lundi 11 décembre 2017, 08:53

Gareca, le bourreau devenu héros

  • Le but de l'Argentin Ricardo Gareca avait empêché le Pérou de participer à Mexique 1986

  • Il est devenu sélectionneur du Pérou en 2015 et l'a ramené en Coupe du Monde après 36 ans

  • Pour tout savoir sur la sélection péruvienne

L'Argentin Ricardo Gareca est passé du statut d'ennemi juré à celui d'idole. Quand il est devenu sélectionneur du Pérou, les supporters ont accueilli la nouvelle avec suspicion. Après tout, n'était-ce pas lui qui, sous le maillot argentin, avait inscrit le but qui avait éliminé la sélection péruvienne de la course à la qualification pour Mexique 1986 ?

Un peu plus de trois décennies plus tard, c'est également lui qui était aux commandes pour orchestrer le grand retour du Pérou en Coupe du Monde. Conséquence : Gareca est aujourd'hui révéré par les mêmes personnes qui, il n'y a pas si longtemps, ne le portaient pas dans leur coeur.

FIFA.com a évoqué avec l'intéressé ce retournement de situation ainsi que le bonheur que procure à tout un peuple la qualification du Pérou pour Russie 2018.

Maudit hier, béni aujourd'hui "Depuis que je suis arrivé au Pérou, on me parle sans arrêt de ce but. Personnellement, je n'estime pas avoir une dette à cause de ça. Je jouais pour l'Argentine et j'ai fait ce que j'avais à faire. Il n'y avait évidemment rien de personnel là-dedans. Mais certaines personnes ont commencé à dire que j'avais une dette envers le Pérou, ou quelque chose comme ça. Aujourd'hui, nous sommes en Coupe du Monde, et évidemment ces personnes se sont tues ! Il y a même un soutien inconditionnel et beaucoup d'affection."

Le barrage contre la Nouvelle-Zélande "Nous avons vécu cela très intensément. Nous savions que nous étions la dernière sélection qui pouvait se qualifier. Nous nous étions préparés. Le processus a été long et nous savions qu'il fallait profiter de l'occasion. Le rôle de la Fédération péruvienne a été fondamental. Elle a affrété un avion spécial après le match aller en Nouvelle-Zélande. Ça nous a permis de revenir à Lima immédiatement pour pouvoir à la fois nous acclimater et récupérer."

Une fête historique "Le pays est dans un état de gratitude. Les gens sont très affectueux, très démonstratif. Nous avons reçu des témoignages de sympathie de toutes les classes. Ça aurait été un coup dur si nous ne nous étions pas qualifiés. Les attentes étaient grandes évidemment. On va être surpris par le nombre de Péruviens qu'il y aura en Russie."

Les clés du succès "Le plus important, c'est que tous les joueurs ont répondu présent. Ce n'est pas une équipe de stars, mais de joueurs qui ont gagné leur place. Certains sont très jeunes et les gens ne les connaissent peut-être pas, mais ils ont été très importants. Le joueur péruvien est technique, solide et capable de s'adapter. En championnat du Pérou, vous rencontrez toutes les conditions possibles et imaginables : altitude, chaleur, pelouses naturelles, synthétiques… Cette capacité d'adaptation nous servira sans doute en Russie."

Le Groupe C : France, Australie, Pérou et Danemark "Pour moi, l'identité de nos adversaires n'est pas réellement importante. On sait que toutes les équipes présentes en Russie le sont parce qu'elles font partie des meilleures du monde. Nous devrons donc nous préparer le mieux possible pour pouvoir réagir le plus vite possible. Quant à mon équipe, le mot d'ordre est 'initiative'. Je veux que nous prenions le jeu à notre compte quel que soit l'adversaire, quel que soit l'environnement. Mais au-delà de l'aspect footballistique, nous allons tout faire pour offrir du bonheur à nos supporters, car ils le méritent".