vendredi 11 mai 2018, 06:02

Munir-Bounou pour une place dans les cages des Lions

  • ​Munir et Bounou se disputent le poste de gardien de but du Maroc

  • Munir a été excellent lors des qualifications pour Russie 2018

  • Bounou a brillé toute la saison avec son club, Girona

Le dicton est célèbre : "Il n’y a pas de grande équipe sans un grand gardien". Pour le Maroc, cela s’est vérifié en Coupe du Monde de la FIFA 1986, où le pays a signé sa meilleure performance : un huitième de finale. Suite à ses prestations lors de ce tournoi, le portier de l’époque - Ballon d’Or africain 1986 - est définitivement entré dans la légende du football marocain. Son nom : Badou Zaki.

Or, 22 ans après, les Lions de l’Atlas lui cherchent encore un digne successeur. Alors que le Maroc se prépare à participer à sa cinquième Coupe du Monde, ils sont deux à espérer marcher sur les traces de leur glorieux aîné en gardant les cages marocaines en phase finale d’une Coupe du Monde : Munir Mohmandi et Yassine Bounou.

Munir Mohand Mohamedi en bref Né le : 10 mai 1989 Taille : 1m92 Club : CD Numancia (2ème division espagnole) Sélections : 26

Le choix risque d’être cornélien pour Hervé Renard, sélectionneur français du Maroc, tant ces deux-là se ressemblent. Grands par la taille - 1m92 pour Munir, 1m95 pour Bounou -, ce sont tous deux des gardiens complets, bons sur la ligne et pas maladroits non plus dans les sorties aériennes, grâce à leur envergure.

Les similitudes ne s’arrêtent pas là. Leur parcours est comparable. Nés hors des frontières du Maroc - l’Espagne (Mellila) pour Munir, le Canada (Montréal) pour Bounou – le duo s’est révélé en deuxième division espagnole, lors de la saison 2016/17 le premier à Numancia, le second à Girona.

"Avec tout le respect que je dois aux gardiens de but que j'ai côtoyés en tant que joueur, Munir et Bounou sont pour moi les meilleurs que j'ai pu rencontrer. J'aurai aimé avoir à mes côtés des gardiens de but de cette qualité à l'époque où je jouais" – Mustapha Hadji

Reste qu’il n'en faut qu’un dans les buts de la sélection. Jusqu’alors, c’est Munir qui a eu les faveurs de son sélectionneur. Convoqué pour la première fois en 2014 par Zaki, alors sélectionneur, il s’est peu à peu imposé dans les cages pour finalement décrocher un statut de titulaire sous l’ère Renard, débutant tous les matches du troisième tour des qualifications africaines pour Russie 2018.

Son bilan parle pour lui : avec zéro but encaissé en six matches, il est le seul gardien à avoir gardé ses cages inviolées lors du dernier tour de ces éliminatoires. La statistique pourrait résumer à elle seule les qualités de ce portier souple et explosif qui n’aura donc pas failli face au Gabon de Pierre-Emerick Aubameyang, à la Côte d’Ivoire de Wilfried Bony et au Mali de Cheick Diabaté…

Yassine Bounou en bref

Né le : 5 avril 1991 Taille : 1m95 Club : Girona FC Sélections : 10

Chassé-croisé

Mais s’il a toujours su garder la confiance de Renard, Munir n’est pas parvenu à maintenir celle de son entraîneur Jagoba Arrasate à Numancia. Cette saison 2017/18, il n’a principalement disputé que des matches de Coupe du Roi : contre le Real Oviedo, le Sporting de Gijón, Malaga (aller-retour), et le Real Madrid (aller-retour).

"C’est évidemment frustrant de ne pas jouer, d’autant plus lorsque vous voyez la Coupe du Monde approcher", a t-il récemment expliqué dans les médias espagnols. "Ce sont des situations difficiles émotionnellement. Mais ce sont des choses qui arrivent dans une carrière d’un joueur, et elles doivent être surmontées."

Dans le même temps, Bounou, lui, a gagné sa place de titulaire dans son club. Il a enchaîné les bonnes performances sous le maillot de Girona…. qui plus est à l’échelon supérieur, en Liga ! Ses six clean-sheets cette saison ont été pour beaucoup dans les bonnes performances de ce promu qui a été l’une des équipes-surprises du championnat espagnol. De quoi redistribuer les cartes en sélection et caresser l’espoir d’être, en Russie, dans la cage des Lions !