vendredi 29 juin 2018, 08:00

L’Espagne sur la défensive

  • L’Espagne a pris cinq buts en trois matches

  • La Russie en verve en attaque

  • Hierro, Carvajal et Isco analysent la situation

De notre reporter d’équipe avec l’Espagne, Antía André

Même si la Roja a réussi à se qualifier en pole position de son groupe, elle n’a pas laissé la même impression que lors des matches de préparation pour cette Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. La source d’inquiétude ? Les nombreux buts encaissés. Maintenant qu’est venue la phase à élimination directe, où la moindre erreur est souvent synonyme de retour à la maison, il est urgent de mettre fin à cette opération "portes ouvertes".

En conférence de presse, Dani Carvajal égrène les principaux problèmes du secteur dans lequel il évolue : "Je pense qu’il s’agit de sautes de concentration. Le Portugal nous en a mis deux sur coups de pied arrêtés. On doit corriger les erreurs individuelles et les problèmes de communication. En rectifiant cela, notre équipe sera tout de suite plus forte", assure-t-il.

Privé du premier match de la phase de groupes car insuffisamment remis de sa blessure à la cuisse, le latéral madrilène dresse un état des lieux sans concession : "On doit corriger les erreurs défensives. On nous a mis des buts sur des situations anodines, où l’on a été davantage punis par nos erreurs que par l’efficacité de nos adversaires", ajoute-t-il.

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Autocritique et ajustements Si l’on prend les joueurs individuellement, l’Espagne possède l’une des meilleures arrière-gardes du monde. Pourtant, difficile de nier qu’elle ne répond pas aux attentes : "On ne peut pas continuer à entrer dans les matches sans assurance. On ne peut pas continuer à offrir des buts. Ce qu’il nous manque, c’est peut-être ce que l’on sait faire de mieux, à savoir contrôler le match. On doit absolument se réveiller", a déclaré Isco après le match nul face au Maroc, pour le troisième rendez-vous de son équipe dans le Groupe B.

Fernando Hierro est lui aussi conscient du rendement insuffisant de ses protégés. Face aux Lions de l’Atlas, la défense ibérique a cédé à deux reprises. Suffisant pour que le sélectionneur siffle la fin de la récréation : "On a pris cinq buts en trois matches. Ce n’est pas la voie à suivre et je l’ai dit aux joueurs".

Ce passif est d’autant plus alarmant qu’il se situe à une petite unité du total de buts encaissés par la Roja sur les Euros 2008 et 2012, et la Coupe du Monde 2010 réunis.

Attention à la force de frappe russe L’Espagne doit remédier à ses problèmes défensifs au plus vite car en huitièmes, elle a rendez-vous avec la Russie, l’une des équipes les plus efficaces jusqu’ici avec 8 buts en 3 matches.

Du côté de la Sbornaya, on estime que le problème espagnol en défense n’est pas fondamental, mais simplement passager. Le défenseur russe Ilya Kutepov n’y va pas par quatre chemins : "La défense de l’Espagne ? C’est Barcelone et le Real Madrid. Ça veut tout dire. Ils ont Ramos, Piqué, Carvajal et Jordi Alba. Ils ont un effectif incroyable. Pour moi, ils n’ont pas de problème en défense. Je crois tout simplement qu’il s’agit d’un coup de mou temporaire", estime le défenseur central.

Pour continuer à progresser, l’Espagne pourra s’inspirer de la Coupe du Monde qu’elle a remportée, où sa robustesse défensive faisait partie de ses principales vertus.

Le saviez-vous ?

  • Lors des dernières Coupes du Monde, la sélection qui a remporté le titre n’a pas encaissé plus de quatre buts.

  • Les Espagnols ont pris autant de buts que l’Argentine, le Costa Rica, l’Islande, l’Australie et la Pologne, un de moins que l’Égypte (6), deux de moins que la Tunisie et l’Arabie Saoudite (7), et quatre de moins que le Panama (9).

  • Au cours des deux années qui ont précédé le choc face au Portugal, l’Espagne n’avait encaissé trois buts qu’à une seule reprise : en amical contre la Russie, en novembre dernier.