Par Simon Massart, notre reporter d'équipe auprès de la Belgique

Pour être capable de réaliser de grandes choses, il faut d'abord être capable de les imaginer. Si l'engagement et la régularité ont toujours été des caractéristiques centrales de la Belgique, sa modestie s'est parfois muée en complexe d'infériorité, malvenu pour tutoyer les plus grands et atteindre les sommets. La nouvelle génération belge n'a pas seulement de l'or dans les pieds, elle a aussi de nouvelles croyances dans la tête peu avant d'entamer son aventure russe à la Coupe du Monde de la FIFA 2018.

Les performances de la Belgique dans les grandes compétitions contre les épouvantails du football se comptent sur les doigts d'une main. Les deux mains ne suffisent cependant pas pour comptabiliser les participations à la Coupe du Monde (12 avant Russie 2018) et les victoires (14). Les Diables Rouges sont lassés du scénario auquel ils ont été habitué : la performance sans la sublimation.

Souvent qualifiés pour le second tour, les Belges sont régulièrement tombés au combat lors de leurs dernières sorties mondialistes quand le niveau s'élevait. Élimination en huitième de finale contre l'Angleterre en 1990, contre l'Allemagne en 1994, le Brésil en 2002 et l'Argentine en quart de finale il y a quatre ans. Une révolution des esprits se profile pourtant à l'horizon à entendre à l'unisson le discours ambiant des Diables Rouges. Ce supplément d'âme nécessaire en temps de Coupe du Monde tombe au meilleur moment. Il semble enfin prêt à être conjugué avec le talent pour se transformer par un cocktail réussi attendu depuis plusieurs années.

De Toby Alderweireld à Thorgan Hazard en passant par Vincent Kompany, les Belges croient dans l'exploit en Russie si les circonstances leur sont favorables, trop conscients qu'ils ne sont pas en contrôle de tous les paramètres. Le discours se veut confiant sans être arrogant.

"On va en Russie pour gagner", a annoncé le défenseur de Tottenham, alors que le petit frère d'Eden partageait sa conviction. "On a tout ce qu'il faut pour battre n'importe quelle équipe à condition d'avoir la dose de chance quand il faut." De son côté, Kompany ne cache plus son impatience. Il veut passer de la parole aux actes. "Je veux gagner la Coupe du Monde. C’est aussi simple que cela. Notre génération a été décrite comme une génération dorée. Je déteste ce terme. Mais c’est le bon moment."

La Belgique a appris à perdre, il est désormais temps pour elle d'apprendre à gagner.

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