lice de l'Espagne face à l'Afrique du Sud

  • France 2019 sera sa première Coupe du Monde Féminine de la FIFA™

À la retraite, Mapi León veut se consacrer à l'art du tatouage. Mais l'heure de raccrocher les crampons est encore très loin pour la défenseuse du FC Barcelone, première joueuse à avoir fait l'objet d'un transfert financier dans le football espagnol, avec une clause libératoire de 50 000 euros.

En attendant, elle se contente des tatouages qui couvrent déjà son corps, dont la phrase ornant sa gorge : "Looks can be deceiving" (Les apparences peuvent être trompeuses).

Nommée capitaine à l'occasion de la dernière Coupe de l'Algarve, dans laquelle l'Espagne s'est classée 7ème, Mapi nous parle de sa joie de disputer sa première Coupe du Monde, la deuxième de la Roja après Canada 2015, de sa passion pour le football et le dessin, et de son style de jeu.

Mapi en bref

  • 23 ans, gauchère

  • Poste : défenseuse centrale (au FC Barcelone ) ou arrière gauche (en sélection)

  • Internationale depuis septembre 2016

  • Titulaire dans 6 des 8 matches de qualification pour la Coupe du Monde

  • Qualités : agressivité, anticipation et force de pénétration. Bons centres dans la surface

Dans quels domaines l'équipe doit-elle encore s'améliorer à deux mois de France 2019 ? Il reste beaucoup de réglages à effectuer, parce qu'on peut toujours s'améliorer : renforcer la défense pour limiter les occasions de but adverses, fluidifier le jeu et combiner davantage pour créer le danger plus haut. Ce qui nous a peut-être manqué lors du dernier UEFA EURO, c'est l'efficacité devant le but (l'Espagne a été éliminée en quart de finale, après n'avoir gagné qu'un seul match). Plus on crée d'occasions, plus on a de chances de marquer.

Vos adversaires du Groupe B sont l'Allemagne, la RP Chine et l'Afrique du Sud. Quelle équipe vous inquiète le plus ? Nous avons hérité d'un groupe relevé. Nous nous sommes déjà frottées à l'Allemagne et la confrontation a été intense (0-0 lors d'un amical en novembre). Ces rencontres se décident sur des détails. Les Sud-Africaines courent beaucoup, ce qui nous demande beaucoup d'énergie. L'essentiel sera de garder la possession dans tous les matches, sous peine de le payer très cher. Nous devrons rester sereines et frapper au bon moment.

GROUPE BQuand ?Où ?
Espagne - Afrique du Sud8 juinLe Havre
Allemagne - Espagne12 juinValenciennes
RP Chine - Espagne17 juinLe Havre

Comment vivez-vous le capitanat ? Je ne m'y attendais pas ! C'est un vrai cadeau, une preuve de confiance, mais aussi une responsabilité. Certaines joueuses n'en veulent pas et préfèrent se concentrer sur leur jeu. Mais si on a envie de porter le brassard et qu'on s'en sent capable, c'est vraiment génial. C'est sur le terrain que je peux être le plus utile. Je ne peux pas m'empêcher de bouillir, parce que je déteste perdre. Aussi j'essaie de secouer les joueuses qui perdent pied ou d'aider celles qui ont besoin de soutien. Moi, par exemple, si on m'engueule, je m'implique davantage.

Une joueuse omniprésente

  • Mapi a deux règles sur le terrain. Premièrement, assurer une bonne communication avec ses coéquipières pour éviter les malentendus.

  • Deuxièmement, se signaler auprès de ses adversaires. "Je suis chargée de récupérer le ballon et de défendre. Je préfère donc être le plus visible possible, pour que les joueuses adverses comprennent que je ne vais pas les lâcher de tout le match."

Votre autre passion est le dessin et vous ne vous séparez jamais de votre carnet de croquis. Vous est-elle venue avant ou après le football ? Quand j'étais petite, j'aimais peindre, mais j'aimais aussi taper dans un ballon. En fin de compte, je voulais faire la même chose que mon frère aîné, et lui, il jouait au football. À présent, mes coéquipières me demandent parfois de les dessiner (rires). Le portrait est l'exercice que je trouve le plus difficile, parce que pour dessiner une personne, il faut saisir son essence. On m'a aussi demandé de réaliser des esquisses de tatouages, ce que j'aime bien faire, car j'adorerais en faire mon métier plus tard.

Encre et aiguille

  • Le premier tatouage ? Je l'ai fait faire sur le pied, pour que personne ne le voie et que mes parents ne fassent pas une crise (rires). J'avais 17 ans.

  • Le plus spécial ? Les dates de naissance de mes parents et de mon frère, et une tête de mort sur le bras avec des infos sur mon grand-père et une partie de ma famille.

  • En avez-vous dessiné certains ? Un que je porte sur le bras et que j'ai fait avec Ángela Sosa quand nous jouions ensemble à l'Atleti (avant de rejoindre le Barça). Il représente deux petites poupées jouant au football.

  • Que vous ferez-vous tatouer si vous remportez la Coupe du Monde ?

  • Quand on gagne une compétition, on se tatoue la date ou la coupe. Mais je crois que j'opterais pour quelque chose de plus original. (Elle réfléchit quelques secondes) Par exemple, la silhouette du pays, avec la date à l'intérieur.