lundi 09 juillet 2018, 18:18

Les cinq coups gagnants de Martinez

"Je dis ce que je fais et je fais ce que je dis." Maître dans l'art de contrôler sa communication, Roberto Martinez avait pourtant ouvert son jeu et étalé ses cartes noires-jaunes-rouges publiquement. Ses cinq victoires avec la Belgique en cinq matches à Russie 2018 ont à chaque fois fait suite à des coups de poker préparés depuis longtemps.

Coup de projeteur sur les coups gagnants qui ont propulsé les Diables Rouges en demi-finale contre la France.

Flexibilité tactique 

Premier match de groupe, 18 juin - Belgique 3-0 Panama

Le discours était répété mais sans être illustré sur le terrain. La Belgique a pratiqué son système de défense à trois pendant près de deux ans avant de débarquer en Russie. A 30 minutes du terme face au nouveau venu de l’épreuve mondiale, et devant les difficultés de ses deux défenseurs-attaquants, Martinez est revenu à un système de défense à quatre en faisant entrer Mousa Dembélé au milieu pour faire reculer Thomas Meunier en défense. Le résultat a été immédiat, les Belges ont asphyxié les Panaméens devant en ne laissant plus rien passer derrière.

Chauffer l'arme de rechange

Deuxième match de groupes, 23 juin - Belgique 5-2 Tunisie

Assuré d'une place de remplaçant attitré de Romelu Lukaku en pointe, Michy Batshuayi avait besoin de confiance, son carburant préféré, pour être à la disposition de Martinez en cas de besoin plus tard dans le tournoi. Le sélectionneur lui avait laissé entendre que sa chance viendrait. Le contexte idéal a été trouvé avec une entrée en jeu de Batsman en fin de partie face à des Tunisiens qui prenaient des risques pour revenir. Les espaces géants laissés dans la défense lui ont permis de se créer plusieurs occasions, avant de marquer à quelques secondes du terme.

Souder le collectif

Troisième match de groupes, 28 juin - Angleterre 0-1 Belgique

"Tous les joueurs sont importants dans une Coupe du Monde." Le discours est suivi d'effets. Déjà qualifié pour le deuxième tour avant le troisième match, Martinez a profité de l'occasion pour donner du temps de jeu à des remplaçants qui n'ont pas manqué de le remercier. La Belgique a décroché la première victoire contre les Trois Lions en 82 ans, mais a surtout trouvé le moyen de donner un sourire collectif encore plus grand à son groupe.

Polyvalence incarnée

Huitième de finale, 2 juillet - Belgique 3-2 Japon

Martinez avait justifié sa décision de sélectionner Nacer Chadli, qui restait sur une saison cauchemardesque, par sa polyvalence, convaincu que son protégé pourrait lui rendre service en cours de tournoi. Marouane Fellaini, lui, avait souvent droit aux louanges de Martinez pour sa capacité à offrir des options tactiques dans un match. Face au Japon, les deux remplaçants ont inscrit les deux derniers buts après des entrées en jeu déterminantes.

Aspirer et transpirer

Quart de finale, 6 juillet - Brésil 1-2 Belgique

"La Coupe du Monde ne respecte pas le talent, seulement les équipes", avait insisté Martinez à plusieurs reprises. Face au Brésil, le sélectionneur a demandé à ses Diables de sortir leur tablier de travail pour forcer les Brésiliens à se rapprocher du but belge et offrir en contre-attaque des espaces à sa ligne offensive. Le message a été parfaitement reçu. La Belgique a fait tomber un monument du football grâce à des valeurs collectives, en mettant en veille de manière temporaire ses qualités individuelles.