lundi 25 juin 2018, 07:47

La France prend rendez-vous avec ses coiffeurs

  • Quel est le rôle des remplaçants chez les Bleus ?

  • Thauvin et Sidibé au service du groupe

  • Une occasion de se mettre en valeur contre le Danemark

De notre reporter d'équipe avec la France, Adrien Gingold

Comment un joueur vit-il son statut de remplaçant ? Nous nous sommes entretenus avec Djibril Sidibé et Florian Thauvin, qui n’ont pas encore disputé une seule seconde de jeu avec la France dans la Coupe du Monde de la FIFA, Russie 2018. Ils restent cependant motivés et bien conscients de leur rôle.

Il y a quelques semaines encore, le latéral droit de l’AS Monaco était le titulaire annoncé en Russie. Une blessure couplée aux excellentes prestations de Benjamin Pavard en Bleu sont venues remettre en question la hiérarchie à ce poste. "Heureux comme un joueur qui dispute une Coupe du Monde" comme il l’assure lui-même, Sidibé reste cependant souriant et impliqué. Il s’estime même chanceux : "Quand vous vous entraînez au quotidien avec des joueurs de cette qualité, vous progressez énormément."

L’attaquant de l’Olympique de Marseille est dans un autre cas de figure : la rude concurrence devant et sa récente arrivée dans le groupe lui conféraient déjà ce statut. Mais le joueur de 25 ans brille aux entraînements : au lendemain du succès français contre le Pérou (1-0), il a inscrit un triplé lors de la large victoire 11-0 des "coiffeurs" face aux U-19 du Spartak Moscou.

Ce surnom généralement donné aux remplaçants n’a d’ailleurs rien d’innocent, ni de péjoratif : il désigne ceux qui veulent "coiffer" les titulaires, prendre leur place, les détrôner. Celui dont Didier Deschamps loue le comportement exemplaire et l’adaptation rapide au groupe confirme : " Bien évidemment j’ai envie de jouer, d’être sur le terrain… je suis là pour ça ! Je donne tout mais les places sont chères », admet le vainqueur de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2013 aux côtés de Paul Pogba et Samuel Umtiti notamment.

Gagner sa place, c’est bien le mot d’ordre. Si leur motivation et leur dévouement au collectif restent intacts, les deux joueurs confirment de concert ressentir de la frustration. "Le sélectionneur fait ses choix. Entre nous on discute, on se motive et on essaie de montrer notre meilleur visage", détaille Sidibé.

Et même s’ils n’ont pas encore foulé les terrains russes, les remplaçants sont bien conscients d’avoir un vrai rôle à assumer au sein du groupe. "Il m’arrive de jouer à ‘l’ambianceur’ !", rigole l’ailier droit. "C’est aussi notre mission de détendre l’atmosphère vis-à-vis des titulaires, de les motiver et de les soutenir."

Un état d’esprit positif et combatif qui reflète le comportement général des remplaçants français : à l’entrainement ou devant la presse, pas un geste d’agacement, pas une plainte. Cela doit plaire à Didier Deschamps qui le répète : "C’est l’équipe qui est au-dessus de tout."

Les "coiffeurs" pourraient bien avoir un rôle à jouer rapidement. La France, déjà assurée de sa qualification, affrontera le 26 juin le Danemark, à Moscou. Si Deschamps confirme que "c’est primordial de finir premiers du groupe", il pourrait laisser souffler quelques titulaires et offrir à ceux qui en n’ont pas eu de temps de jeu une belle occasion de briller.