lundi 14 novembre 2016, 16:09

Giannou, d'inconnu à Panionios à héros chez les Socceroos

Alors que la mi-temps du troisième tour des qualifications asiatiques pour la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018™ se profile à l'horizon, l'Australie se rend à Bangkok pour y défier la Thaïlande dans un match qui pourrait s'avérer lourd de conséquences. Relégués à deux longueurs de l'Arabie Saoudite, les Socceroos ont l'occasion de reprendre leur place de leader, à condition de venir à bout des Éléphants de Guerre.

Les hommes d'Ange Postecoglou abordent la rencontre en position de favoris. Il faut dire que les Australiens restent sur cinq succès de rang face aux Thaïlandais. Ils s'étaient notamment imposés à deux reprises lors des éliminatoires de Brésil 2014. Toutes les conditions semblent donc réunies pour que la sélection australienne termine l'année en beauté. L'attaquant Apostolos Giannou se veut pourtant prudent.

"C'est un match important pour nous", souligne le pensionnaire de Guangzhou R&F au micro de FIFA.com. "Si nous voulons repasser en tête, il faut absolument prendre les trois points. Mais à ce niveau, on ne peut pas se permettre de prendre un adversaire à la légère. Il n'y a pas de matches faciles aujourd'hui. Dans ce groupe, tout le monde peut prétendre à la qualification. C'est une donnée que nous devons garder à l'esprit."

Giannou a manifestement tiré les leçons de la troisième sortie australienne, en Arabie Saoudite. Après avoir un temps mené au score, les Socceroos avaient finalement concédé le point du nul (2:2) aux Faucons Verts. "Les Saoudiens sont forts et nous n'avons pas eu la partie facile sur leur terrain. Il faisait très chaud, ce qui ne nous a pas aidés. Nous savons désormais que, pour l'emporter, il faut être capable de garder sa concentration pendant 90 minutes." * *

Giannou et l'Australie ont donc vu leur série victorieuse brutalement interrompue par l'Arabie Saoudite. Depuis, ils ont concédé un autre résultat nul, à domicile contre le Japon (1:1). "Les Japonais aussi ont du talent. Ils comptent parmi les meilleures équipes du continent. Ils se sont montrés très habiles tactiquement face à nous. J'espère que nous les battrons au retour, devant leurs supporters."

La consécration, dix ans après Né en Grèce, Giannou est arrivé très jeune en Australie. Durant ses jeunes années, il a porté les couleurs des Oakleigh Cannons et de South Melbourne, avant d'intégrer le centre de formation puis l'équipe réserve du PSV Eindhoven. Il a posé ses valises dans son pays d'origine en 2007 pour se faire un nom au sein de différentes équipes, notamment à Panionios. Ses performances en Grèce ne sont pas passées inaperçues, ce qui lui a valu d'intégrer l'équipe d'Australie en mars 2016. Il avait déjà représenté son pays d'adoption lors du Championnat d'Asie U-16 de l'AFC 2006. Au total, Giannou aura donc dû patienter dix ans avant d'honorer sa première sélection.

"J'ai réalisé mon rêve. Quand j'étais jeune, je regardais l'équipe nationale à la télévision et je me demandais si j'aurais un jour la chance d'en faire partie. Les années ont passé, mais je suis enfin devenu un Socceroo à part entière !" se réjouit-il.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que Giannou n'a pas raté son rendez-vous avec l'histoire. Opposé au Tadjikistan pour sa première sélection, il a servi Massimo Luongo pour l'ouverture du score avant d'obtenir deux penalties transformés par Mile Jedinak et Mark Milligan, contribuant ainsi à la large victoire des siens (7:0). Malgré ses bonnes prestations, Giannou admet volontiers que la vie d'international se révèle beaucoup plus dure que prévu.

"Ce n'est pas simple de jouer pour son pays. On trouve souvent face à soi des adversaires puissants et rapides. Les matches sont plus incertains à ce niveau" souligne-t-il. "On voit toujours de nouveaux visages, de nouveaux styles de jeu et de nouvelles stratégies. Il faut donc bien se préparer et, évidemment, donner le maximum pour obtenir des résultats."

Si les Australiens rêvent déjà d'une victoire face à la Thaïlande, Giannou s'est fixé un objectif supplémentaire : il aimerait en effet débloquer son compteur individuel. "Ce serait un moment important" confirme-t-il. "Je vais faire de mon mieux pour y arriver. Mais l'essentiel reste de se mettre au service du collectif, je ne l'oublie pas. Si nous gagnons, nous aurons rempli notre mission, même si je reste muet."

Et de conclure : "Nous avons un groupe de qualité et jusqu'ici, nous nous sommes bien acquittés de notre tâche dans ces qualifications asiatiques. Nous avons déjà représenté l'Asie en Coupe du Monde. Il y a donc toutes les raisons de penser que nous avons les moyens de renouveler l'exploit et de valider notre billet pour Russie 2018."