lundi 13 avril 2020, 07:00

#WorldCupAtHome : L'Allemagne sur le toit du monde sur un but en or

  • #WorldCupAtHome : replongez-vous dans les matches de légende de la Coupe du Monde

  • Revivez la finale de la Coupe du Monde Féminine 2003 entre l’Allemagne et la Suède

  • But en or et premier titre mondial pour la Nationalmannschaft

La Coupe du Monde Féminine de la FIFA, États-Unis 2003™ s’achève sur un but en or historique de Nia Künzer. L’Allemagne fête à cette occasion son premier titre mondial et devient, au passage, le premier pays à remporter l’épreuve mondial sous les ordres d’une femme et le premier pays à inscrire son nom au palmarès de la Coupe du Monde dans les deux catégories, masculine et féminine.

📝 En bref

[[flag-ger-s]] Allemagne 2-1 (but en or) Suède [[flag-swe-s]]

📅 12 octobre 2003 📍 StubHub Center, Carson (États-Unis)

⚽️ Buteuses : Allemagne : Maren Meinert (46’), Nia Künzer (98’, but en or) | Suède : Hanna Ljungberg (41’)

Compositions :

  • Allemagne : Silke Rottenberg, Kerstin Stegemann, Ariane Hingst, Sandra Minnert, Stefanie Gottschlich, Kerstin Garefrekes (76’ Martina Müller), Bettina Wiegmann (C), Renate Lingor, Pia Wunderlich (88’ Nia Künzer), Maren Meinert, Birgit Prinz

  • Suède : Caroline Jönsson, Karolina Westberg, Jane Törnqvist, Hanna Marklund, Sara Larsson (76’ Kristin Bengtsson), Frida Östberg, Malin Moström (C), Malin Andersson (53’ Therese Sjögran), Anna Sjöström (53’ Linda Fagerström), Hanna Ljungberg, Victoria Svensson

🤓Le contexte

Quatre ans après la victoire des Américaines à l’issue d’une spectaculaire séance de tirs au but en finale de la Coupe du Monde Féminine 1999, l’édition 2003 s’achève, elle aussi, sur une finale à rebondissements. Pour l’Europe, cette année 2003 marque également un tournant important : quatre de ses cinq représentants valident leur billet pour la seconde phase. La Russie et la Norvège voient leur parcours s’interrompre en quarts de finale, mais elles auront tout de même fait mieux que la RDP Corée, championne d’Asie, et le Nigeria, champion d’Afrique, tous deux éliminés au premier tour. La surprise vient toutefois de l’Allemagne, qui surclasse les tenantes du titre américaines en demi-finale (3-0).

⚔️ Les clés du match

La finale oppose la Suède à l’Allemagne, deux équipes de haut niveau. Très indécise, la partie va se jouer sur un but en or de la remplaçante Nia Künzer, à la huitième minute de la prolongation.

Les Suédoises prennent l’ascendant à la 41ème minute. Servie par Svensson, Ljungberg fait preuve de sang-froid pour tromper Silke Rottenberg d’une frappe précise et donner l’avantage aux Scandinaves. Ce but n’empêchera pas cette dernière d’être élue meilleure gardienne du tournoi. Les Suédoises regagnent les vestiaires sur un avantage mérité au vu de la première période. En tout début de deuxième mi-temps, Maren Meinert se charge de rétablir l’équilibre au tableau d’affichage. Alors que les deux équipes sont à égalité (1-1), Ljungberg se voit offrir une énorme occasion de faire pencher la balance en faveur de son équipe. Cette fois, la réussite lui fait défaut. À la réception d’un centre de Frida Östberg, l’attaquante suédoise tente une reprise du pied droit, mais manque complètement sa frappe.

À ce niveau, la moindre erreur peut se révéler fatale, comme les Suédoises l’ont appris à leurs dépens. Quatre minutes après l’échec de Ljungberg, sans doute l’une des meilleures joueuses du tournoi, tout bascule sur le but en or de Künzer.

Quatre ans plus tard, l’Allemagne défendra son titre avec succès, tandis que la Suède devra faire ses valises à l’issue du premier tour.

🌟Une joueuse dans le match

Avec son but en or inscrit pendant la prolongation de la finale contre la Suède, Nia Künzer est instantanément devenue une légende pour les supporters allemands. Ce match, elle ne le suit pourtant d'abord que depuis le banc de touche et n'entre en jeu que deux minutes avant la fin du temps réglementaire, en lieu et place de Pia Wunderlich. "Je l'ai positionnée devant la défense, pour sécuriser celle-ci, parce que c'était la joueuse la plus fraîche", racontera la sélectionneuse Tina Theune au coup de sifflet final.

Künzer remplit parfaitement son rôle quand l'occasion se présente. Quelques instants avant sa fameuse réalisation, elle bénéficie d'une première opportunité. Seule devant la portière suédoise Caroline Jönsson, elle ne trouve pas l'ouverture. Loin de se décourager, la joueuse de 23 ans à l'époque retourne aux avant-postes. À la huitième minute de la prolongation, Renate Lingor frappe un coup franc haut dans la surface de réparation. Au point de penalty, Künzer s'élève et place le ballon sous la barre, hors de portée de la gardienne adverse. L'Allemagne décroche ainsi son premier sacre mondial.

FIFA Legend Nia Kunzer of Germany poses after an interview

🗣️🎙️Entendu...

"Il s’est écoulé une semaine entre la demi-finale et la finale. Nous avons eu du mal à rester concentrées dans ces conditions. À ce niveau-là, nous avons été moins performantes que les Suédoises. La Suède avait une très bonne équipe et, franchement, nous avons eu beaucoup de réussite en finale. C’est peut-être un élément indispensable pour devenir champion du monde. La chance sourit aux audacieux." - Maren Meinert, attaquante de l'Allemagne

"C'était très confus pour moi, je ne savais pas trop ce qui se passait. J'ai été la première surprise de marquer car, en général, le jeu de tête n'était pas mon point fort. Deux ou trois secondes plus tard, j'ai vu mes coéquipières se précipiter sur moi. C'est à cet instant que j'ai compris que nous étions championnes du monde. C’était un moment indescriptible. Marquer le but de la victoire en finale de la Coupe du Monde, ça n’arrive pas tous les jours. Évidemment, l’important c’était de gagner. Mais inscrire un but en or, c’était complètement fou !" - Nia Künzer, attaquante de l'Allemagne

"Sur le coup, la déception était énorme mais avec le recul, nous avons appris à l’accepter. À l’époque, les réseaux sociaux n’étaient pas aussi importants et nous n’avions donc aucune idée de ce qui se passait en Suède. Quand on nous a proposé de traverser Stockholm dans un bus à impériale, nous avons été un peu gênées. Nous pensions qu'il n’y aurait personne. Finalement, il y avait une foule énorme ! C’est à ce moment que nous avons pris conscience de ce que nous venions de réaliser. Certes, nous avions perdu la finale, mais nous étions sacrément bonnes" - Therese Sjögran, milieu de terrain de la Suède

"Sur le coup, c’était horrible, mais avec le temps, nous avons appris à ne garder que les bons souvenirs. Nous avons terminé deuxièmes de la Coupe du Monde et il a fallu un but en or pour nous faire plier en finale." - Hanna Ljunberg, attaquante de la Suède