Blaise Matuidi, suspendu pour le match contre l’Uruguay, pourrait bien vivre son dernier match de Coupe du Monde sur le banc. Mais même loin du terrain, il veut être au cœur de l’événement. Au micro de la FIFA, l’infatigable milieu de terrain français, 31 ans et 70 sélections, se confie sur le quart de finale à venir.

Quatre jours plus tard, le carton jaune reçu contre l’Argentine laisse un goût âpre au joueur de la Juventus. "Je suis très déçu d’avoir pris ce carton bête. Je vais voir Nicolas Otamendi et il n’y a pas lieu de faire ça", reconnaît-il. "Mais j’ai confiance en mes coéquipiers, ils feront ce qu’il faut pour se qualifier pour la demi-finale."

Difficile pour un guerrier de sa trempe de voir son équipe se battre sans lui, spécialement dans une rencontre où le combat est annoncé comme rude. "On connait très bien l’Uruguay : ils défendent sérieusement, n’encaissent quasiment pas de but et ont des attaquants de grande classe. On est conscient de la difficulté qui nous attend face à une équipe très regroupée", prévient-il.

L’homme aux neuf buts sous le maillot bleu a cependant une idée sur la tactique à adopter. "Ils n’aiment pas avoir le ballon et laissent en général la possession à l’adversaire, il faudra donc essayer de les aspirer pour qu’ils nous laissent de l’espace. Si c’est le cas, on a les joueurs toniques sur petit périmètre pour les mettre en difficulté", confie l’ancien joueur du Paris Saint-Germain, où il a évolué entre 2013 et 2017 aux côté de la principale menace de la Céleste : Edison Cavani.

"On le connait tous bien, moi encore mieux : il défend, il attaque, c’est un joueur complet avec un sens du but incroyable. Il fait énormément d’appels. On n’a pas forcément l’impression mais il a une grande endurance. Les efforts, il sait les répéter, c’est ce qui fait sa force. On peut avoir l’impression qu’il va se fatiguer mais pas du tout. Il met beaucoup d’intensité et est très difficile à marquer, avec des changements de directions ultra rapides", analyse l’un des hommes de base de Didier Deschamps, quasiment toujours aligné dans les rencontres décisives.

Le buteur des Charruas est toujours incertain pour le match contre les Bleus, mais il n’est pas le seul danger, ni le seul joueur familier pour Matuidi. Depuis un an, il évolue en Italie aux côtés du jeune milieu Rodrigo Bentancur. "Rodrigo est un joueur plein d’insouciance, il joue chaque rencontre comme un match amical dans ce sens où il n’a aucune pression. Il a la grinta et fait une super Coupe du Monde… sans oublier qu’il a à peine 20 ans !", décrit Matuidi.

Tout ce savoir il faudra le partager avec ses partenaires car ce sera sans lui qu’ils devront s’extirper du piège celeste. Peut-être pour donner l’occasion à un Matuidi reposé et revanchard de jouer sa première demi-finale de Coupe du Monde.