jeudi 30 juillet 2020, 06:59

30 juillet 1930 : Les premiers rois du monde

  • Le 30 juillet 1930, première finale de la Coupe du Monde de la FIFA de l'histoire

  • L'Uruguay s'impose 4-2 à domicile face à l'Argentine

  • 68 346 spectateurs ont assisté à la finale

À l'occasion du 90ème anniversaire de la première finale de la Coupe du Monde de la FIFA, FIFA.com revient sur le sacre de l'Uruguay face à l'Argentine.

Pas de phase de qualification : les 13 sélections participantes ont été invitées par les organisateurs. En tout, 18 matches ont eu lieu en 18 jours de compétition. Le mythique stade du Centenario en a accueilli plus de la moitié. Et surtout, il a été le théâtre de la première finale. Il y a 90 ans jour pour jour ce 30 juillet 2015...

Selon les chiffres officiels, 68 346 spectateurs ont assisté à la finale entre l'Uruguay et l'Argentine, le 30 juillet 1930, pour l'attribution du premier titre de champion du monde. À la pause, les locaux n'en menaient pas large. Carlos Peucelle et Guillermo Stabile avaient renversé la vapeur après l'ouverture du score de Pablo Dorado. La situation aurait pu être pire pour les Uruguayens, tant l'Albiceleste s'était créé d'occasions. En deuxième période, le scénario change du tout au tout, en partie à cause de la blessure d'un Argentin. À cette époque, les remplacements n'existent pas. Pedro Cea, Victoriano Iriarte et Héctor Castro trouvent le chemin des filets pour la Celeste, qui s'impose finalement 4-2.

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Une finale en travers de la gorge

"Je n'ai jamais pu digérer cette finale. Nous menions 2-1 et nous étions clairement meilleurs qu'eux. J'ai toujours du mal à croire que nous avons perdu ce match", se souvenait l'un des protagonistes argentins de cette finale, Francisco Varallo, dans un entretien accordé à FIFA.com.

À l'issue de la finale, le capitaine uruguayen, José Nasazzi, reçoit des mains du Président de la FIFA, Jules Rimet, le trophée de 30 cm de hauteur et 4 kg, nommé "Victoire aux Ailes d'Or". Le drapeau national est ensuite hissé tout en haut de la Tour des Hommages de la Tribune olympique et sur les joues des spectateurs autant que sur celles des joueurs uruguayens, les larmes coulent à flots. Le lendemain est décrété fête nationale et les célébrations dureront plusieurs jours.

Une véritable course d'obstacles

L'organisation du tournoi n'avait pas été simple. L'Uruguay a été choisi comme pays hôte en raison de son statut de champion olympique. De plus, le pays fêtait cette année-là le centième anniversaire de son indépendance. Dans un premier temps, les sélections européennes ont refusé de participer à la compétition, à cause non seulement de la longue traversée maritime qu'elle impliquait, mais également de la violente crise économique qui secouait le monde à ce moment-là.

À deux mois de la date prévue pour le coup d'envoi du tournoi, pas une seule sélection n'avait confirmé sa participation. C'est finalement l'intervention personnelle de Rimet qui réussit à convaincre la Belgique, la France, la Roumanie et la Yougoslavie de prendre part à la compétition. La liste des participants est complétée par l'Uruguay, l'Argentine, le Mexique, les États-Unis, le Brésil, le Pérou, la Bolivie, le Chili et le Paraguay.

En match d'ouverture, la France bat le Mexique (4:1) et Lucien Laurent devient le premier buteur de l'histoire de l'épreuve. En tout, 70 buts seront marqués en 18 rencontres, soit une moyenne de 3,9 réalisations par partie. Le meilleur finisseur du tournoi a été l'Argentin Guillermo Stabile, avec 8 unités. Les États-Unis monteront sur la troisième marche du podium.

En dépit de toutes les complications initiales, la finale qui a couronné l'Uruguay a convaincu les plus sceptiques que le monde avait besoin de ce tournoi. La suite appartient à l'histoire.