jeudi 23 novembre 2017, 08:36

Spahic, même nom, même combat

  • La défenseuse Amira Spahic est la capitaine de la Bosnie-et-Herzégovine féminine

  • Au-delà du nom, elle et Emir Spahic ont de nombreux points communs

  • La Bosnie de Spahic est toujours à la rechercher d'un premier sésame pour un tournoi majeur

Emir Spahic a un statut à part en Bosnie-et-Herzégovine. Rugueux défenseur, il est souvent montré en exemple pour son courage et sa combativité. Des vertus qui en ont fait un pilier de la sélection. Capitaine historique et emblématique, il détient d’ailleurs le record de capes du pays (93). Bref, Emir Spahic est incontournable en Bosnie. Mais tout cela vaut également pour son double en sélection féminine… Amira Spahic !

Car mis à part l’âge - née en 1983, trois ans la séparent d'Emir - Amira Spahic cultive en effet de nombreuses ressemblances avec son aîné. Nom, prénom, numéro de maillot, poste, capitanat, record de sélections… On ne compte plus les similitudes entre les deux Spahic. Et s’ils n’ont aucun lien de parenté, un lien affectif existe entre les deux monuments du football bosnien.

"Nous sommes tous deux des guerriers. Nous nous battons corps et âmes pour le maillot de notre sélection" - Amira Spahic

"C’est mon modèle", résume ainsi l’arrière centrale de SFK 2000 Sarajevo au micro de FIFA.com. "C’est le meilleur défenseur que l’équipe nationale a eu dans son histoire. Il joue avec son cœur et ses tripes, il donnerait tout pour la nation. J’aime le joueur autant que la personne. J’ai eu l’honneur de le rencontrer une fois, à Sarajevo, en marge d’un match de la sélection face à la Turquie. C’est un grand souvenir."

Comme Emir chez les hommes, premier capitaine à avoir porté le brassard en sélection à l’occasion d’un tournoi majeur, Amira marquera à n’en point douter l’histoire de la sélection féminine. Présente en équipe nationale depuis 16 ans, elle a grandement contribué aux nets progrès d’une équipe qui flirte aujourd’hui avec la 60ème place du Classement mondial FIFA/Coca-Cola. Il y a huit ans, lorsqu’elle a pris le capitanat, l’équipe était encore 95ème.

"Je suis très fière d’avoir pris part à cette progression. Le football féminin bosnien a énormément évolué, à l’image d’ailleurs de beaucoup d’autres pays européens", note-t-elle. "Je pense que nous ne sommes plus très loin du niveau des grandes nations du continent. En tous cas, on travaille très dur pour combler ce fossé qui tend à se rétrécir".

Place aux jeunes et place au Panthéon Pour l’heure la Bosnie de Spahic n’est jamais parvenue à décrocher le moindre sésame pour un tournoi majeur. Elle a toutefois pris un bon départ dans les qualifications pour la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, France 2019. Elle est deuxième ex-eaquo de son Groupe 1, à égalité avec l’Angleterre qu’elle affronte ce 24 novembre, à un point du Pays de Galles, avec qui elle a rendez-vous quatre jours plus tard.

"Une qualification est devenue un but atteignable pour nous. Certes notre équipe est encore jeune, mais elle a de beaux jours devant elle", constate la doyenne de la sélection dont l’âge moyen est 23 ans. "J’aime cette équipe. Il y a un respect mutuel qui s’est instauré entre les plus jeunes et moi-même. Elles savent qu’elles peuvent compter sur moi. De mon côté, j’essaye de les aider du mieux que je peux en me servant de mon expérience. Je compte tenir ce rôle encore deux ou trois ans, après je laisserai définitivement la place aux jeunes !"

Quant à elle, une place lui est d’ores et déjà réservée au panthéon bosnien... à côté de Spahic !