jeudi 11 mai 2017, 15:15

Fa’Arodo, pour un dernier tour de piste

  • Les îles Salomon affrontent la Papouasie-Nouvelle-Guinée les 9 et 13 juin 

  • En cas de défaite, les Salomon seront écartées de la course à la Coupe du Monde de la FIFA 2018

  • En revanche, un succès prolongerait la carrière d'Henry Fa’Arodo

Un match disputé au stade Lawson Tama est toujours un grand moment. Le théâtre le plus vaste d’Océanie en dehors de la Nouvelle-Zélande, situé à Honiara, la capitale des Îles Salomon, au pied d’une imposante colline, attire régulièrement des publics à cinq chiffres pour suivre les matches des locaux. Ce n’est pas négligeable quand on sait que l’île de Guadalcanal, où est située Honiara, compte une population de 100 000 habitants !

Le match du mois prochain devrait encore attirer du monde. Pour le compte des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, les îles Salomon affronteront la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans un match décisif. En cas de défaite, les locaux seraient éliminés de la course mondialiste, mais une victoire les mettrait à portée de tir d’un billet donnant droit à un barrage OFC contre la Nouvelle-Zélande.

Un succès prolongerait en outre la carrière du joueur vedette local, Henry Fa’Arodo. Après 15 années de services rendus aux Bonitos, Fa’Arodo’s envisage de raccrocher. Ancien sociétaire du club australien de Perth Glory, il fait partie des rares professionnels des îles Salomon. En devenant le joueur le plus capé de l’histoire du pays, il a rejoint ses anciens coéquipiers Batram Suri et Commins Menapi au panthéon national des sportifs.

Tous sur le pont Les îles Salomon vont accueillir la Papouasie-Nouvelle-Guinée avant d’aller la défier chez elle quelques jours plus tard. Quatre points devraient suffire à l’une ou l’autre équipe pour aller un cran plus loin, tout autre résultat ouvrant la porte à Tahiti. Fa’Arodo estime que le stade Lawson Tama jouera forcément son rôle.

"Le public nous pousse énormément et tous nos adversaires savent combien il est difficile d’y jouer", souligne Fa’Arodo pour FIFA.com. "C’est super de pouvoir compter sur un tel soutien. Chez nous, une victoire est toujours possible, ce qui tombe bien car on a besoin de ces trois points".

À 34 ans, Fa’Arodo a conservé toute son influence. Il a récemment été désigné meilleur joueur du championnat national, dans les rangs de Western United. Quant à son expérience, elle s’avère essentielle au sein d’un groupe qui manque de vécu international. Seuls Harrison Mala et Charlie Otainao, basés au Vanuatu, et Micah Lea’alafa, joueur d’Auckland City, évoluent à l’étranger.

Retrouver le lustre d’antan Néanmoins, Fa’Arodo, qui a comme atout principal sa pointe de vitesse, est conscient qu’il ne peut pas lutter contre le poids des ans. "Je suis ravi de la carrière que j’ai faite, mais je sais aussi que toutes les bonnes choses ont une fin", avoue-t-il. "Cela pourrait bien être mes derniers matches sous le maillot national, ce qui me procure un surcroît de motivation. J’ai disputé très peu de barrages de qualification pour la Coupe du Monde, juste ceux contre l’Australie. Aujourd’hui, j’aimerais finir en beauté cette campagne de qualification".

Fa’Arodo fait là référence à un grand sommet du sport de son pays. Sous la houlette du Néerlandais Guus Hiddink, les Socceroos de Mark Viduka, Tim Cahill et consorts s’étaient qualifiés pour Allemagne 2006 à la faveur d’une victoire 2:1 sur les îles Salomon, le penalty de Fa’Arodo n’empêchant pas la défaite des siens. Mais ce match de barrages constituait le point culminant d’une superbe campagne de qualification qui avait vu les insulaires éliminer la Nouvelle-Zélande et tenir en échec 2:2 les Socceroos.

Depuis, les îles Salomon n’ont jamais réussi à rééditer l’exploit. Mais Fa’Arodo, dans son nouveau rôle de Directeur technique et du développement de la fédération, souhaite jouer un rôle dans l’avenir de sa sélection. "Aujourd’hui, les entraîneurs sont mieux équipés. Ils comprennent et connaissent mieux le jeu qu’à l’époque où j’ai intégré l’équipe nationale", estime-t-il. "Je suis convaincu que les îles Salomon ont un bel avenir. Nous voulons faire partie des nations qui comptent dans le Pacifique".