lundi 08 février 2016, 08:44

Le Vieux Lion plus malin que le Scorpion

Le 23 juin 1990 restera dans l’histoire du football africain. Dans l'ambiance survoltée du San Paolo de Naples, le Cameroun est devenu la première équipe africaine à se qualifier pour un quart de finale de Coupe du Monde. Face à la Colombie, ce sera le show Roger Milla. Lors de la prolongation, le Vieux Lion marquait deux fois en trois minutes. Il volait notamment un ballon dans les pieds du fantasque gardien colombien René Higuita, avant de fêter ses réussites en dansant autour du poteau de corner , un mouvement qui restera gravé dans toutes les mémoires.


La Coupe du Monde de la FIFA 1990™ est souvent décriée en raison de deux records il est vrai peu enviables : elle est l'édition de l'épreuve avec la moyenne de buts la plus faible et le nombre de cartons rouges le plus élevé par match.

Pour autant, le tournoi n'a pas été terne. Les deux joueurs à l'œuvre sur cette image ont contribué à ce que l'édition italienne de la Coupe du Monde laisse aussi de bons souvenirs aux amoureux de football du monde entier.

René Higuita n'appréciera peut-être pas qu'on lui rappelle ce que lui a fait Roger Milla ce jour-là. L'attaquant de 38 ans a dépossédé le gardien colombien du ballon avant d'aller marquer pour le Cameroun le but de la qualification pour les quarts de finale. El Loco reconnaîtra lui-même, plus tard, qu'il avait fait à cette occasion "une erreur grosse comme une maison".

Milla a été l'un des héros d'Italie 1990. Il confirmera quatre ans plus tard aux États-Unis en battant son propre record du buteur le plus âgé de toute l'histoire de la Coupe du Monde. Mais c'est bien en Italie que l'ancien joueur de Bastia, Saint-Étienne et Montpellier établira sa légende, grâce notamment à une bourde colossale d'un autre monument du football mondial, venu de Colombie.

"J'ai eu de la chance sur ce but car je jouais avec Carlos Valderrama, le capitaine colombien, à Montpellier", explique Milla. "Valderrama m'avait montré des vidéos où Higuita dribblait en dehors de sa surface. Je me suis dit que si j'étais assez rapide, je pourrais peut-être le forcer à la faute. Et ça a marché."