“La plus grande gloire n'est pas de ne pas tomber mais de se relever à chaque fois”, la citation est de Confucius mais l'illustration a été signée par Michy Batshuayi ce 23 juin à Moscou pour inscrire le dernier but du récital de la Belgique à la Tunisie (5-2).

Imaginez le scénario mental : son ami et concurrent d'attaque Romelu Lukaku vient de signer son deuxième doublé en deux matches. Batsman entre au jeu avec une envie irrésistible d'enfiler à son tour le costume de buteur dans une Coupe du Monde. La Belgique est en pleine confiance et enchaîne les actions offensives face à une défense qui a semble-t-il déjà rendu les armes. Le contexte est idéal pour enfin goûter à une sensation fantasmée depuis son enfance.

Ses jambes répondent présent, les espaces devant les cages tunisiennes sont au rendez-vous, ses coéquipiers à son service et les supporters belges comme un seul homme derrière lui. Les contrôles de balle et les enchaînements sont tranchants et les occasions se succèdent mais les défenseurs, le gardien et la barre transversale gâchent la fête. "Je n'avais pas d'autre choix que de garder la tête haute", lance-t-il comme si ça allait de soi, avant de préciser : "J'avais observé la défense en première mi-temps et je me suis accroché avant de recevoir ma récompense."

Et quelle récompense ! Il y a des plaisirs qui se méritent plus que d'autres. Après s'être longtemps refusé à lui, le destin attend les dernières minutes pour lui sourire et le récompenser de son abnégation. Batshuayi convertit un service de Youri Tielemans, et se voit assailli par ses coéquipiers, presque encore plus heureux que lui de sa réussit. "Les émotions sont tellement fortes et elle s'ajoutent au plaisir collectif de montrer que la Belgique monte en puissance comme elle avait prévue de le faire" », insiste l'attaquant du Borussia Dortmund au moment de revenir sur son huitième but avec les Diables Rouges, le sixième après avoir entamé le match sur le banc.

Un goût de trop peu… et de viande grillée En bon perfectionniste et à l'image de Lukaku, l'attaquant ne peut cependant s’empêcher de relever ses ratés. "J'ai un goût de trop peu car j'aurais pu en mettre plusieurs", admet-il, même s’il en faut plus pour lui enlever le sourire collé sur ses lèvres. L'idée de revoir le but et de partager sa joie avec son papa dans la foulée autour d'un barbecue, promis à ses protégés par Roberto Martinez, y est sans doute aussi pour quelque chose.

"Il m'attend pour partager avec moi ce grand moment mais, le connaissant, il sera fâché d'avoir vu son fils manquer quelques occasions !", prévoit le dernier buteur belge du jour. Les supporters belges auront sans doute la mémoire plus courte après avoir vécu la plus grande victoire de la Belgique dans une Coupe du Monde.​