Après des adieux déchirants à Lyon en 2016 et un retour sur dans sa Suède natale, Lotta Schelin était prête à accumuler les buts et les trophées pour sa fin de carrière, comme elle en avait l’habitude jusque-là. Mais le 31 août 2018, après n’avoir que très peu foulé les terrains durant la première moitié de l’année, l'attaquante a décidé de mettre un terme à sa carrière. Si l’envie était encore présente, son état de santé en a décidé autrement.

"Je souffrais de douleurs au cou et à la tête depuis des années. J’ai vraiment atteint mes limites après une blessure en juin 2017", affirme Schelin. "J’étais prise d’atroces maux de tête et je savais que je ne me sentirais pas bien à la fin des matches. Lors de l’Euro 2017, je n’étais pas au meilleur de ma forme. Cette douleur me rongeait depuis tellement longtemps."

Schelin était toutefois décidée à poursuivre sa carrière, quitte à recevoir des soins médicaux et à s’économiser à l'entraînement pour aborder les matches dans des conditions optimales. Malgré tout, la situation est vite devenue insoutenable pour la Suédoise, qui n’était plus que l’ombre d’elle-même. Suite à l’UEFA EURO 2017, les choses se sont aggravées pour Schelin, alors en proie à des troubles de la vue.

"Après avoir consulté le kinésithérapeute, j'ai mis un peu de temps à comprendre ce qui se passait. Lorsque j’ai enfin pris conscience de la situation, je me suis effondrée. Il m’a fallu un an pour réaliser que je n’allais pas pouvoir continuer. Je ne voyais aucune autre solution. C’est pourquoi j’ai décidé de prendre ma retraite", raconte-t-elle, émue.

Huit mois plus tard, Schelin est toujours en rééducation et sous traitement médical, mais son état est bien meilleur qu’en fin d’année dernière. Cerise sur le gâteau, la Suédoise a récemment annoncé qu’elle attendait un heureux événement. "J’essaie toujours de rester optimiste et de voir le bon côté des choses. Fonder une famille s’inscrit clairement dans cet état d’esprit", assure-t-elle. "J’attends ça avec impatience. La grossesse est quelque chose d’incroyable. J’ai hâte de démarrer cette nouvelle vie avec un enfant, c’est formidable."

Si Schelin peut se targuer d'avoir disputé 185 rencontres et inscrit 88 buts en sélection nationale, elle fait preuve d’humilité. Après avoir signé 225 réalisations avec l’Olympique Lyonnais et raflé tous les titres possibles en club, la Suédoise s’érige en modèle pour toute la nouvelle génération.

L'ancienne joueuse de 35 ans est d'ailleurs consciente de son influence sur le football féminin, non seulement en Suède mais aussi dans le monde entier. "Je suis très fière de mon parcours et de ce que j’ai pu accomplir. J’ai tout de même du mal à me voir comme un exemple", admet-elle, presque gênée. "J’ai eu la chance de devenir une joueuse professionnelle et j’en suis très heureuse. Si j'ai pu faire évoluer les choses, j’en suis ravie. J’espère avoir œuvré pour aider la génération future."

Portée par cette envie d’améliorer la situation, Schelin n’a pas hésité une seconde à intégrer la FIFA Legends Squad afin de contribuer à la promotion de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019™.

Schelin fait en effet partie des 23 FIFA Legends qui ont pour mission de façonner ce qui sera le plus grand rendez-vous mondial de l’histoire du football féminin. "Je voulais donner quelque chose en retour. C’était aussi l’occasion de rencontrer des supporters et d’agir positivement", confie l'ancienne Lyonnaise. "J’adore participer à ces initiatives. Je veux vraiment faire bouger les choses, car on a tellement fait pour moi durant ma carrière."

À l’occasion de la Tournée du Trophée de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, qui faisait escale en Suède, Lotta Schelin s’est rendue à la Friends Arena de Stockholm pour assister à une rencontre opposant son pays à l’Allemagne. Ce rendez-vous a d’ailleurs fait l’objet d’un nouveau record d’affluence, avec 25 882 spectateurs dans les tribunes.

"Je suis très heureuse que la situation s’améliore et évolue en permanence pour ces jeunes joueuses. Nous avons travaillé sans relâche pour y parvenir. Quand j’étais petite, je ne savais même pas si je pourrais devenir professionnelle. Désormais, c’est possible. Je suis très contente pour ces jeunes filles en Europe et à travers la planète", conclut-elle.