mercredi 30 août 2017, 21:53

Muslera, le plus Argentin des Uruguayens

  • Fernando Muslera est né à Buenos Aires pendant un Argentine - Uruguay très particulier

  • **Il doit son prénom à un joueur uruguayen**

  • **Au sujet du prochain match de qualification Uruguay-Argentine : "Ce sera un match compliqué"**

Pedro Pablo Muslera. Tel pourrait être le nom complet du gardien titulaire de l’Uruguay si sa maman Norma avait accepté la suggestion de l’obstétricien qui l’a accompagnée lors de l’accouchement de son fils et qui souhaitait rendre hommage à un joueur argentin.

Car Muslera est né à Buenos Aires. Plus précisément un 16 juin 1986, quelques minutes après le but marqué par Pedro Pablo Pasculli qui avait qualifié les Albicelestes pour les quarts de finale de la Coupe du Monde de la FIFA au Mexique aux dépens de l’Uruguay...

"Ma mère m’a raconté cette anecdote quand j’étais déjà grand", explique Muslera à FIFA.com. "Il lui a dit ‘la qualification était aussi compliquée que l’accouchement, donc j’imagine que vous allez l’appeler Pedro Pablo'. Il ne savait pas que mes parents étaient uruguayens. Et eux, ils ont refusé, bien entendu !", ajoute-t-il dans un grand éclat de rire. "En plus, ils avaient déjà décidé de m’appeler Fernando parce que ma mère était fan de Fernando Morena, buteur historique de la Celeste. Donc je porte bien le prénom d’un joueur, mais de l’autre rive du Rio de la Plata !"

L’histoire se termine là, prévient Fernando. "Je n’ai jamais rencontré le médecin, pas plus que je n’ai pensé à revoir ce match de 1986 pour mieux situer le contexte de l’époque". Sa relation avec l’Argentine a finalement été très courte. "Quand j’avais huit mois, on est reparti en Uruguay et on n’imaginait pas, à ce stade, ce que j’allais devenir. Et j'avoue que même si mon passeport dit que je suis né en Argentine, je suis 100 % Uruguayen".

"Des points capitaux" C’est pourquoi chaque rencontre avec les Albicelestes, notamment celle du 31 août en qualifications pour Russie 2018, à Montevideo, revêt un caractère particulier pour Muslera. "C’est un derby historique qui fait vibrer énormément de personnes. Rien que d’imaginer l’état où sera le Centenario au coup d’envoi, j’en ai la chair de poule", annonce-t-il. "En plus, il y aura des points capitaux en jeu face à un adversaire direct. Il y a quelque temps, avec 24 ou 25 points, on avait le billet en poche, mais cette fois ça ne suffira pas parce que le classement est très serré. Ce sera un match très compliqué".

D’autant plus que l’Uruguay, dont les premiers résultats laissaient augurer un parcours serein jusqu’en Russie, vient de perdre ses trois derniers matches. "Toutes les équipes connaissent de bonnes et de mauvaises séries. On espère avoir surmonté cette mauvaise passe pour boucler notre qualification au plus vite", confie-t-il. "La coniance est intacte. On a les joueurs et l’expérience nécessaire pour affronter ce genre de matches dans les bonnes conditions".

Toutefois, il reconnaît que la possibilité d’un cinquième barrage consécutif n'est pas particulièrement réjouissante. "Personne n’a envie de disputer un barrage, mais s’il faut en passer par là pour aller en Russie, on le fera. Mais vu les efforts qu’on a faits jusqu’à maintenant, on serait très fiers de se qualifier directement".

Muslera à bout portant

  • Échangeriez-vous votre poste de gardien contre un autre ? "Non, même si c’est ingrat de passer de héros à paria en une seconde. Mais j’ai déjà eu l’occasion d’être le héros avec l’Uruguay et c’est merveilleux".

  • Avez-vous déjà rêvé de marquer un but ? "Oui et j’ai eu l’occasion de le faire en Turquie, sur penalty. Mais j’ai envie de marquer de la tête, dans un match où on est menés, comme le font les gardiens qui montent sur les centres".

  • Centenario, 0:1 contre l’Argentina, 93ème minute, le centre part... "Qu’il arrive de la droite, c’est mon meilleur profil ! Mais ce serait de la folie... Je ne suis pas habitué à fêter mes buts, je pense que je me mettrais à courir comme une poule sans tête !"

Les stats

337 Muslera détient le record d’invincibilité d’un gardien uruguayen en Coupe du Monde de la FIFA, avec 337 minutes. Il avait dépassé Ladislao Mazurkiewicz à Brésil 2014.

90 Comme le nombre de matches disputés par Fernando Muslera dans les rangs de la Celeste, soit davantage que tout autre portier dans l’histoire de l’équipe nationale.

1 Le nombre de titres remportés par Muslera avec l’Uruguay : la Copa América, Argentine 2011. Le gardien avait joué un rôle-clé dans les tirs au but en quart de finale contre son pays de naissance. Il avait notamment repoussé un penalty de Carlos Tevez.